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Les Livres

La voix impitoyable, Lilian Auzas

, le Mardi, 27 Août 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Léo Scheer

La voix impitoyable, 28 août 2013, 129 pages, 17 € . Ecrivain(s): Lilian Auzas Edition: Léo Scheer

 

La voix impitoyable : impitoyable


La voix impitoyable, c’est celle de la propagande nazie. « Je me suis laissé séduire par cette voix (…) Je hurlais, je criais, je jubilais. J’étais atteinte de frénésie, j’étais grisée » confesse Hanja.

En 1979, Gautier, jeune photographe qui vit à Paris, a fait la connaissance de sa voisine Hanja Sauber, une dame âgée « femme à la fois douce aimable et ouverte d’esprit » qui a longtemps vécu à Berlin, ville à laquelle Gautier a consacré un album. Ils se lient. Gautier « avait aimé Hanja comme sa propre mère ».

Peu de temps après la mort de celle-ci, un quadragénaire un peu raide sonne chez Gautier : c’était le psychanalyste d’Hanja et il vient lui parler d’elle et lui remettre une cassette enregistrée lors de ses séances de psy, ainsi qu’une lettre qu’elle a laissée à l’intention du jeune homme.

Journal. Vol. II 1964-1980, Susan Sontag

Ecrit par Frédéric Aribit , le Mardi, 27 Août 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Biographie, Christian Bourgois

Journal. Volume II 1964-1980, préface de David Rieff, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Rabinovitch, mai 2013, 574 pages, 24 € . Ecrivain(s): Susan Sontag Edition: Christian Bourgois

 

« Je veux que la rencontre avec une personne ou une œuvre d’art change tout », disait-elle.

Sous-titré Renaître, le volume I de l’immense Journal de Susan Sontag, publié en 2010 par Christian Bourgois, couvrait les années 1947-1963. Désormais disponible chez le même éditeur, le deuxième volet du triptyque attendu, La Conscience attelée à la chair (1964-1980), entre de plain-pied dans la période de maturité intellectuelle, qui voit écrire celle qui se définit elle-même comme une « cagienne-franco-juive » parmi ses essais majeurs (Sur la photographie, 1977).

On y suit donc, sur un mode intime, le filigrane d’une œuvre et d’une pensée inquiète et en questionnement permanent à la fois sur les déchirements du monde comme sur la difficulté d’être, d’aimer, d’écrire, de vivre, c’est-à-dire de penser. Les notes sont très hétérogènes, parfois d’une brièveté laconique, parfois se développant au contraire sur des pages et des pages, parfois quotidiennes, parfois espacées de plusieurs semaines, plusieurs mois. Mais c’est, à travers cet « esprit d’escalier chronique » qu’elle avoue au hasard d’une brève, toujours une même exigence d’honnêteté qui s’y lit, un même désir de lucidité auquel l’exercice du journal offre le recours d’une écriture confidente.

Les esprits de la Steppe, Corine Sombrun

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 26 Août 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Albin Michel

Les esprits de la steppe. Avec les derniers chamanes de Mongolie, 330 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Corine Sombrun Edition: Albin Michel

 

Si on a eu la chance de suivre Corine Sombrun depuis le début de ses incroyables mais bien réelles aventures, nous ne pourrons qu’apprécier au plus haut point ce nouveau livre, qui raconte la vie d’Enkhetuya. Cette femme chamane tsaatane a initié pendant de longues années Corine Sombrun, après que celle-ci se soit inopportunément, et bien malgré elle, retrouvée en transe dans la peau d’un loup, alors qu’elle participait à une séance chamanique chez un autre chamane, afin d’en faire des enregistrements sonores pour la BBC.

C’est ce que Corine Sombrun raconte dans son livre Mon initiation chez les Chamanes (Une Parisienne en Mongolie), paru chez Albin Michel en 2004. Cela dit, son séjour d’alors en Mongolie n’était pas totalement dû au hasard. Si on lit son tout premier livre, Journal d’une apprentie chamane, paru en 2002, on apprendra que lors d’un séjour chez un ayahuascuero en Amazonie, où elle était partie suite à la perte d’un être très cher, elle s’était mise à chanter, lors d’une cérémonie sous ayahuasca, des chants diphoniques qu’elle ne connaissait pas du tout, mais qui lui avaient indiqué, sans qu’elle comprenne pourquoi, la voie vers la Mongolie où est pratiquée cette technique de chant traditionnelle.

Le quatrième mur, Sorj Chalandon

, le Samedi, 24 Août 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Grasset, La rentrée littéraire

Le quatrième mur, 21 aout 2013, 336 p. 19 € . Ecrivain(s): Sorj Chalandon Edition: Grasset

Militant d’extrême-gauche toujours prêt à en découdre dans les couloirs de la faculté avec les « rats noirs » fascistes, Georges fait un jour la connaissance de Samuel Akounis, un résistant grec à la dictature des colonels. Il est très tôt fasciné par ce personnage avec lequel il partage une véritable passion pour le théâtre. Les origines juives de Sam ne sont pas étrangères à ce sentiment. Pour l’activiste pro-Palestinien, se lier d’amitié avec un juif, c’est déjà faire l’expérience de la complexité du monde. D’ailleurs, la sagesse de Sam vient s’opposer en permanence aux jugements à l’emporte-pièces du militant. A la violence des armes, celui-ci préfère la puissance du théâtre.

Quelques années plus tard, alors que leur amitié s’est consolidée, Sam fait part à Georges du projet fou qu’il a de monter L’Antigone d’Anouilh dans Beyrouth en guerre. Un projet qu’il sait aussi dérisoire que nécessaire et qui n’aura peut-être d’autre effet que de « voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs… ». Tandis que le projet est avancé, des contacts ayant été pris dans chaque camp, Samuel Akounis se voit empêché de le réaliser par un terrible cancer, séquelle de séances de tortures subies du temps des colonels. Il charge alors son ami Georges de mener à bien cette mission et lui fait promettre qu’il ira jusqu’au bout. Georges, laissant pour plusieurs mois son épouse, Aurore, et leur bébé, Louise, part au Liban.

Les évaporés, Thomas B. Reverdy

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 23 Août 2013. , dans Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres, Roman, Flammarion, La rentrée littéraire

Les évaporés, 21 août 2013, 304 pages, 19 € . Ecrivain(s): Thomas B. Reverdy Edition: Flammarion

Les disparus


Les évaporés relate l’histoire d’un homme qui disparaît un beau jour, en pleine nuit, laissant sans nouvelles son épouse et sa fille. Il s’agit de Kazechiro. « Le Japon dort. Kazechiro va partir. Il changera de nom pour son diminutif, il s’appellera Kaze ». Cependant, sa fille Yukiko, qui s’est installée à San Francisco, décide de revenir au Japon accompagnée d’un détective privé et ex-fiancé, Richard, pour retrouver son père.

Dans ce roman, Thomas B. Reverdy restitue tantôt les pensées de Kaze sur les motifs de son départ, tantôt les impressions de Richard sur le Japon et ses difficultés à s’insérer dans la société nippone lorsqu’on est étranger et qu’on ne connaît pas la langue.

Au fil des pages, le récit permet aux lecteurs de saisir l’importance du statut des évaporés dans la société japonaise. Ils sont vus comme des parias car ils déshonorent les traditions familiales et perdent le respect des leurs. Le roman suit alors une filiation qui remonterait à une époque marquante de l’histoire du Japon :