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Editoriaux

Manifeste de la Cause Littéraire, Mars 2011, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 02 Août 2017. , dans Editoriaux, Les Chroniques, La Une CED

« La Cause Littéraire » suggère par son intitulé l’ébauche d’un manifeste. Au moins d’une attitude : volontaire, « engagée ». L’objet de cet engagement n’est en rien idéologique, encore moins partisan : seule la littérature …

Andrée Chédid vient de disparaître. Nous étions quelques-uns alors à nous sentir bien tristes, mais au moins on a parlé d’elle ! Enfin, dans des media qui ne le font jamais, on a un peu - oh très peu - parlé de poésie ! Pendant quelques jours en tout cas. On a lu, dans « Le Parisien », ces quelques vers de la grande dame :


« Il est temps de vieillir

D’accepter ce qui te revient

D’assumer encore et encore

A chaque crépuscule

Ce qui depuis l’aube

T’appartient »

Sur les pas égarés de l’Autre, Lettre à un passant, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 15 Juin 2016. , dans Editoriaux, Nouvelles, La Une CED

 

Ô Vous !

Voilà plus d’un an que je vous vois passer sous ma fenêtre ; tous les matins, vous allez ; tous les soirs, vous revenez. Vous marchez au rythme du temps qui passe. Au milieu de la rue étroite, vous avancez d’un pas lent et nonchalant. Vos yeux se promènent partout. Ils s’arrêtent sur le moindre détail des choses de la rue. Sauf sur ma fenêtre, ma tour d’ivoire, mon refuge, ce lieu qui éclaire mon jardin intérieur et égaye mes nuits tristes et monotones.

Voilà plus d’un an que tous les matins, parée de mon beau caraco brodé de fils d’or et de pierres précieuses venus du pays de mes rêves déjantés, je chante ma peine. Pendant que vous passez, mes yeux caressent tendrement votre silhouette qui hante mon esprit avide de vous connaître, de savoir qui vous êtes.

Dites-moi, Ô Passant, pourquoi vos pas sont-ils si lourds ? Comme s’ils avaient du mal à vous porter ?

Voilà plus d’un an que l’envie de vous prendre par la main ébranle ma pudeur, inonde mon corps, submerge mon esprit, me possède, me féconde, me berce, me fait gémir de plaisir.

Editorial : De la chose à La Cause Littéraire (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 20 Avril 2016. , dans Editoriaux, Les Chroniques, La Une CED

 

Depuis le XIXème siècle, et l’avènement de l’ère des grands médias écrits, la littérature possède simultanément deux vies : la sienne propre, celle qui se nourrit et croît de l’esprit, de l’âme et du sang des poètes, des écrivains. Et celle que lui (re)donnent tous ceux qui écrivent et glosent sur elle : analystes, critiques, professeurs, medias… Ce sont bien deux vies séparées, entrant parfois même en collision, à l’occasion violente. Pour illustrer le propos d’un exemple célèbre : Charles Baudelaire et « Les Fleurs du Mal ».

Posé comme un miracle, un petit recueil de poèmes, quintessence de la poésie française, concentré absolu de musicalité « tricotée » avec le sens. En face de ce moment inouï et fondateur de la littérature française d’aujourd’hui, un article, publié dans « Le Figaro » le 5 juillet 1857, signé d’une plume peu connue à l’époque et reléguée au fin fond des oubliettes depuis, Gustave Bourdin, claironne : « Il y a des moments où l’on doute de l’état mental de M. Baudelaire, il y en a où l’on n’en doute plus (…) c’est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. L’odieux y côtoie l’ignoble ; le repoussant s’y allie à l’infect… » La messe est dite. Cet article imbécile et assassin va fixer l’opinion dominante de l’époque : Baudelaire devient un poète « maudit ». On connaît la suite : le procès, la condamnation, les pièces interdites jusqu’en…1949, soit presqu’un siècle plus tard.

Editorial : Un an déjà ! (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 08 Mars 2012. , dans Editoriaux, Les Chroniques, La Une CED


Un an. Aujourd’hui.

Un an que La Cause Littéraire a vu le jour et s’est installée sur le Net. C’est peu. C’est beaucoup : pendant ces quelques mois notre Cause s’est imposée tranquillement, et avec un dynamisme qui étonne tous nos observateurs – en vérité qui nous étonne un peu nous-mêmes ! -  dans le paysage de la critique littéraire. Par sa densité (près de 2000 articles déjà !), la qualité constante de sa production, la richesse et la diversité croissante de son équipe rédactionnelle, la Cause s’est fait une place, naturellement. 80 rédactrices et rédacteurs, dans la plus grande dispersion géographique, dans la plus grande variété de sensibilités, de goûts, de passions, de méthodes d’analyse. Le pari relève de l’acrobatie mais il est gagné, ou en train de l’être. Nous avons tenu promesse : La littérature, les littératures, sans chapelle, sans sectarisme, avec comme seules exigences la liberté des regards, la rigueur des approches, le refus des dogmes, et l’absence de complaisance envers les logorrhées écrites qui nous envahissent – sous le nom de littérature. La littérature n’est pas mondanité même si les mondanités l’ont souvent, plus ou moins, accompagnée !