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Etudes

Propos sur Poèmes d'août de Maria Ângela Alvim

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 09 Avril 2013. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

Quelques propos sur les Poèmes d’août, Maria Ângela Alvim, ed. Arfuyen, coll. Ombre, 2000, 14 €

 

Hymne aux choses abstraites

 

Comment expliquer le choix de livrer quelques mots sur ce livre paru en 2000 aux éditions Arfuyen, de la poétesse Maria Ângela Alvim, sinon, comme si l’idée des anges de la grâce – chère au cœur de Jean Tauler – pouvait s’appliquer au monde des livres. Car, je ne sais plus depuis quand ni pourquoi ce livre est dans ma bibliothèque, ni pourquoi encore une fois, je l’ai sorti du rayonnage, sinon par une vive nécessité – qu’expliquerait peut-être la mystique rhénane. Je dis « encore » mais il faudrait dire « à nouveau ». Comme quelque chose de non concret, de diffus, qu’il faut recommencer. Juste cette musique qui va l’amble de la musique des poèmes, tout à fait baignés de la lumière crépusculaire du suicide de Maria Ângela en 1959 à l’âge de trente-trois ans.

La présence et les machines

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 12 Mars 2013. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

À propos Des Laines qui éclairent de Pascal Commère, Obsidiane et Le temps qu’il fait, 2012, 28 €

 

« Visible dans le mot – invisible »

P. Commère

 

 

Pour la deuxième fois en peu de temps – avec un premier article pour la revue Décharge –, je suis à ma page pour explorer le livre substantiel que Pascal Commère a publié en 2012, et qui représente une partie importante de l’œuvre poétique de l’auteur.

Léon Bloy : Exégèse des lieux communs (3/3)

, le Jeudi, 21 Février 2013. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

 

Comment résister à la pesanteur des lieux communs ? Quelle parole lui opposer qui ne soit pas contaminée par ce qu’elle prend pour cible. Là où Flaubert, dans le Dictionnaire des idées reçues, optait pour la litote et se contentait de dresser une liste de poncifs, comptant sur la distanciation critique opérée par cette répétition, Bloy choisit au contraire d’accompagner les lieux communs d’une glose hyperbolique.

Le projet d’une exégèse a déjà en soi valeur de contestation d’une parole essentiellement tautologique, puisqu’elle pose qu’il y a, même dans ces poncifs et souvent à l’insu des locuteurs, un excès de sens. Mais la critique s’exprime aussi en contrepoint du caractère lénifiant des lieux communs dans une écriture délibérément combative et singulière.

Entretien avec Ameziane Ferhani : la BD algérienne, un art en expansion

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 13 Février 2013. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

50 ans de bande dessinée algérienne. Et l’aventure continue, Ameziane Ferhani, éditions Dalimen, Alger, 2012

 

A travers l’entretien qui suit, Ameziane Ferhani, auteur de l’ouvrage 50 ans de bande dessinée algérienne. Et l’aventure continue, publié aux éditions Dalimen, propose une rétrospective de l’histoire de cet art qui est né après l’indépendance.

 

En tant qu’auteur d’un ouvrage qui traite de l’histoire du neuvième art en Algérie sur une période de cinquante ans, quel est l’intérêt que vous portez à cet art ?

Léon Bloy : Exégèse des lieux communs (2/3)

, le Lundi, 11 Février 2013. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

À ce point, on peut se demander quel est le sens d’une exégèse des lieux communs puisque, réducteurs par essence, ils résistent au symbole comme à l’allégorie et ne délivrent tous qu’un même simpliste message.

En fait, l’exégèse des lieux communs doit mettre à jour non un sens second implicitement compris dans l’expression, mais bien le Sens en tant qu’occulté par le ressassement. Ce que cette vulgate donne à voir dans son inanité même, c’est l’Autre en tant que perpétuellement bafoué, comme dans « un sombre miroir plein de la Face renversée de ce même Dieu quand il se penche sur les eaux où gît la mort ». Si bien que c’est dans l’insignifiance, la bassesse et l’ordure qu’il faut à ce moment de corruption de la parole chercher quelque révélation. Si l’on pose comme Bloy que les hommes parlent la langue que Dieu a parlée, quelque chose du Verbe même infiniment assourdi doit s’y faire entendre, fût-ce sous la forme de ce qui fait défaut. La vérité déniée dans ces propos fait nécessairement retour comme une sorte de symptôme que l’exégèse se donne comme tâche d’interpréter « des mots plus qu’humains [qui] rôdent comme des loups autour de ceux qui en abusèrent. Ils sont dans la nécessité invincible d’exprimer n’importe comment et à quelque prix que ce soit une réalité indiscutable ».