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Les Chroniques

Le Scalp en feu – VIII par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

« Poésie Ô lapsus », Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre un nombre indéterminé de fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, ces fenêtres changeront de forme et de format, mais leur auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ne pas dépasser les dix à douze pages pour l’ensemble de l’édifice.

Lecteur, ne sois sûr de rien, sinon de ce que le petit bonhomme, là-haut, ne lèvera jamais son chapeau à ton passage car, fraîchement scalpé, il craint les courants d’air.

Enfin, Le Scalp en feu est désormais publié simultanément, ou successivement, le hasard décidant de ces choses, sur les sites de Recours au poème et de La Cause littéraire.

Hommage à Herbert R. Lottman, Historien par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 16 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Il était historien, certes, et renommé dans sa spécialité. Cela suffirait pour qu’on lui rende hommage, mais pourquoi dans La Cause Littéraire qui, pour ne pas manquer d’intérêt pour l’histoire, vise d’abord la littérature ? Qu’il ait été un ami serait une autre bonne raison, mais tous nos amis devraient alors, quand ils disparaissent, bénéficier de nos mots d’adieu. Ce qui fait la différence, ce sont ici deux caractéristiques de l’amitié qui était la sienne : Herbert Lottman était l’ami des écrivains et ses armes dans l’existence étaient une vérité et un sourire qui n’avaient pas d’équivalents. Je m’en explique ci-dessous.

Né à New York en 1927, lauréat de la bourse Fullbright, venu en France sur ses 22 ans, il y revint pour y rester définitivement à partir de 1956. Amoureux de ce pays, de sa culture, de ses paysages et de son histoire, il y établira son existence entière et y publiera la presque totalité de ses livres, dont on trouvera une liste en note finale. Ses études étaient pour l’essentiel consacrées à l’histoire et à la littérature française du XXe siècle. Ses biographies d’écrivains ont suscité l’admiration.

L'énigme des feux d'artifice sans fête

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 08 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Nuits algériennes. La mode des jours est les feux d'artifice. A Oran, à Alger, ailleurs. Sans raison. Des bruits de pétarades, suivis de grosses fleurs de lumières colorées et mourant joliment. Cela explose partout depuis des jours. Etrangement. Sans raison. Signe de ce calendrier national désordonné : il n'y a rien à fêter, pas de dates, rien et pourtant il y a des feux d'artifice. Pourquoi ? s'étonnera l'étranger habitué au faste lors du rite ou de la célébration. Parce que. La rumeur dit qu'il s'agit d'articles saisis à l'importation puis revendus. Inutilement. D'autres bruits parlent d'un homme d'affaires devenu Khalifa qui les distribue gratuitement. En gros, c'est vrai, c'est faux. C'est tout aussi inexplicable que le feu d'artifice. Question fascinante : pourquoi des Algériens lancent des pétards et des feux alors qu'il n'y a pas de fête ? Scène d'un peuple qui s'ennuie, hors du temps et de ses dates. Sans bornes ni limiteur de vitesse. Cela ne se voit nulle part dans le reste du monde qui a des horloges. Face au temps on est unique, et seul. La raison ? L'ennui. La nuit algérienne avait été tuée par la guerre des années 90. Elle est tombée dans le domaine du désert. Hors du champ du regard et de l'Etat. C'est l'espace du hurlement, du gyrophare, de la ronde, de l'interdit et du sans toit. 
La guerre est finie, son couvre-feu est resté.

Rencontre avec Adrien Bosc, l’auteur de Constellation

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 05 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Rencontre avec Adrien Bosc, l’auteur de Constellation, St Rémy-de-Provence au début du mois d’août :

 

« Le livre est beaucoup sur le hasard, le destin, pourquoi un avion plutôt qu’un autre, la différence entre les coïncidences, la fatalité. C’est par hasard que je suis tombé sur l’histoire, en passant de vidéos en vidéos sur YouTube, en écoutant des concerts de violon, et je suis tombé sur la fameuse scène qui est retranscrite dans le livre, qui est l’émission du Grand Echiquier de Jacques Chancel, un hommage à Etienne Vatelot, le grand luthier. Une émission qui s’appelait L’âme des violons, à un moment Jacques Chancel demande à Etienne Vatelot de raconter l’histoire de Ginette Neveu, l’histoire de sa mort, et il revient sur l’anecdote qu’il aurait dû être dans cet avion, mais au dernier moment Ginette Neveu lui a demandé d’ajourner son départ ».

Grand chœur vide des miroirs, Jacques Pautard, éd. Arfuyen

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 30 Août 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Narrer

Quelques propos sur Grand chœur vide des miroirs, de Jacques Pautard.

J’ai pris le temps pour écrire cette page, car la formule du poète du Grand chœur vide des miroirs est d’un principe complexe, que je voulais bien posséder pour rédiger ces lignes. Ainsi, comme il existe en peinture une conduite artistique plus propre à la ligne, au contour ou à la tâche, à la macule, il me semble que l’activité de la poésie est elle aussi bornée par l’art de la musique d’un côté, et celui de raconter de l’autre. Et les choses s’arrangent merveilleusement avec le Virgile de l’épopée, ou le Dante Alighieri des voyages en Enfer. Le texte de Jacques Pautard se trouve justement sur cette crête, cette interrogation. Et je dis cela à dessein, car je suis très touché par cette discussion : que doit narrer le poème, et faut-il que le poème raconte, relate ? C’est-à-dire, comment faire fonctionner le mode lyrique et le récit.