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Les Chroniques

Ébauche d’un Tristan, Jean-Claude Pecker (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 20 Août 2020. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Poésie

Ébauche d’un Tristan, Jean-Claude Pecker, Z4 Éditions, mars 2020, 262 pages, 18 €


Ce nouveau livre de l’astrophysicien-poète Jean-Claude Pecker donne l’occasion de nous replonger dans « l’un des plus fascinants mythes de la littérature médiévale » au dire de l’auteur : le mythe de Tristan, ce preux chevalier breton au service du roi Mark de Cornouailles, tombé sous le charme d’Yseult la blonde. J.-C. Pecker souligne d’entrée « l’étrange parenté entre l’histoire de Tristan et la (s)ienne » et prévient : « Si les vers qui suivent semblent parfois n’avoir aucun rapport avec l’histoire de Tristan, que l’on sache bien que c’est à mon histoire qu’ils se réfèrent. À mes histoires plutôt… ». Autobiographies donc, déroulées dans le Poème d’une mythologie personnelle – ainsi se présente ce nouvel opus de Jean-Claude Pecker publié par les éditions Z4 de Daniel ZIV.

Le Ghetto intérieur, Santiago H. Amigorena (par Mona)

Ecrit par Mona , le Mercredi, 19 Août 2020. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Le Ghetto intérieur, Santiago H. Amigorena, P.O.L, 2019, 191 pages, 18 €

 

Humain, très humain

Santiago Amigorena a entrepris depuis longtemps un vaste projet littéraire autobiographique : « Il y a 25 ans, j’ai commencé à écrire un livre pour combattre le silence qui m’étouffe depuis que je suis né ». Une cure par l’écriture. Écrire pour mettre des mots sur le silence de son grand-père, juif polonais, exilé en Argentine avant la Shoah, torturé par « la culpabilité qu’il n’arrivait jamais à effacer tout à fait de son cœur » d’avoir abandonné sa mère dans le ghetto de Lodz. La grande qualité de ce récit, c’est sa profonde empathie : l’auteur se glisse corps et âme dans le personnage du grand-père et écrit une émouvante autobiographie à la 3ème personne. Il mêle harmonieusement fiction, souvenirs, lettres personnelles et références aux journaux de l’époque.

Le Baal Shem Tov, Mystique, magicien et guérisseur, Jean Baumgarten (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mardi, 18 Août 2020. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Le Baal Shem Tov, Mystique, magicien et guérisseur, Jean Baumgarten, Albin-Michel, février 2020, 204 pages, 19 €

Envisagés d’un certain point de vue, les deux millénaires d’histoire du christianisme furent une longue lutte (toujours pas achevée et qui ne s’achèvera sans doute jamais) contre les hérésies, en apparence grouillantes, mais qui en réalité se coagulent toujours autour de quelques points fondamentaux du dogme. En comparaison, et au strict point de vue théologique, le judaïsme, après avoir survécu à la chute du Temple, connut un parcours plus paisible, puisqu’il ne fut affecté que par deux hérésies majeures. La première, le qaraïsme, n’occupe guère de place dans les livres d’histoire, même si les qaraïtes existent toujours. La seconde, en revanche, manqua tourner à la catastrophe. Dans les années 1650, un Juif né à Izmir, Sabbataï Tsevi (1626-1676), se proclama le Messie. Il ne fut pas le premier à le faire, bien que l’influence des faux messies eût été restreinte et leur espérance de vie limitée. Contre toute attente, Tsevi parvint à convaincre une fraction non négligeable des Juifs d’Europe. L’écho s’en fit entendre jusque dans la correspondance de Spinoza. Même la conversion finale de Tsevi à l’islam ne parvint pas à entamer la foi de ses sectateurs les plus résolus, en dépit de toute raison. Les autres y avaient perdu leurs illusions et parfois davantage.

J’aime le mot homme et sa distance, Florence Pazzottu (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 17 Août 2020. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

J’aime le mot homme et sa distance, Florence Pazzottu, éd. Lanskine, février 2020, 200 pages, 18 €

Poésie et narration

Il devient vite évident, à la lecture du dernier livre de Florence Pazzottu, que sa vision est double. Il s’agit, je crois très nettement, de faire un poème et de faire un récit de soi. Narrer sa personne, et à partir de cette dernière, englober la réalité saillante de l’autrice prise à la fois dans son existence et son écriture. Cette écriture oscille entre poésie et chronique, ou plutôt se défait de son geste au sein de sa rédaction. Elle raconte tout autant qu’elle exerce une langue, disons, chantée – pour décrire ce mouvement qui appartient aux vers. On ne quitte pas le fond des scènes qui occupent la poétesse.

Ainsi, son texte complète mieux sa personne, l’explique, la justifie, l’organise, la rend dialectique. Là est l’occasion de décrire, un peu à la Rohmer, 45 épisodes des amours compliquées d’une femme – sans doute l’écrivaine mais dépeinte en fragments – qui transitent par des SMS, lesquels se transforment en annales savantes, ou pour aborder ailleurs dans le recueil les traumatismes d’une petite fille – que l’on devine comme celle de l’enfance de Florence Pazzottu – où tout se ferme sur une expression double.

A propos de Barney Wilen (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 10 Juillet 2020. , dans Les Chroniques, La Une CED

Barney Wilen & Alain Jean-Marie, Montréal Duets, Barney Wilen, Ténor et Soprano saxophone, Alain Jean-Marie, Piano, Live at the Festival International de Jazz de Montréal, 4 juillet 1993, Elemental music, Produced by Jordi Soley, Associate producer : Patrick Wilen, 2020

 

Barney Wilen, La Note Bleue, Barney Wilen, Ténor Saxophone, Alain-Jean-Marie, Piano, Philippe Petit, Guitar, Ricardo Del Fra, Bass, Sangoma Everett, Drums, Produced by Philippe Vincent, 1987

 

Barney et La Note Bleue, Loustal & Paringaux, Casterman, 1987 (une nouvelle édition est annoncée par Patrick Wilen)

 

« Il joue Besame Mucho comme personne ne l’a jamais joué et tant mieux si Jo et les autres restent silencieux dans son dos : c’est son histoire à lui, il n’a besoin de personne pour l’aider à la raconter, lorsqu’il a joué sa dernière notre on n’entend même plus les glaçons tinter dans les verres », Besame Mucho (Reprise), Barney et La Note Bleue.