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Langue allemande

Knulp, Hermann Hesse

Ecrit par Lionel Bedin , le Lundi, 17 Décembre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Le Livre de Poche

Knulp, Hermann Hesse, traduit de l’allemand par Hervé du Cheyron de Beaumont, Calmann-Lévy, 1972, Le Livre de poche . Ecrivain(s): Hermann Hesse Edition: Le Livre de Poche

 

« La route s’enfonçait, toute droite, dans le bleu tendre du ciel, où le monde semblait prendre fin ». Knulp est un vagabond. Il n’a « aucune disposition pour le travail ». Il mène une existence de chômeur qui le voue à l’illégalité et au mépris. Toléré par les gendarmes qui respectent « sa supériorité intellectuelle, et à l’occasion, le sérieux », Knulp erre de par le monde. « On le laissait aller » ainsi qu’un chat qui partage la maison et la vie de ses maîtres. Chaque soir avant de s’endormir il tire « quelques feuillets de sa bibliothèque de route » qui se compose de « poésies et de maximes qu’il avait recopiées et d’une liasse de coupures de journaux ». Le sud de l’Allemagne est le territoire d’attache de ce nomade (si l’on peut dire…) Il y revient toujours. « Amour de la terre natale » ? ou « inquiétude singulière » de mourir éloigné de cette terre ?

Le roman commence alors que Knulp sort de l’hôpital et revient dans le village de son enfance. Il est malade et fatigué. Comme épuisé par des années d’errance. Mais on se presse pour l’accueillir.

Scènes de la vie d'un propre à rien, Joseph von Eichendorff

Ecrit par Lionel Bedin , le Lundi, 19 Novembre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Phébus

Scènes de la vie d’un propre à rien, texte français de Madeleine Laval et Robert Sctrick . Ecrivain(s): Joseph von Eichendorff Edition: Phébus

 

Le voyage et l’amour : tels sont les deux sujets de ces Scènes de la vie d’un propre à rien, récit de Joseph von Eichendorff. Pour faire simple : Un « propre à rien » qui se dore au soleil pendant que son père s’épuise au moulin finit par partir sur les routes. Pour voir. Il devient jardinier, puis receveur dans un château viennois. Il tombe amoureux d’une femme qu’il pense inaccessible. Pour fuir l’amour, un seul remède : la route. Vers l’Italie. Après diverses aventures il revient à Vienne. Il apprend alors que rien ne s’oppose à ce qu’il retrouve la femme aimée.

Joseph von Eichendorff (1788-1857) est l’un des « romantiques allemands ». Il a mené une existence quasi insignifiante. Il a fait quelques voyages à travers l’Europe, mais a toujours rêvé de visiter l’Italie, pourtant décrite dans ces Scènes. Ce besoin de partir, de voyager, sera également transposé dans ses autres récits et ses poèmes, essentiellement centrés sur le vagabondage  et l’aventure, et qui ont servi à construire le mythe du Wanderer, ce voyageur lancé sur les « improbables chemins du monde ». Un ton léger, voire ironique, caractérise ce « désenchanté discret », frère de Nerval.

Une bibliothèque idéale, Hermann Hesse

Ecrit par Zoe Tisset , le Vendredi, 19 Octobre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Rivages poche

Une bibliothèque idéale, trad. (All.) et préfacé par Nicole Waquet, 19 septembre 2012, 135 p. 7 € . Ecrivain(s): Hermann Hesse Edition: Rivages poche

 

Hermann Hesse, écrivain et lecteur inlassable ne se propose pas dans ce livre de nous dresser une liste universelle des livres qu’il faudrait avoir lus. Même si dans un chapitre il nous « raconte » sa bibliothèque, et nous dit sa préférence pour les auteurs allemands du XIXème siècle et sa passion pour la pensée hindouiste et chinoise, il veut avant tout rappeler combien la littérature n’est pas à côté de la vie, mais constitue l’essence même de celle-ci. Nous vivons une époque où la culture elle-même semble s’effriter au profit de valeurs marchandes, or affirme-t-il, « elle possède sa rétribution en elle-même : elle accroît la joie de vivre et la confiance en soi ; elle nous rend plus gais, plus heureux ; elle nous procure un sentiment de santé et de sécurité plus intense ».

La lecture participe à la construction même de l’individu. L’homme s’approprie sa propre bibliothèque comme il décide sa manière d’appartenir au monde dans lequel il vit.

Pigeon vole, Melinda Nadj Abonji

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 03 Octobre 2012. , dans Langue allemande, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Métailié, La rentrée littéraire

Pigeon vole, trad. Allemand Françoise Toraille. août 2012, 238 p. 20 € . Ecrivain(s): Melinda Nadj Abonji Edition: Métailié

 

Pour paraphraser le titre d’un essai récent, nous pourrions nous demander, à l’issue de la lecture de l’ouvrage de Melinda Nadj Abonji, ce qu’est une intégration réussie pour des immigrés.

C’est d’abord, nous dit l’auteure, encore et toujours une immense souffrance, une déchirure toujours douloureuse. Certes, l’intensité de cette douleur est variable, elle n’en est pas moins une constante : c’est le cas de la famille Kocsis, dont les parents Rosza et Miklos quittent la Voïvodine pour la Suisse alémanique, en compagnie de leurs enfants Ildiko et Nomi.

La province dont ils sont originaires est une contrée d’expression magyare, rattachée à la République populaire de Yougoslavie, puis à la Serbie, après l’éclatement de la Yougoslavie.

L’auteure décrit ainsi les tests et multiples pièges dont un immigrant candidat à une future citoyenneté suisse doit sortir vainqueur ; tests sur la langue allemande, sur l’histoire suisse, l’observance des règles de propreté, dont ce pays est si fier… Elle dépeint magnifiquement l’angoisse générée par la réponse des autorités du pays d’accueil :