Rythmé par le jeu de Questions pour un champion, les « Olé » et le couscous de langues de la grand-mère Josefa de l’auteur, Olivier Liron nous révèle dans ce roman sa différence, à la fois si géniale et douloureuse.
A coup de buzzers, on avance dans le roman dans la vélocité des réponses savantes sans queue ni tête de l’émission de Julien Lepers et le tourbillon des pensées incessantes de l’auteur qu’il nous livre sans censure.
L’auteur se sent comme un ovni à l’école. L’esprit critique y est banni. Quand il ne comprend pas la différence entre immigré et émigré, son professeur s’énerve. C’est d’ailleurs un problème en France, « cette obligation de se ranger en permanence du bon point de vue, édicté par des élites totalement à côté de la plaque, sans transiger ». Sa grand-mère d’origine espagnole est-elle immigrée ou émigrée ? Tout dépend de quel côté de la frontière on regarde. Cependant, quelles que soient les frontières, l’auteur se sent étranger. « Ma vie c’était ce sentiment, la honte. Pour moi il était normal d’avoir honte comme ça de son corps, la honte pour moi était normale comme le vent, comme l’eau du robinet, normale comme le fait de trier les poubelles, normale comme les nuages noirs en hiver ».