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Essais

Une vie dans les mots, Paul Auster I.B. Siegmundfeldt (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Mardi, 25 Février 2020. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Actes Sud

Une vie dans les mots, Paul Auster I.B. Siegmundfeldt, traduit de l’américain par Céline Curiol, 2020, 340 pages, 23,80 € . Ecrivain(s): Paul Auster Edition: Actes Sud

 

 

Ce recueil passe au crible six écrits autobiographiques et dix-sept romans de Paul Auster, le tout présenté sous la forme de vingt-trois entretiens entre l’auteur et Inge Birgitte Siegumfeldt, professeur d’université à Copenhague. Chacun des entretiens porte sur un écrit ou un roman.

Avant eux, un prologue. Paul Auster y explique qu’il n’est guère en mesure de répondre aux questions pourquoi et comment. Il préfère s’en tenir « au quoi, au quand et au ».

Il veut aussi profiter de ce livre pour « éclaircir les choses », voire même « rectifier des erreurs monumentales » (aussi bien sur lui-même que sur Siri Hustvedt), « tant dans la presse écrite que sur Internet ».

Hymne à l’amitié, Friedrich Nietzsche (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 24 Février 2020. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Anthologie, Rivages poche

Hymne à l’amitié, Friedrich Nietzsche, traduction de Nicolas Waquet, 125 pages, 8,50 euros. Edition: Rivages poche

 

« L’un va trouver son prochain parce qu’il se cherche,

l’autre parce qu’il voudrait se perdre.

Votre mauvais amour de vous-même

fait de votre solitude une prison. »

Nietzsche

 

 

Cette anthologie ne passionnera guère les connaisseurs de Nietzsche. Les raisons tentant de la justifier, exposées dans la préface, ne les convaincront qu’à demi.

Pourtant, en balisant un parcours autour d’une notion, l’amitié, cette publication offre aux néophytes l’opportunité de découvrir quelques constantes de l’œuvre sans avoir à surmonter l’obstacle du labyrinthe toujours fascinant mais souvent déconcertant des livres dont sont extraits les textes choisis et rassemblés ici.

Les Sentinelles d’humanité – Philosophie de l’héroïsme et de la sainteté – Robert Redeker (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 14 Février 2020. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Les Sentinelles d’humanité – Philosophie de l’héroïsme et de la sainteté, Desclée de Brouwer – 19,90 € 08/01/2020 . Ecrivain(s): Robert Redeker

 

" Plus que les philosophes, les héros et les saints indiquent à la vie humaine sa direction. Son sens : où elle va, ce qu'elle signifie. Ils la remplissent d'un contenu - c'est pourquoi, feintant le nihilisme par un cadrage-débordement, ils entretiennent quelque parenté avec l'optimisme. Ils sont comme une ouverture dans le ciel, taillée pour nous aspirer. "

En ouverture de cet essai qui comptera, Robert Redeker convoque un gendarme, Arnaud Beltrame, qui a offert sa vie contre celle d’otages retenus par un terroriste islamiste dans le Super U de Trèbes : Fut-il un héros ? Sans doute. Fut-il un saint ? Peut-être. En tout cas, il est mort en martyr de sa foi et de sa patrie, témoignant de la mort de son corps charnel pour elles deux. Le ton est donné, les premiers accords esquissés, la mélodie dessinée, comme pour un opéra de Mozart, le philosophe peut se lancer dans ses admirables démonstrations, et la construction de ses concepts. Il invite héros et saints, qui note-t-il, ont déserté la France, qui en fut pourtant une terre fertile.

Fauré et l’inexprimable, Vladimir Jankélévitch (par Augustin Talbourdel)

Ecrit par Augustin Talbourdel , le Mardi, 11 Février 2020. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, Plon

Fauré et l’inexprimable, Vladimir Jankélévitch, 2019, 348 pages, 21 euros. Edition: Plon

 

Il n’y a rien de moins fauréen qu’un livre sur Fauré : Jankélévitch est le premier à l’admettre. La musique et l’ineffable n’en était pas un, bien que Fauré ait soufflé au philosophe la plupart de ses théories musicales, notamment celle de « l’expressivo inexpressif ». « Faire sans dire », telle serait la devise de Fauré dont la musique échappe généralement à toute analyse et ne demande qu’à être jouée. S’il n’y a pas d’esthétique fauréenne, si son art est « sans arrière-pensées métaphysiques », il y a néanmoins un « je-ne-sais-quoi » fauréen que Jankélévitch aborde dans le dernier texte et qu’il attribue au charme de sa musique.

Jankélévitch a toujours eu une prédilection pour les compositeurs français - et pas seulement - héritiers du romantisme : Debussy, Fauré, Ravel, Chausson, Duparc etc. Comme Barthes, il s’est particulièrement intéressé aux romantiques allemands, en particulier à Liszt, tandis que Barthes a davantage écrit sur Schumann. On pourrait d’ailleurs mêler la musique de Fauré à « l’orage romantique » qui, selon l’expression du philosophe, balaie le clavier à la recherche du nouveau.

Anatomie de l’horreur, Stephen King (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 03 Février 2020. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Fantastique, Albin Michel

Anatomie de l’horreur, 2018, trad. anglais (USA) Jean-Daniel Brèque, 620 pages, 24,90 € . Ecrivain(s): Stephen King Edition: Albin Michel

 

Adulé par le public, mais longtemps boudé par les critiques qui écrivent dans les suppléments littéraires des quotidiens, Stephen King a consacré sa carrière à un sous-genre considéré (à tort) comme mineur, voire infréquentable : le roman d’horreur. Il s’intéressa également au cinéma, à la fois comme spectateur de films et lorsque le 7ème art vint frapper à la porte de son bureau pour transposer ses livres (King semble un des rares écrivains satisfaits des adaptations cinématographiques de leurs œuvres. Il est vrai que John Carpenter, Brian De Palma et surtout Stanley Kubrick ne sont pas les premiers venus).

Anatomie de l’horreur fournit une occasion privilégiée d’ouvrir la porte de ce bureau et d’y jeter un long regard. King y présente le bilan d’une vie de lecture et d’écriture, à travers les œuvres qui l’ont marqué et non sans insister sur les différences radicales entre la littérature et le cinéma (les œuvres les plus « littéraires » étant les moins « cinématographiques », comme l’ont montré les échecs répétés – quand on a seulement tenté l’entreprise – des adaptations de Cervantès, Proust, Borges ou Joyce).