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Les Chroniques

Les athlètes mangent aussi ..., par Jean Durry

Ecrit par Jean Durry , le Samedi, 06 Mai 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

La diète de l’athlète, Stéphanie Scheirlynck, Le Rouergue, mars 2017, 238 pages, 29,50 €

Grand Tour Cookbook, Hannah Grant, éd. Rossolis, 2015, 320 pages, 39 €

 

Au registre varié des éditions du Rouergue, voici cette fois une intéressante incursion dans le domaine de l’alimentation des sportifs, question essentielle en la matière puisque « le sportif tire de son alimentation l’énergie dont il a besoin ». C’est d’ailleurs la phrase liminaire de Stéphanie Scheirlynck – sous l’égide de laquelle est placé le livre, auquel semblent avoir également contribué Harry Belmans et Hilde Smeesters –, diététicienne belge et soutien actif de récents médaillés olympiques d’Outre-Quiévrain. Celle-ci pose d’emblée les fondements : la dépense énergétique journalière – le métabolisme basal nécessitant déjà une dépense de 1200 à plus de 2000 calories selon la masse musculaire –, les principaux nutriments-glucides, lipides, protéines, liquides, vitamines et minéraux, hydratation, rapports graisse et poids, intolérance ou non au gluten, hypothèse d’une alimentation végétarienne.

À propos du roman Plages non loin de Nantes, Germont, par Yasmina Mahdi

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 05 Mai 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

Cruelle beauté

Tout d’abord, voici un bref résumé de ce roman-récit, Plages non loin de Nantes, de Germont, auteur discret. Un portrait idéal : une vision, un miroir ; le début d’un conte. Un monde désillusionné : à la recherche de cruelle beauté (…) où je me reconnais, en vrai fils d’une époque anxieuse et désorientée (…) [dans] la désillusion des jeunes gens d’alors… Un contexte sociohistorique : nous avions été contraints de nous réfugier dans la réalité souterraine de notre vie individuelle. La société officielle n’étant plus qu’un marais pourrissant (…) la détérioration des valeurs qui la rongeait continuait son œuvre souterraine et bientôt triomphante. L’homosexualité. Une des facettes de l’homosexualité, l’éraste et l’éromène, le Giton du Satyricon de Pétrone. Ces amours étranges entre deux jeunes hommes également prompts à se craindre et à se mépriser nous renvoient à l’universel d’un égoïsme sacré auquel personne n’échappe. Le statut de victime : la victime a d’avance consenti au sacrifice, et son tourmenteur est peut-être au fond plus abandonné et désespéré encore que celui qu’il semble martyriser. L’évocation de Ganymède, entre enlèvement, extase et maltraitance : Ganymède, le plus beau des mortels, élevé par amour jusqu’aux cieux afin à jamais de verser au banquet des dieux l’ivresse de leur éternité. Le temps de la déréliction (…) d’une instabilité matérielle et affective permanente.

A propos de Syrie et autres poèmes, Salim Barakat

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 04 Mai 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

Syrie et autres poèmes, Salim Barakat, Actes sud Sindbad, avril 2017, 112 pages, 16 €

 

Syrie et le poème

 

Il est très pathétique d’écrire quelques lignes seulement sur le recueil Syrie de Salim Barakat, surtout au gré de la connaissance que nous avons de jour en jour de la guerre en Syrie, et des bouleversements horribles que subit ce pays. Mais il restera sans doute mieux dans la mémoire des hommes de demain la langue et le propos humaniste, la ressource poétique pour expliquer et surmonter l’horreur. Néanmoins, et même si la terreur passe, car elle finira par passer, seules resteront les blessures et les larmes, et les poèmes qui les ont accueillies, et l’histoire des hommes ne fera que se poursuivre, d’événements en événements.

Mouloud Feraoun le féministe, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 26 Avril 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Il était le père. Il était l’écrivain. L’instit, il l’était. Et il fut le fou amoureux de son épouse. Un amour rural et inédit ! Il s’appelle Mouloud Feraoun. Fouroulou, si vous voulez !

Il fut le père d’Ali et de Fazia… tel père tel fils, tel père telle fille ! En 1938, Mouloud Feraoun (1913-1962) s’est marié. Sa femme, la maman d’Ali et de Fazia n’est que Lalla Dehbia, une simple jeune femme kabyle. À l’image de la majorité des Algériennes de cette époque, la jeune femme était analphabète. Elle avait à peine seize ans, le jour du mariage, à l’image des jeunes filles mariées précocement. Lui, Mouloud Feraoun, le jeune homme, était instituteur du village Tizi Hibel. Être instituteur cela signifie qu’il appartenait à la classe d’élites, au rang des savants. Instituteur : cravate, élégance, cartable, tableau noir, craie blanche et rigueur. Mais Mouloud Feraoun l’instit était aussi hanté par la littérature universelle. Habité aussi par la culture berbère, celle de ses ancêtres, celle de Si Mohand Ou Mhand et les autres. Et parce qu’il était rêveur, la tête dans la poésie et les pieds dans la boue de la société kabyle colonisée et humiliée, Mouloud Feraoun cherchait une sortie de cette misère et cette sortie ne peut être possible que par le savoir d’un côté et par la révolution des opprimés afin de décrocher leur liberté, de l’autre côté.

Carnets d’un fou - XLIX, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 19 Avril 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

« Quand on parle à quelqu’un d’argent, son visage change, et qu’y lit-on ? L’inquiétude. Je l’ai remarqué cent fois. On dirait qu’on touche aux sources mêmes de la vie » (Julien Green, Journal, 10 nov. 1967)

 

#. Menus amuse-gueules ou l’apéritif. Ce février 17 démarre en coup de vent.

§. Le chant du rossignol. La loi anticonstitutionnelle portée par Mme Rossignol, s’opposant à ma liberté de penser et de parler sur une seule question, mais essentielle – principe de vie ou principe de mort ? –, et consistant à ne m’autoriser que la seule approbation de la mort, vient d’être votée par l’immense majorité de nos députés, gauche, centre et droite réunis. On peut, avec eux, être assuré de la lâcheté la plus abjecte, au nom de leur réélection sous le masque du progressisme et de la défense des droits des femmes. Le « texte » est maintenant devant le Sénat, où la même hypocrite démagogie produira les mêmes effets. Il sera entériné, puis adopté par les deux chambres. Pots de chambre ! Chante Rossignol, chante !…