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Langue allemande

Mensonges d'été, Bernhard Schlink

Ecrit par Patryck Froissart , le Dimanche, 23 Septembre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles, Gallimard

Mensonges d’été, 2012, (Sommerlügen), trad. allemand Bernard Lortholary. 290 p. 21 € . Ecrivain(s): Bernhard Schlink Edition: Gallimard

 

Sept nouvelles, d’une longueur plutôt inhabituelle, ont été regroupées dans ce recueil sous l’appellation générique : « Histoires ».

Le titre en présente explicitement le thème général.

L’intrigue de L’arrière-saison commence et se poursuit comme au cinéma hollywoodien : Suzan, une dame riche, et Richard, un musicien pauvre à qui elle ne révèle pas sa richesse, se rencontrent et s’aiment. Comme de bien entendu, il est très fâché quand il découvre la vérité. Comme il se doit, ils se réconcilient, bien qu’il supporte mal ce qu’il ressent comme une dépendance, un état inférieur. Comme on s’en douterait, pour corser l’histoire, elle est américaine, il est européen, elle se projette dans l’avenir, il porte en lui le poids de l’Histoire du vieux continent.

« Vous autres Européens, vous êtes des pessimistes. Vous venez de l’Ancien Monde et vous ne pouvez imaginer que le monde devienne nouveau et les êtres humains aussi… »

Léon et Louise, Alex Capus

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 04 Septembre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Actes Sud, La rentrée littéraire

Léon et Louise, 5 septembre 2012. 313 p. 22,50 € . Ecrivain(s): Alex Capus Edition: Actes Sud

 

Cliché. Dans le champ lexical de la critique littéraire, ce terme est des plus péjoratifs. Il implique le manque de créativité, la répétition d’images éculées. Et pourtant. Ce joli livre d’Alex Capus, nostalgique et attachant, évoque de bout en bout l’idée et le mot de « clichés ». Pratiquement au sens propre : photographies. Pour être plus précis, cartes postales anciennes, sans image, en une sorte de collection affichée sur 313 pages. Et ce parti pris de chapelet de clichés donne un charme particulier à ce roman.

Les clichés commencent par le propos même du livre : un jeune homme et une jeune femme se rencontrent au printemps 1918. Ils ont 17-18 ans, s’aiment, se perdent, se retrouvent, se reperdent, se retrouvent sur quelques décennies. Le « tourbillon de la vie », d’une guerre mondiale à une autre et après. Ce livre est hanté par les films de François Truffaut, une sorte de « Baisers volés » et de « Domicile conjugal » saupoudrés de « Jules et Jim ». On se prend sans cesse à fredonner la chanson de Jeanne Moreau au cours de la lecture, on se prend aussi à donner aux deux héros les traits de Jean-Pierre Léaud et ceux de Claude Jade ou de Marie-France Pisier.

Dénommé Gospodin, Philipp Löhle

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 11 Juillet 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Théâtre

Dénommé Gospodin, (traduction All. Ruth Orthman), bilingue Presses Universitaires du Mirail, 2010, 151 p. 13 € . Ecrivain(s): Philipp Löhle

Pièce présentée au festival d’Avignon en 2011 et reprise au théâtre des Ateliers à Lyon en avril 2013. Mise en scène de Benoît Lambert.

 

La pièce de Löhle, aux accents beckettiens, créée à Bochum en 2007 au théâtre unter Tage/ Schauspielhaus, est bel et bien un texte de théâtre. Au seuil du texte, Sie (elle) parle d’un homme à l’abandon du monde : Tja, seine… Welt stand Kopf / Ouais son… monde est sens dessus dessous. Succession de monologues à la manière du chœur antique, portés tantôt par une voix féminine, tantôt par une voix masculine ; dialogues-scènes au nombre de treize que les noirs séparent. Tout se construit autour du drôle de gars qu’est Gospodin (Monsieur en russe) et à qui Greenpeace (« une organisation merdique ») a enlevé son cher lama. Il croise tour à tour des amis, des gens de sa famille qui ne le comprennent pas, et qui eux, s’inscrivent dans la logique sociale de notre époque : Anette, sa petite amie, Andi, le pilote, Norbert l’artiste, Sylvia la bobo… Aux yeux de Gospodin, ils incarnent ce qu’il appelle les petits-bourgeois « die Spiesser ». Ils cherchent à persuader Gospodin à rentrer dans le rang, parfois avec des arrière-pensées cupides mais en vain. Gospodin alors se réfugie dans le sommeil ou le silence.