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Arts

Présages d’innocence, Patti Smith (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mardi, 13 Mai 2025. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Christian Bourgois

Présages d’innocence, Patti Smith, Christian Bourgois Éditeur, novembre 2024 (édition bilingue, poèmes inédits), trad. anglais (USA) Jacques Darras, 160 pages, 9 € Edition: Christian Bourgois

 

Patti Smith, sens de l’innocence

Patti Smith, chanteuse populaire américaine, dévoile son jardin secret à travers le recueil de poèmes Présages d’innocence. Il se place sous les auspices de William Blake, poète romantique anglais, et de Diane Arbus, photographe américaine, qui inspirent le titre de sa divagation poétique. Son opus lyrique se compose de vingt-trois poèmes en vers libre, des ballades, des élégies entre autres, et de cinq poèmes en prose, elle a écrit à Los Angeles ou à Belfast. Dans son cahier de poésie, cette icône de la musique populaire retranscrit sa vision du monde. À travers ses poèmes de circonstances, elle révèle son monde intérieur, ses tensions et ses obsessions.

Lors de cette session lyrique, Patricia Smith signe une poésie engagée. Cette figure de la société civile, comme Ralph Nader ou Johnny Appleseed, s’érige contre le pouvoir des excès. Maigrelette et fluette, cette silhouette construit des passerelles entre les pays, les peuples, les civilisations.

Irish blues, Neville Rowley, Rory Gallagher (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 12 Mai 2025. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Le Mot et le Reste

Irish blues, Neville Rowley, Rory Gallagher, Editions Le Mot et le Reste, mars 2025, 160 pages, 17 € Edition: Le Mot et le Reste

 

Rory Gallagher fit partie des grands guitaristes britanniques (Irlande) des années soixante-dix. Le blues fut son inspiration première, mais sa musique a franchi les frontières du blues. C’est en 1972, le 12 septembre, que le Melody Maker le plébiscite devant Eric Clapton et Jimmy Page. « Le 18 au matin, Jimi Hendrix est retrouvé mort à son domicile à Londres. C’est la fin d’une époque ».

Et quelle époque !

Rory Gallagher commence alors une carrière solo après la dissolution du groupe qu’il avait formé, Taste. Neville Rowley nous embarque dans le sillage du musicien irlandais sur douze de ses titres, comme les douze mesures du blues qui aura inspiré sa musique.

William Adjété Wilson, en noir, en blanc, en couleur, Collectif (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 06 Mai 2025. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Gallimard

William Adjété Wilson, en noir, en blanc, en couleur, Collectif, Gallimard (avec le soutien de l’ADAGP), 2025, 256 pages, 35 € Edition: Gallimard

 

L’union des couleurs

Né à Tours en 1952, William Adjété Wilson est issu d’un mariage mixte, d’une mère française et d’un père d’Afrique de l’Ouest. Sa première exposition a lieu en 1976 à Paris. En 1986, il obtient le Prix de la Villa Médicis Hors-les-Murs et passe plus d’un an aux États-Unis. Il partage sa vie entre Paris, le Bénin, le Togo et Haïti. Combattant ostracisme et préjugés – « j’étais bien souvent le seul élève noir de ma classe » –, Adjété Wilson quitte la province. Il rejoint alors à la capitale « la vaste communauté des artistes de [son] époque ». Le bel ouvrage d’art que publient les éditions Gallimard, témoigne de son cheminement personnel et artistique, dès son arrivée à Paris, « bouillon de culture dans lequel les idées et les appétits fusionnent en un kaléidoscope vivant ». Des textes autobiographiques et d’historiens de l’art jalonnent le livre parmi plus de 600 illustrations. Adjété Wilson écrit se trouver en porte-à-faux entre d’une part « la trop grande visibilité de ma couleur de peau, d’autre part l’invisibilité discriminante qui m’était imposée ».

Oser le nu, Le nu représenté par les artistes femmes, Camille Morineau (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 30 Avril 2025. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Flammarion

Oser le nu, Le nu représenté par les artistes femmes, Camille Morineau, Flammarion, février 2025, 240 pages, 39 € Edition: Flammarion

L’art au féminin

L’ouvrage d’histoire de l’art, Oser le nu, de Camille Morineau, traite en profondeur d’un sujet tabou. La commissaire d’exposition, conservatrice du patrimoine et directrice artistique, formée à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, qui a mis en place l’exposition elles@centrepompidou en 2009 et 2014 et fondé l’Association AWARE, note que « la représentation du nu par les artistes femmes est tout simplement inédite ». L’autrice a choisi un répertoire d’œuvres établi chronologiquement, pour la plupart méconnues, partant du Moyen Âge jusqu’à la période contemporaine. « Des femmes signent des nus, la passion du Christ, les souffrances des martyrs et des saints ».

Les femmes, pourtant discriminées, ont suivi une formation et des apprentissages d’ateliers, à l’égal de leurs coreligionnaires masculins, preuve tangible qui leur a permis d’élaborer des œuvres d’envergure ; voyons à cet égard les toiles de Catharina van Hemessen (1528-1587) et celles de la célèbre Sofonisba Anguissola (1532-1625). Par contre, le fait que les femmes ne soient jamais citées dans les manuels d’art est révoltant, injuste, et finalement curieux…

David Bowie, L’homme qui venait d’ailleurs, Serge Féray (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 28 Avril 2025. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Le Mot et le Reste

David Bowie, L’homme qui venait d’ailleurs, Serge Féray, Le mot et le reste, février 25, 307 p. 24 € Edition: Le Mot et le Reste

 

Peut-être eût-il fallu inverser titre et sous-titre de l’ouvrage, pour être au plus près de son contenu. Il ne s’agit pas ici d’une biographie sur la carrière musicale de David Jones, mais de montrer en quoi les différents types musicaux abordés par le musicien le prédisposaient à jouer dans L’homme qui venait d’ailleurs. Ceci étant, l’ouvrage n’omet pas pour autant la carrière musicale de David Bowie, détour indispensable pour la cohérence du texte.

Plus de trente pages sont consacrées à l’œuvre musicale de David Bowie, qui ont pour objet de montrer la surprenante diversité du chanteur. Sa fascination pour les masques – on pense bien évidemment à Ziggy Stardust « et l’éclair rouge et bleu qui déchire la nuit électrique » – l’ont conduit à privilégier différentes facettes de sa personnalité, laquelle est alors comme enfouie sous le mille feuilles de ses personnages. Bowie adolescent voulait faire du cinéma, et « Bowie a fait des films sur disques ». En effet, de nombreux albums sont des « concepts » conçus comme des œuvres, très souvent sombres quoi qu’on en dise.