Rien n’est plus indispensable aujourd’hui que de pouvoir s’immerger dans un bain d’intelligence, d’humour et de liberté. Et c’est encore possible en lisant un petit livre d’une belle densité que rééditent avec bonheur les éditions de La Coopérative, au catalogue aussi original que varié. Je veux parler d’Eparpillements de Natalie Clifford Barney, avec une préface et de rares photographies de Jean Chalon, l’un des intimes de l’auteur.
Eparpillements se présente comme un ensemble de pensées, d’aphorismes ou de maximes répartis en cinq chapitres, que publie en 1910 une Américaine parfaitement francophone installée à Paris, Natalie Clifford Barney. Connue pour ses nombreuses liaisons féminines, muse de célébrités comme Liane de Pougy ou de la poète Renée Vivien, ou encore de la peintre Romaine Brooks, elle accède, avec cet ouvrage, à la reconnaissance des milieux littéraires grâce à l’adoubement du plus grand critique de l’époque, Remy de Gourmont, qui écrira pour elle ses Lettres à l’Amazone.