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Les Dossiers

Oswald de nuit, Samuel Gallet

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 11 Décembre 2013. , dans Les Dossiers, La Une CED, Documents

Oswald de nuit, Samuel Gallet, 7 novembre 2013, dans la grande salle du théâtre de la Renaissance à Oullins (une heure vingt)

 

Oswald chante, Oswald danse


Concert de rock. La salle s’impatiente. Le public trépigne, siffle, se rapproche de la scène ; ils attendent le groupe qui aime à se faire désirer. Les roadies ont installé les drums, les claviers, les supports des guitares et des basses. On règle le micro central, fantôme du chanteur. Dans la grande salle du théâtre de la Renaissance, les deux musiciens : le guitariste Baptiste Tanné et la percussionniste Mélissa Acchiardi sont tapis dans l’ombre ainsi qu’au centre du plateau, tout au fond sur une chaise, Samuel Gallet qui lui aussi attend. Ils observent l’entrée du public comme dans une mise en scène de théâtre, contemporaine sous la lumière des petites lampes à abat-jour d’Adèle Grépinet, modestes étoiles pour la nuit d’Oswald. Théâtre ou concert ? Musique ou silence ? Chant ou dit ? Danse ou immobilité ? Ce qui importe, c’est justement de ne pas choisir mais de donner corps à la Voix d’Oswald de toutes les manières possibles. Poème rock en trois volets comme un souvenir d’opéra rock.

Le Ruisseau, l’éclair, Laurent Albarracin

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 05 Décembre 2013. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Le poème, le poète


Je sors à l’instant de la lecture du recueil des 56 poèmes que publie Laurent Albarracin chez L’éditeur Rougerie, livre qui garde la sobriété et l’élégance que l’on connaît de la maison de Mortemart. Nonobstant, j’ai éprouvé très vite le charme de la locution courte de l’éclat soudain et resserré et aussi la tendance à la raréfaction. Voilà un livre entier construit sur le peu, le juste ce qu’il faut de mots pour faire exister le poème et qui, cependant, permet d’entendre le poète, lequel n’est pas incolore dans sa poésie. Je connais un peu Laurent, et j’ai vu dans ce ruisseau et cet éclair certains traits qui font miroir de son âme profonde, peut-être. Je pense à ce poème :

L’éclair m’a planté

un brin d’osier dans le cœur

Depuis je le tresse

pour cueillir l’écume des rivières

A propos de "Galaxies intérieures" d'Anise Koltz

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 25 Novembre 2013. , dans Les Dossiers, La Une CED, Documents

Galaxies intérieures, Anise Koltz, ed. Arfuyen, octobre 2013, 10 €

 

Dilatation


Je m’arrête un instant dans ma lecture de ce recueil de poèmes de la poétesse luxembourgeoise Anise Koltz, qui publie un nouveau livre chez le très bon éditeur Arfuyen, pour chercher un équilibre entre les différents sentiments et diverses notions que me donnent les poèmes. Ils sont écrits, on le ressent, au-devant d’une réflexion mature au sujet de notre issue terrestre à tous, plus ou moins brève pour chacun. Oui, je fais une pause pour rassembler mes idées et éclaircir mes pensées. Car c’est bien de la pensée dont il s’agit là, peut-être plus que de langage – même si l’écriture de ce texte est d’une clarté de cristal. Or, pour le cas des idées, il faut se frotter au monde de l’abstraction et ne pas simplement laisser « chanter » le langage. On doit, et je me dois à mon tour, de mener une activité spéculative, et c’est fort plaisant.

Gouverner au nom d’Allah, Boualem Sansal (Entretien avec l'auteur)

Ecrit par Nadia Agsous , le Samedi, 16 Novembre 2013. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

Gouverner au nom d’Allah. Islamisation Et Soif De Pouvoir Dans Le Monde Arabe, Boualem Sansal, éditions Gallimard, Collection Hors série Connaissance, 160 pages, 12,50 €

 

L’islamisme « a gagné en puissance et en légitimité », écrit l’écrivain et essayiste algérien, Boualem Sansal, dans son dernier essai publié aux éditions Gallimard.

Rencontré dans les locaux des éditions Gallimard, dans le bureau qui servait de lieu de travail à Albert Camus, l’auteur a bien voulu nous éclairer davantage sur cet essai qui mérite d’être lu et d’être commenté sereinement afin d’inciter le débat des idées et de favoriser ainsi la réflexion.

 

Entretien avec Boualem Sansal

Rencontre avec Frédéric Schiffter

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 15 Novembre 2013. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

« Entre l’Ennui et l’Extase se déroule toute notre expérience du temps ».

E. M. Cioran – « Syllogismes de l’amertume »

 

Biarritz, un mois d’octobre unique, une journée d’été en automne, le Casino est à deux pas, la Grande Plage à quatre, l’hôtel du Palais à un regard, l’océan se repose, les surfeurs doivent flâner ou lire La Beauté, une éducation esthétique, et qui sait Le charme des penseurs tristes (*). Dans un salon de velours rouge du Plazza, on peut se livrer de biais au jeu des questions réponses, et l’ombre portée de quelques écrivains balnéaires nous accompagne avec légèreté. Que demander de mieux ?

 

Philippe Chauché : Au siècle dernier vous avez mis sur « le devant de la scène » une petite maison d’édition Distance, aujourd’hui disparue, où vous avez publié quelques classiques très modernes – Gracian, Ortega y Gasset, Hérault de Séchelles, Schopenhauer, mais aussi de petits textes de votre plume, vous vous vouliez éditeur et auteur ?