Identification

Les Livres

Le roi disait que j’étais diable, Clara Dupont-Monod

, le Mardi, 07 Octobre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Grasset, La rentrée littéraire

Le roi disait que j’étais diable, août 2014, 240 pages, 17,90 € . Ecrivain(s): Clara Dupont-Monod Edition: Grasset

 

Aliénor mon cœur t’adore

Clara Dupond-Monod a choisi un bel octosyllabe, Le roi disait que j’étais diable, comme titre de son dernier roman. Elle montre une nouvelle fois sa prédilection pour le Moyen-âge.

En effet, cette diablesse, c’est Aliénor d’Aquitaine, une femme de caractère qui fut reine de France au XIIe siècle (puis devint reine d’Angleterre par son second mariage).

Aliénor possède quelques points communs avec dame Dupont-Monod, par exemple une fascination partagée pour l’histoire de Tristan et Yseult. N’est-ce pas Clara Dupont-Monod qui, voici quelques années, avait utilisé sa belle plume pour raconter l’histoire de Tristan et Yseut vue par le roi Marc (1) ? C’était déjà une fameuse idée !

Aliénor ne s’en laisse guère conter : « Mon prénom est un monde et personne n’y laisse son empreinte. Ni Dieu, ni roi ».

M. Poincaré et la Guerre de 1914, Etudes sur les responsabilités, Gustave Dupin

Ecrit par Vincent Robin , le Mardi, 07 Octobre 2014. , dans Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres, Histoire

M. Poincaré et la Guerre de 1914, Etudes sur les responsabilités, Aviso éditions, 2014, 197 pages, 16 € . Ecrivain(s): Gustave Dupin

 

L’administration d’un sérum de vérité dilué avec le vénéneux liquide des injures reste probablement, à travers l’écriture et sous couvert d’analyse de certains épisodes dramatiques de l’histoire nationale, le pire traitement prodigué. Les slogans lapidaires de Poincaré-la-guerre et de Mitterrand-la-machette résument, sous cette peu orthodoxe manière de doctrine médicale phagocytée par l’anachronisme, l’élucubrant exposé du livre de Gustave Dupin, intitulé M. Poincaré et la guerre de 1914, paru dès 1935, mais dont Aviso réédite aujourd’hui le contenu bientôt discrédité par la longue (trop) et sulfureuse préface de Michel Sitbon.

Ancien trésorier du Réseau Voltaire, le préfacier exalté et obscur dénonciateur des responsabilités du premier conflit mondial, aveuglément imputées au président français de 1914, atteint bientôt des sommets dans la digression, la confusion et la profusion des assertions douteuses doublées de vindicte compulsive.

Portrait craché, Jean-Claude Pirotte

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 06 Octobre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Le Cherche-Midi, La rentrée littéraire

Portrait craché, août 2014, 192 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Jean-Claude Pirotte Edition: Le Cherche-Midi

 

Jean-Claude Pirotte nous a livré ici un volume à titre posthume qui vaut testament, et la raison essentielle de cet ouvrage tient dans ses mots : « les livres relient à tous les passés mémorables (…) car les livres font échec au temps ». Ce poète, trop peu lu, qui publia aussi des essais, et des romans, n’a eu de cesse d’écrire la vie sous l’angle de l’émerveillement ; ses poèmes résonnent de cet amour du vivre et du désespoir qu’il engendre naturellement.

Pirotte nous apprenait son cancer en 2013 dans son roman Brouillard, et il disparaît en mai 2014. Dans ce texte, Jean-Claude Pirotte procède au « recensement de ses douleurs », il « rentre en lui-même » pour saisir, comprendre la maladie et pour mieux sentir ce corps qui, poursuit-il, est encore vivant, malgré la présence de cette anarchie cellulaire. Pourtant son visage déformé, tordu par la maladie, l’empêche de boire ou de fumer. Son menton est souillé par le café qu’il boit difficilement.

Cet été-là, Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 06 Octobre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Jeunesse, Canada anglophone

Cet été-là, Ed. Rue de Sèvres, roman graphique jeunesse, lettrage de Jean-Luc Ruault et traduction de l’anglais (Canada) par Fanny Soubiran, mai 2014, 319 p. 20 € . Ecrivain(s): Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

 

Cet été-là est un roman graphique pour jeunes adultes, un « YA graphic novel », qui frappe avant tout par la qualité expressive de ses dessins en n&b. Déclinés en vignettes, en pleine page, voire double page, favorisant ainsi des échappées très poétiques, ils en racontent autant, sinon plus, que les textes. Cette alternance bien étudiée donne vraiment du rythme à l’ensemble, dont l’ambiance sonore est également fortement soulignée à la façon des mangas.

Cet été-là, comme tous les autres étés, Rose part avec ses parents pour leur maison au bord du lac à Awago Beach. Là, comme chaque été depuis qu’elle a 5 ans, elle retrouvera l’exubérante Windy, sa voisine et amie de vacances et tous les souvenirs et rituels de l’enfance. Sauf que cet été-là, Rose, surnommée Rosie, a 13 ans et quelque chose a changé, quelque chose d’infime qu’elle ne comprend pas bien, comme une fêlure qui peu à peu va s’agrandir, pas autour d’elle, enfin pas vraiment, mais plutôt en elle.

Mansfield Park, Jane Austen

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 04 Octobre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Folio (Gallimard)

Mansfield Park, traduit de l’Anglais par Pierre Goubert, juin 2014, 720 pages, 8,40 € . Ecrivain(s): Jane Austen Edition: Folio (Gallimard)

 

Les années d’apprentissages de Miss Price

Les éditions Gallimard, comme toujours, ne cessent de nous surprendre. En automne 2013, elle offre aux lecteurs le deuxième volume des Œuvres romanesques complètes de Jane Austen. Celui-ci apparaît dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque de la Pléiade comprenant entre autres récits le non moins célèbre Mansfield Park.

Juin 2014, les éditions Gallimard récidivent et font paraître dans la collection Folio/Classique l’œuvre magistrale de Jane Austen, écrite dans la maturité : Mansfield Park. Cette publication permet aux publics avertis ou néophytes, étudiants ou curieux, de (re)découvrir un classique de la littérature anglaise.

Mansfield Park est publié en 1814, un an après le célèbre Orgueil et Préjugés. Jane Austen relate l’histoire de Fanny Price issue d’une famille pauvre et recueillie à Mansfield Park, la splendide demeure de son oncle et de sa tante, les Bertram. Le roman fleuve de 660 pages relate le parcours de la jeune fille méprisée et mal-aimée de tous à son arrivée à Mansfield Park :