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Les Chroniques

Manifeste de la Cause Littéraire, Mars 2011, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 02 Août 2017. , dans Les Chroniques, Editoriaux, La Une CED

« La Cause Littéraire » suggère par son intitulé l’ébauche d’un manifeste. Au moins d’une attitude : volontaire, « engagée ». L’objet de cet engagement n’est en rien idéologique, encore moins partisan : seule la littérature …

Andrée Chédid vient de disparaître. Nous étions quelques-uns alors à nous sentir bien tristes, mais au moins on a parlé d’elle ! Enfin, dans des media qui ne le font jamais, on a un peu - oh très peu - parlé de poésie ! Pendant quelques jours en tout cas. On a lu, dans « Le Parisien », ces quelques vers de la grande dame :


« Il est temps de vieillir

D’accepter ce qui te revient

D’assumer encore et encore

A chaque crépuscule

Ce qui depuis l’aube

T’appartient »

Hommage à Baudelaire (XI) – Jeanne ou le chemin de la rédemption, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 23 Juillet 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED, Poésie

 

La chose est étonnante. Charles Baudelaire, reconnu à peu près universellement comme le plus grand poète de langue française (dans tous les cas l'un des plus grands), n'est pas un personnage qui suscite une sympathie spontanée. Définitivement. Il n’exerce, hors la beauté sublime de ses vers, aucune séduction, y compris sur la foule de ses admirateurs les plus passionnés. Au contraire, toute une troupe de grands poètes et écrivains français attire notre compassion, notre fascination, notre amour, un culte parfois, souvent en dépit de personnalités discutables.

François Villon, mauvais garçon, voyou sorbonnard, ivrogne, voleur, probablement même assassin, sûrement pendu par décision de justice. Pas de problème, on l'aime éperdument !

Jean-Jacques Rousseau, ombrageux, mauvais père, menteur, on lui pardonne tout !

Arthur Rimbaud, cynique, hautain, déloyal, violent. On l'adore !

Victor Hugo, orgueilleux, coléreux, méprisant avec ses confrères. On le vénère !

Demain, Territoire de tous les possibles, sous la direction de Michel Lévy-Provençal, par Mélanie Talcott

Ecrit par Mélanie Talcott , le Lundi, 10 Juillet 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

Demain, Territoire de tous les possibles, sous la direction de Michel Lévy-Provençal, Larousse, Essais, 256 pages, mai 2017, 15,95 €

 

« Nous trouvons même pénible d’être des hommes – des hommes, des vrais, avec leur propre corps, leur propre sang, bien à eux ; nous aspirons à être des espèces d’hommes universels imaginaires. Nous sommes mort-nés et il y a d’ailleurs longtemps que nous ne naissons plus de pères vivants, et ça nous plaît de plus en plus. Nous y prenons goût. Bientôt, nous inventerons un moyen de naître d’une idée ».

Dostoïevski, Les carnets du sous-sol

Aujourd’hui, on ne parle plus de progrès, mais d’innovation. Voilà un mot sésame pour un univers fantasmé, chic, fun et libertaire. Exit les contingences financières, pourtant bien réelles, qui font que sans argent, point de concrétisation des idées, fussent-elles de génie. Mais que signifie exactement ce mot ? Selon l’étymologie qui remonte tout de même au Moyen Age, il s’agit tout simplement « d’introduire du neuf dans quelque chose qui a un caractère bien établi ». Bref, faire en d’autres termes ce que nos cuisiniers tendance appellent revisiter un grand classique.

A propos de Lou Andréas von Salomé, La femme océan, Michel Meyer, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 06 Juillet 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Lou Andréas von Salomé, La femme océan, Michel Meyer, Editions du Rocher

 

Qui est-elle ?

Qui est Lou Andreas von Salomé, cette femme à « la beauté froide et aux yeux bleus, Egérie insolente de Nietzsche, amante comblée de Rilke, disciple fervente de Freud » ? Comment a vécu cette femme libre, hors du commun, aux idées modernes, à la personnalité rebelle, impertinente, insolente, insoumise et indomptable qui, dès son jeune âge, a fait preuve de curiosité intellectuelle et spirituelle qui n’a pas cessé de déranger les esprits les plus conventionnels ? Qui est ce personnage qui fut à la fois femme de lettres, philosophe et psychanalyste ?

C’est la vie de cette femme de génie que Michel Meyer, écrivain et journaliste, nous fait découvrir tout au long de son livre intitulé Lou Andreas von Salomé, La femme océan. Cet ouvrage à vocation biographique s’attache à retracer les étapes principales de son existence entre Saint-Pétersbourg, la Suisse, Rome, Berlin, Paris, Vienne. Il met également en évidence ses relations avec les hommes.

À propos de Refrain de Bernard Grasset, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 05 Juillet 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Refrain de Bernard Grasset, Jacques André éditeur, février 2017, 11 €

 

Poésie du croisement

C’est avec bonheur que j’ai lu le dernier livre de Bernard Grasset, car il vient à la fois s’ajouter à ce que je sais du travail du poète, en même temps qu’il me permet de me distancier de lectures difficiles parfois, qui demandent elles aussi des soins et beaucoup d’énergie. Or, ce livre-là donne de l’énergie et n’en prend pas. J’ai donc aimé cette qualité, disons, du « peu », d’une littérature aérienne, fluide, transparente et essentielle. Oui, une poésie ductile et belle, dans de simples habits de mots, qui se voue à la contemplation ou à l’écoute méditative. D’ailleurs, le sujet du livre tourne autour de la question de l’œuvre d’art en général, et sans nul doute, permet à la poésie de remplir son vœu mimétique (si je peux tirer vers moi la pensée de Walter Benjamin).