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Les Chroniques

Péguy internel, Didier Bazy (par Michel Host)

, le Mardi, 28 Mars 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

« C’est la tiédeur, la faveur, la quiétude et la moiteur des complaisances qui est pernicieuse. »

« Il faut se méfier de ceux qui ont couché avec tout le monde. »

« L’humanité n’est pas faite afin de réaliser le socialisme, c’est nous au contraire qui faisons le socialisme afin de réaliser l’humanité. »

Charles Péguy

 

Éternité de Péguy

 

En nous livrant un Péguy « internel », Didier Bazy fait œuvre de salubrité publique. S’il est (et « il est » bel et bien !) un écrivain qui jamais parla vrai, non dans des langages hérités, cousus Sorbonne, made in presbytère, estampillés pensée dominante ou catéchisme politique, ce fut et reste Charles Péguy, né en 1873, tombé le 5 septembre 1914, à Villeroy (*) d’une balle reçue en plein front, alors qu’il chargeait l’adversaire à la tête de son bataillon. Son langage était une parole, non pas prêcheuse, ou teintée d’un patriotisme de circonstance, mais la sienne, rien que la sienne. Quoi de plus efficace qu’une balle ou un éclat d’obus pour éteindre une parole… Mais la vérité, portée par les mots et la beauté de la langue, est une eau sans cesse résurgente, à travers les espaces et les temps.

Les dimensions inexplorées du chez soi, par Fedwa Ghanima Bouzit

Ecrit par Fedwa Ghanima Bouzit , le Samedi, 25 Mars 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

Chez soi, c’est bien plus que quatre murs. Pour certains, c’est le cocon revitalisant nécessaire pour faire face à un environnement hostile. Pour beaucoup, de plus en plus, c’est un luxe durement acquis. Pour les femmes, et surtout pour les femmes les moins nanties, un espace de pouvoir auxquelles elles perdent toujours. Mona Chollet explore, dans son essai Chez soi : une odyssée de l’espace domestique, des dimensions encore insoupçonnées de cet espace à la fois intime et le champ de forces extérieures, politiques, sociales et économiques. C’est un livre qui se prête à une lecture universelle et ravira aussi bien les natures introverties que celles sensibilisées aux questions de la justice.

Le nouveau statut du casanier

Le casanier a toujours eu mauvaise réputation. Il n’a pas de vie, il s’ennuie à mort, c’est une nature aigrie qui méprise les autres, il a « la consistance molle des plantes privées de lumière ou des êtres privés de vie » (1). Au milieu d’une espèce d’animaux sociaux, c’est le paria des parias que l’on considère tantôt avec mépris, tantôt avec pitié. Au Maroc, dans une culture où les notions d’individualité et de vie privée sont aussi peu présentes, les casaniers solitaires font face à encore plus de dédain. C’est une discrimination douce sous couvert de taquinerie que j’ai bien connue et c’est en partie pour cela que j’ai trouvé autant de réconfort dans ce livre.

Le prédicat noie le poisson… les profs et les élèves avec, par Line Audin (1)

Ecrit par Line Audin , le Samedi, 18 Mars 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Modifier les programmes scolaires fait partie du rituel institutionnel. Rares cependant sont les changements qui ont des répercussions notables dans les pratiques pédagogiques et les résultats des élèves. En revanche, il arrive qu’une modification mineure, qui aurait dû passer inaperçue, déclenche une polémique virulente. Il est vrai que passions et médias se déchaînent facilement dès qu’on touche à l’enseignement du français. L’introduction de la notion de prédicat en cycle 3 a mis le feu aux poudres. Chacun a choisi son camp. D’un côté ceux qui croient renouveler et simplifier la grammaire avec un redécoupage de la phrase, entre ce dont on parle – le sujet, et ce qu’on en dit – le prédicat. De l’autre, ceux qui ressortent leurs vieilles armes de guerre, COD, COI, BLED, pour défendre une grammaire authentique, qu’ils croient attaquée par ce nouveau cheval de Troie.

Deux causes tout aussi nobles, mais tout aussi vaines car toutes deux traitent la grammaire comme un objet en soi, dont les règles doivent être sues par cœur. Un énoncé obéit à des règles et contraintes différentes selon les langues, d’où la nécessité d’une grammaire pour organiser ces règles, mais la réalité qu’il évoque ne change pas en fonction de la langue utilisée.

A propos de Infiniment à venir, Henri Meschonnic, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED, Poésie

Infiniment à venir, Henri Meschonnic, Arfuyen, février 2017, 88 pages, 11 €

 

Poésie de la grâce

Je connais Henri Meschonnic d’abord pour sa poésie. Ainsi, avec ce recueil posthume que publient les éditions Arfuyen, je découvre une partie de l’appareil critique de l’auteur et sa parole de penseur de la poésie. Et même dans l’intellection de sa poétique, on retrouve une voix frappante et personnelle. Car, on peut voir dans la poésie elle-même, le centre de sa pensée critique, notamment son travail très singulier de traducteur

vides de moi

vides de toi

un champ où se cultive

l’oubli

Carnets d’un fou, XLVIII, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 13 Mars 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

 

« Je n’aime pas les gens // Qui prétendent réglementer ma vie / Mon temps mes goûts mes écarts de langage / Qui non contents de rigoler aux premiers bafouillements / Venus d’un homme du monde avec politesse / Trouveraient mauvaise la moindre / de mes pensées »

L. Aragon, La Grande Gaîté

 

Vœux & Offrandes

Pour l’an 2017