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Ecrits suivis

52.dimanche (XXIV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 06 Juillet 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

fabrication

pourquoi ce mot ?

car je conçois l’écriture de cette page, tout autant que le reste de mes activités d’écriture, comme un métier d’écrire (ainsi qu’il y a un « métier de vivre »)

donc, écrire est une fabrication, un laboratoire ambulant, un exercice, une pliure, un rapport avec le brouillon, l’encre, la macula, comme la musique, d’ailleurs, qui agit avec des choses flottantes et qui, cependant, se fonde dans le silence des matières

il y a donc une part d’obscurité dans cette puissance que l’on porte en soi, force de la « technè » platonicienne, si je peux dire

cette opération dont je parle, l’affaire de l’écrivain, est suspendue à la fois à des techniques et à du recul, sans que l’on puisse se départir d’une certaine froideur pour ce que l’on écrit, alors qu’en même temps, il faut évoluer dans une demi-pénombre, celle des recherches intérieures, richesses dont l’exploration coûte une vie

52.dimanche (XXIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 25 Juin 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

dimanche 3 juin 2012

 

bord à bord

une toute petite lettre aujourd’hui, sous l’emprise d’un bon rêve, après cette nuit violente, d’orage et de vent

cette correspondance dominicale me rend toujours un peu nerveux, car elle remplit ma journée de quelque chose d’électrique comme si mon épître vivait hors d’elle un instant et me saisissait, le soir venu, par sa mise au propre

hier midi j’avais mon titre : bord à bord

de là, la discussion sur la question de joindre réalité et fiction – fiction au sens large

52.dimanche (XXII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 22 Juin 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

dimanche 27 mai 2012

 

séquence, intervalle

la situation d’aujourd’hui est compliquée, car je suis au chevet de mon amie pour la matinée à cause d’une petite infection respiratoire qu’elle ressent assez douloureusement

cependant, je pensais dès hier à mon travail de maintenant

alors, laissez-moi discourir quelques instants sur la question de ce que je pourrais appeler la séquence et l’intervalle

car c’est une chose bien simple à comprendre, qu’écrire est sujet à la séquence, c’est-à-dire, à la saturation d’un moment qui va, une activité qui pousse par devant, qui fait proue

52.dimanche (XXI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 15 Juin 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

dimanche 20 mai 2012

 

la fonction de la réalité

la réalité fonctionne peut-être comme un drame, une sorte de passage à soi, par un frottement du derme, une chose enveloppante qui fait lien avec l’extérieur

cependant, le mot réalité n’est peut-être pas bien choisi à cet égard, il aurait fallu dire, l’impression de réel, comme une sorte de couture d’avec la réalité

car la réalité est égale à elle-même, mais si on s’arrête un instant à cette frontière, à ce derme, on ne trouve qu’un assemblage de sentiments, de sensations associées qui construisent empiriquement ou reconstruisent la réalité

52.dimanche (XX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 08 Juin 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

dimanche 13 mai

 

le mandala

je ne raconterai pas l’histoire qui me lie à ce mandala – lequel se trouve sur le mur d’angle de mon bureau – mais ce à quoi il me fait réfléchir

j’écrivais, hier, que méditer est une affaire d’obscurité et j’ajoute aujourd’hui, qu’en définitive, la lumière n’est qu’une partie seulement de la méditation, la plus belle peut-être, la plus en suspens, mais non pas la question essentielle

or, le mandala bouddhique que j’ai ici – et deux petits bouddhas tibétains sur le bureau, en vérité – le mandala, donc, peint dans une dominante vert-de-gris, orné ça et là de petites figurines roses ou blanches, ocres avec de petits filets d’écru pour rythmer le diagramme, est, comme on le sait, un support de méditation