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Les Livres

Passe-passe, Martine Lombard (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 11 Juillet 2022. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles

Passe-passe (nouvelles), Martine Lombard, Editions Médiapop, 2021, 204 pages, 14 €

 

 

Les douze nouvelles constituant ce recueil ont pour cadre politico-géographique la RDA pour les unes, la RFA ou la France pour les autres, pour contexte historique la période d’avant la réunification allemande ou celle d’après, et pour personnages soit des Ossis évoluant à l’époque du régime socialiste, soit des transfuges passés alors à l’ouest avec un statut d’étudiant ou un contrat de mariage avec un occidental, soit d’ex-Ossis retournant après la chute du Mur sur les lieux où ils ont vécu…

L’une des tonalités dominantes est donnée dans la première nouvelle du recueil (Vacances d’été). Ce récit se déroule plusieurs années après la démolition du Mur.

Travers du temps, Gérard Titus-Carmel (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 11 Juillet 2022. , dans Les Livres, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED, Poésie, Editions Tarabuste

Travers du temps, Gérard Titus-Carmel, éd. Tarabuste, avril 2022, 148 pages, 16 €

 

Valeurs

Je n’ai pas pu me détacher, à la lecture du dernier recueil de Gérard Titus-Carmel, de l’idée que le poète est aussi peintre. De ce fait j’ai analysé son écriture selon une grille plastique. Cela m’a été rendu possible par l’utilisation des couleurs par exemple. Ici, l’écrivain se concentre sur des cercles chromatiques schématiques (ce qui pousse cette poésie vers un temps à la fois nouveau, universel et archétypal) : le blanc, le noir, le gris, l’argenté, un peu de vert, du rouge et du mauve. L’auteur n’hésite pas à créer son poème grâce à des impressions lactescentes, du nacré, décrivant l’effet moutonnant des nuages, des lumières bleues et cotonneuses sur le métier du texte.

Deuxième entrée dans le recueil où encore l’on suppute que la relation peinture/langage est relation langage/peinture, une fusion. Cette ligne forte se retrouve çà et là. Donc, des images construites selon des points de fuite, des perspectives cavalières, des biseaux, des lignes, des angles, des parallèles, de la lumière et de l’ombre, du gras et du maigre, des arrêts sur image.

Nocturnes (Trois violences), Chantal Chawaf (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 08 Juillet 2022. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Nocturnes (Trois violences), Chantal Chawaf, juin 2022, 122 pages, 15 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

« Je ne laissais pas mon destin tomber en déliquescence » (Chantal Chawaf)

 

Fractures

Chantal Chawaf, née en 1943 à Paris, pionnière d’une écriture d’un point de vue féministe, a développé une œuvre atypique. En ce qui concerne son dernier ouvrage, Nocturnes (Trois violences), elle décide de ne plus écrire dans le factice, c’est-à dire dans le manque de vraisemblance et dans la simulation, dans le facticius (l’artificiel, l’imitatif). Cette tentative pourrait se comprendre comme un manifeste contre une atteinte profonde du sujet, allant jusqu’à la dévastation. Pour preuve, dans trois récits inauguraux, des personnes esseulées et naïves relatent une agression intime. Le désir sexuel a des accents de mort et d’addiction toxicomaniaque. Le viol est présenté par le violeur à ses victimes comme une substance initiatrice, préalable de la séduction.

Sous le filet, Iris Murdoch (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Vendredi, 08 Juillet 2022. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Iles britanniques, Roman, Folio (Gallimard)

Sous le filet, Iris Murdoch, Folio, 1957 (réédition de mars 1985), trad. anglais, Clara Malraux, 348 pages, 9,70 €

 

En 1954, Iris Murdoch enseigne la philosophie à Oxford. Son charisme et son intelligence font déjà sa renommée d’universitaire et fascinent John Bayley, qui termine ses études de lettres. Quarante-cinq ans plus tard, dans la biographie qu’il lui consacre (1), celui-ci se souvient.

Dès leur première rencontre, elle l’interrogea : avait-t-il déjà songé à écrire un roman ? Le jeune homme crut à une simple politesse car « étant philosophe, il était évident qu’elle ne pouvait s’intéresser à ce genre de choses ». Miss Murdoch, qu’il épousa deux ans plus tard, lui déclara pourtant ce soir-là « qu’elle avait elle-même écrit un roman qui n’allait pas tarder à paraître ».

Sous le filet est ce premier roman. Clara Malraux le traduit et exprime son admiration dans quelques lignes de préface où elle saisit l’essence de l’œuvre naissante : son « éblouissante cocasserie », typiquement britannique, « une bonté vraie » qui s’étend aux hommes et aux animaux et « ce ton de tranquille évidence », révélateur plus efficace des méandres du réel que n’importe quelle étude prétendument sérieuse.

Hot Stuff, Les Rolling Stones en 18 leçons, Milan Dargent (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Jeudi, 07 Juillet 2022. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Arts, Le Mot et le Reste

Hot Stuff, Les Rolling Stones en 18 leçons, Milan Dargent, mai 2022, 134 pages, 15 € Edition: Le Mot et le Reste


Ce petit ouvrage n’est pas un énième livre sur les Stones, sur lesquels tout a été dit ou presque, il y a là des réflexions qui tentent de comprendre pourquoi tant d’années après, les vieux ados adulent toujours « the greatest rock’n’roll band in the world », pourquoi aussi ce groupe est toujours là, comme hors du temps, pourquoi les « glimmer twins » fascinent encore, pourquoi…

Les réponses sont faites de rappels de certains faits, de certains gestes ou comportements des Stones, mais aussi, avec une dose d’autodérision des raisons plus personnelles que l’auteur esquisse, invoquant la façon dont les mots et les gestes des cinq gaillards entrent en résonance avec nos attentes, nos espérances, notre avidité aussi de se saisir pour un temps, (celui d’une chanson, ou simplement d’un solo, ou d’un refrain) de ce que les musiciens vivent, ne serait-ce que sur scène, puisque c’est là que tout se joue, que tout se montre, que les excellences mais aussi les carences se font jour.