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Etudes

L'étranger dans l'art (1)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 10 Avril 2012. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

Dans la salle à manger tendue de noir, ouverte sur le jardin de sa maison subitement transformée, montrant ses allées poudrées de charbon, son petit bassin maintenant bordé d’une margelle de basalte et rempli d’encre et ses massifs tout disposés de cyprès et de pins, le dîner avait été apporté sur une nappe noire, garnie de corbeilles de violettes et de scabieuses, éclairée par des candélabres où brûlaient des flammes vertes et par des chandeliers où flambaient des cierges.

Tandis qu’un orchestre dissimulé jouait des marches funèbres, les convives avaient été servis par des négresses nues, avec des mules et des bas en toile d’argent, semée de larmes.

Huysmans, A rebours

 

 

Dès le 16ème siècle, les artistes européens ont souvent représenté des figures d’africains selon une forme et des attitudes spécifiques, dans certaines œuvres à caractère religieux, voire les admirables Adoration des Mages où les peintres Dürer et Altdorfer reprennent des scènes conformes aux grands textes de l’Evangile.

Cthulhu à Helsinki (2)

, le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

Etude de quelques constantes des récits post-lovecraftiens

Comparaison avec d’autres nouvelles récentes


Nous avons jugé utile de mettre cette nouvelle en perspective avec deux autres nouvelles post-lovecraftiennes ayant une tendance au second degré, dont les auteurs aiment à se servir des allusions au maître de Providence, non pas pour instiller la peur en s’inscrivant dans une tradition littéraire qui a fait ses preuves, mais plutôt pour adresser des clins d’œil ludiques au lecteur : H.P.L. (1890-1991), de Roland C. Wagner (Wagner 2000 : 261-277), et Shoggoth’s old peculiar (en français La spéciale des Shoggoths à l’ancienne), de Neil Gaiman (Gaiman 2005 : 147-159).

La nouvelle de Neil Gaiman n’aurait strictement aucun intérêt pour des lecteurs ne connaissant pas Lovecraft, car elle repose entièrement sur des allusions à celui-ci, sur des détournements, tout part de l’œuvre de l’écrivain américain et ne semble pas chercher à parler d’autre chose qu’elle. L’intrigue est la suivante : un jeune touriste américain, Ben Lassiter, erre sur la côte anglaise, trompé par un guide de voyage bourré d’approximations et de mensonges ; il arrive par hasard dans un village appelé Innsmouth, où par bonheur il trouve enfin un pub ouvert et parvient à assouvir sa faim.

Moi, Je, Zucco, Bernard-Marie Koltès

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 26 Mars 2012. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

 

Une petite étude sur le Zucco de B.-M. Koltès


Pour comprendre Roberto Zucco, le héros éponyme de la pièce de B-M. Koltès, et si on fait le choix de ne pas s'en tenir uniquement à l'affaire Succo, la vraie affaire criminelle, il faut dire quelque chose sur l'identité. Identité, entendue ici, comme un processus, la projection d'un moi vers d'autres moi, où, Zucco cherche une issue à sa violence du dedans.


Il s'approche, la caresse, l'embrasse, la serre; elle gémit.

Il la lâche et elle tombe, étranglée.

Zucco se déshabille, enfile son treillis et sort.

Koltès, R. Z.; p. 18

Cthulhu à Helsinki (1)

, le Vendredi, 23 Mars 2012. , dans Etudes, Les Dossiers, La Une CED

Étude de quelques constantes des récits post-lovecraftiens


Travaillant dans le cadre d’un mémoire de M2 sur les allusions à la culture populaire dans la littérature finlandaise contemporaine, nous avons été amené à nous intéresser à un type bien particulier d’allusions, celles qui se fondent sur les écrits de l’écrivain américain Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Le fait que l’on trouve en Finlande, non certes une tradition du récit fantastique lovecraftien, mais plusieurs nouvelles se situant délibérément dans la lignée des œuvres de Lovecraft, en lui empruntant ses thèmes et sa mythologie, montre bien l’ampleur du phénomène des récits post-lovecraftiens. Quel autre écrivain de l’époque moderne peut se vanter d’avoir inspiré tant d’auteurs, dans tous les pays, qui lui ont emprunté certaines de ses créations, à des fins extrêmement diverses, ludiques, commerciales, ironiques, sérieuses, etc. ? Même les hommages à Arthur Conan Doyle, les œuvres faisant intervenir Sherlock Holmes, ses aventures « apocryphes », ne nous semblent pas avoir la même étendue.

Galsan Tschinag, auteur Mongol

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 07 Décembre 2011. , dans Etudes, Les Dossiers

Un auteur . Ecrivain(s): Galsan Tschinag

Ce billet a pour but d’inciter à découvrir un auteur « coup de cœur ». Il s’appelle Galsan Tschinag, il est né le 26 décembre 1944 dans une famille de chamans touvas de Mongolie. Il a passé sa jeunesse dans les steppes puis est allée étudier à l’Université de Leipzig. Il est revenu dans son pays, et a commencé de publier en 1981. Sa langue d’origine, le touva, ne possède aucune tradition écrite. Il écrit donc en Allemand. Une douzaine de titres, romans, récits et études le situent aujourd’hui parmi les tout premiers écrivains étrangers de langue allemande. Il vit aujourd’hui à Oulan Bator et s’est fait l’ardent défenseur des coutumes de son peuple face aux dangers de la modernisation.

Lire Galsan Tschinag c’est comme franchir une porte qui vous transporte non seulement au cœur des steppes, à travers un paysage physique, à la fois rude, austère  et grandiose, pas seulement dans la chaude intimité du cercle de la yourte mais aussi au plus profond du cœur de l’homme et à la frontière d’un savoir mythique entre tradition et modernité. C’est tout le devenir des cultures minoritaires dans le monde dit moderne qui est en jeu. Son écriture simple et belle trace un chemin et ouvre des voies oubliées, où résonnent des chants anciens et puissants. Et quand on commence à lire, on ne peut plus s'arrêter. Mais ce sont des livres qui n'incitent pas au bavardage, ce sont même parfois des pages de silence, alors découvrez par vous-même :