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Les Dossiers

Peter Singer, la libération animale

, le Mardi, 06 Novembre 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

 

La Libération animale, Peter Singer, traduction de l’anglais par Louise Rousselle, relue par David Olivier, présentation Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Petite bibliothèque Payot, 2012, n°884, 480 pp., 10,65 €

 

En quelques décennies, la « question animale » s’est imposée dans le débat public. Les campagnes de défense, les prises de position de stars ou de personnalités en faveur de tel mammifère menacé ou contre telle pratique jugée indigne (la corrida ou le port de la fourrure par exemple), les créations d’associations et même les décisions concrètes au niveau politique se sont multipliées. Elle semble bien révolue, l’époque où Brigitte Bardot semblait crier seule sur la banquise à l’arrêt du matraquage des bébés phoques aux grands yeux innocents. Les tenants de la cause animale sont désormais légion, et comme il en va dans tout courant d’opinion, leur discours est loin d’être monolithique. À bien y regarder, des sensibilités se dessinent, allant des plus modérées aux plus extrémistes et, aussi bizarre que cela paraisse, dans l’ardente promotion de leur combat, des essayistes (brillants par ailleurs) ne tiennent pas des propos moins aberrants que l’activiste un brin foldingue incarné par Brad Pitt dans L’Armée des 12 singes.

A propos des "Petites métanies du temps" de Patrick Maury

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 03 Novembre 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

 

A semer large

 

Petites métanies du temps, Patrick Maury, Editions Obsidiane, collection Les Solitudes, 2000, 61 pages, 9,90 €

 

On pourrait, bizarrement, commencer l’ouvrage de Patrick Maury par le bandeau de la fin qui explique que le livre a été imprimé entre la Toussaint et le Jour des morts 2000, veille du Grand Anniversaire, qui est sans doute de la main de l’éditeur, mais qui permet une entrée aux 53 poèmes qui sont comme 53 petites prières de pénitence. On pourrait raisonner aussi en voyant le souci des 52 semaines de l’année, 52 semaines plus une, qui permettent au poème de passer les jours, les fêtes, les saisons, pour revenir juste un peu au-delà d’où il était venu.

La peinture pour donner corps à la pulsation de la vie - Silvaine Arabo

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 02 Novembre 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Silvaine Arabo

Encres : 2005-2011, Éditions de l’Atlantique, 2011, 147 pages, 20 €

Toiles : 1991-2008, Éditions de l’Atlantique, 2011, 85 pages, 20 €

 

Les Éditions de l’Atlantique arrêtent aujourd’hui leur travail. C’est l’occasion de rendre hommage à celle qui les a menées d’un bout à l’autre, Silvaine Arabo, en se penchant sur son travail pictural.

 

Ouvrez Encres : 2005-2011 à n’importe quelle page. Soyez dans une expérience éminemment individuelle qui est aussi, et au plus profond, une expérience collective. Nous sommes soudain tout entiers contenus dans nos yeux. Nous ne sommes pas autre part que là où nous regardons, que là où nous respirons par le regard. Mais c’est comme si le ressac de notre respiration se faisait de plus en plus profond et que c’était avec le corps entier, de la voûte plantaire au sommet du crâne, que nous respirions.

Salah Stétié : une mélodie passionnée des mots (Entretien)

Ecrit par Nadia Agsous , le Dimanche, 28 Octobre 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Originaire du Liban, « poète des deux rives » d’expression arabe écrivant en français, passeur d’émotions et de mots chargés de sens qui tentent l’élucidation de l’être et de son univers, Salah Stétié, auteur de nombreux ouvrages, traducteur, est incontestablement l’un des majeurs poètes de l’ère contemporaine. A travers l’entretien qui suit, le poète nous invite à nous laisser nous surprendre et nous émouvoir à travers cette parole éclairante qui dit et raconte l’enfance, la terre natale et bien d’autres sujets qui nous permettent de découvrir l’être, le poète et sa conception de la poésie.

 

Nadia Agsous : Vous avez été élevé dans un milieu familial qui vous a initié à la culture poétique et mystique arabo-musulmane. Vous êtes un poète arabe qui écrivez en langue française. Comment expliquez-vous le choix du français comme langue d’expression ?

La poésie et les notes d'Antoine Émaz : au plus près (2/2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 20 Octobre 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

 

C’est l’une des grandes forces des notes d’Émaz que d’articuler, avec beaucoup de nudité (mais nudité ne veut pas dire absence de pudeur), – en réservant quantité de marges, là où s’avance le dire –, la présence d’un être au monde.

Dans la souffrance de la peur qui tord les boyaux et donne envie de vomir sans qu’il soit possible de le faire comme dans l’atonie paisible d’un regard complètement fixe posé longtemps sur des fleurs qui, elles, ne le sont pas, tressautant légèrement dans le vent.

Dans l’immobilité pensive, parcourue par les traînées nuageuses éparses de la pensée, d’une conscience dans une cuisine, ciel surplombant une nappe.

Si Émaz s’affirme incontestablement comme un auteur majeur de ce siècle naissant, l’un des plus grands poètes, c’est parce qu’il ne triche jamais, ni avec le langage, ni avec lui-même.

L’on est ainsi, en tant que lecteur, face à des livres bruts (mais extraordinairement travaillés, jusque dans leur structure, dans le réseau de tensions qu’ils instaurent en leur sein ; l’un n’exclut pas l’autre) qui questionnent notre rapport au monde, et, en le questionnant, le réinventent.