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Critiques

Charlotte, David Foenkinos

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Gallimard, La rentrée littéraire

Charlotte, août 2014, 224 pages, 18,50 € (version numérique : 12,99 €) . Ecrivain(s): David Foenkinos Edition: Gallimard

 

 

C’est un roman qui n’en a pas l’air.

A première vue.

Ce pourrait être un simple alignement de notes,

En quelque sorte un pré-roman.

L’ébauche d’un récit.

Mais c’est un vrai roman.

La voleuse de fraises, Eun Hee-Kyung

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Asie, Nouvelles, Decrescenzo Editeurs

La voleuse de fraises, traduit du coréen par Lee Myung-eun et Anne-Marie Mauviel (et Jean Bellemin-Noël), octobre 2013, 116 p. 12 € . Ecrivain(s): Eun Hee-Kyung Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Cette phrase « Je ne peux pas dire que je sois quelqu’un de bien. Ce n’est pas non plus mon obsession » qui inaugure la première nouvelle de ce recueil de micro-fictions, celle qui donne son titre à ce livre, donne le ton pour l’ensemble de ces textes, dans lesquels les personnages semblent évoluer comme dans des sortes d’aquariums et l’auteur donne au lecteur la possibilité de les observer ainsi, tels des poissons un peu blafards. Le quotidien de ces personnages est souvent morne et si ça change c’est pour passer au noir, voire au morbide, donnant une sensation d’absurdité. Absurde comme le moment où la mort sans prévenir vient frapper et mettre fin à toutes nos prétentions, mais ici c’est à chaque fois l’autre qu’elle vient frapper. Mort accidentelle et tragique quand il s’agit de celui ou celle que l’on désire « plus on se côtoie, plus on se désire et plus on finit dans une obsession qui ronge le cœur » ou criminelle quand il s’agit de celles et ceux qui nous insupportent. L’écriture de EUN Hee-Kyung, froide, détachée, clinique, appuie sur le malaise, elle rappelle parfois celle de l’écrivain Lee Seung-U.

Philippe Jaccottet, Œuvres en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 18 Septembre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie, La Pléiade Gallimard

Philippe Jaccottet, Œuvres, préface de Fabio Pusterla, édition établie par José-Flore Tappy, avec Hervé Ferrage, Doris Jakubec…, février 2014, LXXXIII-1626 pages, 59 € . Ecrivain(s): Philippe Jaccottet Edition: La Pléiade Gallimard

 

La poésie et la prose de Jaccottet s’enquièrent du don avec quoi se confond la vie, lorsque les yeux sont désembués.

Ce don, ce peut être un arbre, simplement.

« Le don, inattendu, d’un arbre éclairé par le soleil bas de la fin de l’automne ; comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s’assombrit » (Ce peu de bruits).

Et pour que ce don soit, pour que cela soit sur la page, dans sa saveur originelle, pour que la page soit ce qui accueille, nulle didactique, jamais. Les mots sont tout juste ce qui effleure. Les pages de Jaccottet sont constituées de « paroles cédées au vent, dorées elles aussi par la lumière du soir. Même si les a écrites une main tavelée ».

La Grande Guerre des écrivains d’Apollinaire à Zweig, Antoine Compagnon

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 18 Septembre 2014. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Folio (Gallimard), Histoire

La Grande Guerre des écrivains d’Apollinaire à Zweig, mai 2014, 840 p. 10,60 € . Ecrivain(s): Antoine Compagnon Edition: Folio (Gallimard)

 

« Il vient une odeur de genièvre

Des forêts que ravage le feu

Les femmes gémissent sur leurs fils

On entend pleurer dans les villages les veuves »

Anna Akhmatova, Juillet 14, dans Troupe Blanche, 1917

Et tout le reste est Histoire, pourrait-on dire en sortant, sonné, admiratif, de cette somme-anthologie unique en son genre. Plus d’un an de rédaction a été nécessaire pour accoucher de ce livre, et combien d’heures pour sa gestation ? C’est à une montagne que s’est attaqué Antoine Compagnon, ici, en partant de lui-même ; ses deux grands-pères poilus, « ses » veuves et son histoire intime, pour traverser toute la guerre, d’écrivain en écrivain et nous fournir (un petit livre savant en soi) une fondamentale préface et un récit de sa méthode de travail. Cet Anapurna a été vaincu ;

Jacob, Jacob, Valérie Zenatti

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 18 Septembre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, L'Olivier (Seuil), La rentrée littéraire

Jacob, Jacob, août 2014, 168 pages, 16 € . Ecrivain(s): Valérie Zenatti Edition: L'Olivier (Seuil)

 

Jacob Melki est un jeune juif de Constantine. Nous sommes en 1944 et la France a besoin de soldats pour achever la libération de la France en cette avant-dernière année de guerre. Jacob, pour sa part, rêve d’amour, en particulier avec Lucette qui lui rappelle qu’il va bientôt partir à l’armée. Il se souvient de ses premières impressions, de la séduction produite sur Lucette, dans les files d’attente des marchands de glace…

Nous sommes dans l’Algérie de la Seconde Guerre Mondiale, pays qui a retiré la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie pendant le régime de Vichy, mais cherche à présent des recrues.

A la caserne de recrutement de l’armée, Jacob aperçoit des camarades du lycée d’Aumale. Les recrues s’appellent Melki, Bonnin, Ouabedssalam, Attali, Haddad, représentants des différentes communautés de l’Algérie d’alors. Pourtant, la fraternité d’armes ne s’impose guère d’évidence, à tel point que l’un des enrôlés, Haddad, a sauté par-dessus bord, tandis que le navire qui les emmenait sortait de la baie d’Alger…