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Le Jeûne des yeux et autres exercices du regard, Jean-Baptiste Para

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Arts

Le Jeûne des yeux et autres exercices du regard, « notes sur l’art », Éditions du Rocher, collection Voix intérieures, 2000, 17 euros 99 . Ecrivain(s): Jean-Baptiste Para

 

En cette période de fêtes, quel est le plus beau cadeau que nous puissions offrir aux lecteurs de La Cause littéraire ? Ma réponse a été immédiate.

Un extrait du Jeûne des yeux et autres exercices du regard de Jean-Baptiste Para, magnifique recueil de critiques d’art où la justesse et l’absolue précision d’un regard épousent au plus près l’élan d’un souffle d’âme.

Une âme qui se donne à lire au moyen de l’intensité d’une langue à nulle autre pareille (chez Para, la métaphore est une flèche qui atteint le cœur du sensible, – ou le cœur du silence, ce qui revient au même).

Et cette langue et ce regard, si étroitement rejoints qu’il est impossible de les disjoindre, suscitent en nous continument la ferveur.

Une ferveur envers la vie. Envers la peinture. Envers la poésie.

Nous avons aimé, Willy Uribe

Ecrit par Frédéric Aribit , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Espagne, Rivages/noir

Nous avons aimé, traduit de l’espagnol par Claude Bleton septembre 2013, 271 pages, 8,65 € . Ecrivain(s): Willy Uribe Edition: Rivages/noir

 

« Un Jim Thompson de Bilbao ». C’est ainsi que le présente Carlos Salém, dans la préface qu’il a signée pour son seul autre roman traduit en France, Le Prix de mon père, aussi chez Payot Rivages/Noir. Photographe, surfeur, reporter, voyageur, Willy Uribe verse son encre noire comme la bile dans des romans qui exhalent les dessous peu reluisants de l’Espagne.

Nous avons aimé ne fait pas exception. Narrateur interne de sa propre descente aux enfers, Sergio est un jeune surfeur basque, vaguement paumé entre sa vamp de mère, aussi allumeuse qu’allumée, et Eder, son brillant comparse qu’il entoure d’une amitié équivoque, et qu’il suit jusqu’au Maroc à la recherche des meilleurs spots. Du moins, le croit-il. Car de fumettes en fumettes, ballottés entre les seins d’Odette, la française qui les accompagne, les deux jeunes basculent dans une sale histoire de drogue, d’argent sale, de chantage et de règlement de certains comptes qui viennent sans doute de plus loin, depuis le saut dans le vide de Janire Pagoaga ou la mort de Bustintxu sous un train. Et là-bas, à Madrid, gronde le coup d’état contre Franco… Mais Madrid est si loin. Pas de vagues, à Madrid. Madrid ne sert à rien sans vagues.

Amour sur le rivage, Michal Govrin

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Sabine Wespieser, Israël

Amour sur le rivage, Traduit de l'hébreu par Laurent Cohen octobre 2013, 373 pages, 24 € . Ecrivain(s): Michal Govrin Edition: Sabine Wespieser

 

 

Ce pourrait être la description d’un banal coup de foudre sur une plage en été, une péripétie tout juste susceptible d’imprimer un agréable souvenir dans une vie ordinaire. Le roman de Michal Govrin se passe en Israël au début des années soixante.

Esther Weiss, jeune apprentie en sténographie et dactylographie, vient de terminer sa scolarité dans une école religieuse ; elle va partir à l’armée. Pour fêter cet événement, elle s’achète en secret une robe à bretelles, qui la dénude, un peu, et se rend au dancing de la plage à Ashkelon, nouvelle cité du littoral méditerranéen du jeune état. On y écoute Paul Anka, Alain Barrière, Put your head on my shoulder, Elle était si jolie. Au bar de ce dancing, un jeune homme, arrivé de Paris, boit un Campari ; il s’appelle Moïse Derand. Sa présence se justifie par la cérémonie de l’enterrement de sa mère.

Attila, Edward Gibbon

Ecrit par Vincent Robin , le Jeudi, 19 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Livres décortiqués, Essais, Iles britanniques, Petite bibliothèque Payot, Histoire

Attila, traduit de l'anglais (GB) François Guizot novembre 2013, 128 pages, 7,15 € . Ecrivain(s): Edward Gibbon Edition: Petite bibliothèque Payot

 

Au XVIIIe siècle, l’Anglais Edward Gibbon laissait derrière lui une œuvre historique et littéraire distinguée par la qualité de son écriture et par son érudition. Née sous la plume de ce talentueux mémorialiste et décrypteur des temps antiques, l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain avait ainsi été publiée à Londres en trois volumes à partir de 1776. La conception de cet ouvrage s’était imposée à la suite d’un marquant voyage de l’écrivain à Rome. Dès 1812, côté français, alors titulaire d’une chaire d’histoire moderne à la Sorbonne, François Guizot produisait la traduction intégrale des travaux romains de son éminent confrère et prédécesseur britannique. Judicieusement, les Editions Payot ajoutent cette fois à la publication un passage habilement tiré de cette étude formidablement traduite par notre historien-académicien national du XIXe siècle. C’est ainsi, sous la forme d’un rougeoyant petit fascicule d’une centaine de pages titré Attila qu’est divulgué aujourd’hui cet instructif fragment de l’œuvre romaine de Gibbon servie avec brio par l’historien français de l’époque napoléonienne.

Fugue)s(, Walid Hajar

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 19 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Ipagination

Fugue)s(, 20 novembre 2013, 288 pages, version numérique : 6,99 € . Ecrivain(s): Walid Hajar Edition: Ipagination

 

Lisa Elatre-Levy, de père antillais, de mère polonaise ashkénaze, rêve de « réussir », de sortir de la banlieue, de gravir les échelons, refuse « le système » de la reproduction générationnelle définie par Bourdieu, et rejette la perspective de connaître la vie médiocre qu’ont vécue ses parents.

Fugue.

David, amant de Lisa, rêve de faire avec elle son alya… et le réalisera sans elle…

Fugue.

Salem Bensayah, fils d’immigrés nord-africains, bac+5, rêve d’échapper à la discrimination à l’emploi que lui vaut son nom arabe. Et quand la réussite est là, que l’avenir professionnel s’annonce financièrement brillant…