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À l’ombre des patriarches, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 08 Avril 2016. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

À l’ombre des patriarches, février 2016, 292 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Jigal

 

Retour en janvier 2016 à Jérusalem et en Cisjordanie pour le dernier roman de Pierre Pouchairet. Retour également de Guy et Dany, les deux inspecteurs de la police judiciaire israélienne aux origines pied-noir, et de Maïssa, la jeune flic franco-palestinienne, trois des principaux héros d’Une terre pas si sainte, qui vont devoir collaborer à l’occasion de deux enquêtes. Deux affaires qui démarrent de manière indépendante et vont finir par s’imbriquer. Pourtant le prologue se situe en Afghanistan à Kaboul en 2012, lors de l’attaque par des terroristes d’un hôtel fréquenté par des Occidentaux. Rien à voir ? C’est mal connaître le talent de Pierre Pouchairet.

Ceux et celles qui ont déjà lu les romans policiers de l’auteur savent qu’il bâtit ses fictions à partir de sa propre expérience professionnelle au Moyen-Orient. Ici, chaque page de ce nouvel opus est une descente aux Enfers et apporte un éclairage saisissant sur les « ir-relations » entre israéliens et palestiniens.

Vodka, pirojki et caviar, Monica Kristensen

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 22 Mars 2016. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Babel (Actes Sud)

Vodka, pirojki et caviar, Actes Sud Babel noir, janvier 2016, trad. norvégien Loup-Maëlle Besançon, 390 pages, 8,90 € . Ecrivain(s): Monica Kristensen Edition: Babel (Actes Sud)

 

 

C’est le troisième roman de Monica Kristensen publié par Gaïa, puis par Babel noir. Celui-ci comme les autres se déroule dans le Svalbard. Rappelons, parce que c’est un élément essentiel de ce livre, que ce dernier est un archipel situé à la limite de l’océan Arctique et de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un territoire norvégien autonome et démilitarisé dont le statut de neutralité permet à n’importe quel pays d’exploiter librement les ressources locales. C’est ainsi que sur l’île de Spitzberg, la seule habitable, dans la ville nommée Barentsburg, existe une petite enclave russe où l’on exploite une mine de charbon.

Une proie trop facile, Yishaï Sarid

Ecrit par Martine L. Petauton , le Samedi, 20 Février 2016. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Roman, Actes Noirs (Actes Sud)

Une proie trop facile, novembre 2015, trad. hébreu Laurence Sendrowicz, 341 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Yishaï Sarid Edition: Actes Noirs (Actes Sud)

 

Qui a beaucoup aimé Le poète de Gaza – si beau livre du même auteur – risque de se précipiter sur cet autre roman que présente Actes Sud en Actes noirs. Sujet différent, quoique… le même Moyen-Orient, secoué, malade, ou peut-être simplement grandissant dans la douleur, ouvrant à tous vents sur la table d’examen ses boyaux – c’est le mot, ses spasmes, quelques satisfactions diverses tricotées en petite joie pour la route à venir. Tout ça sans éclats tonitruants, comme sous verre : le jour après jour, au gré de quelques éclairs de moments historiques, par-ci, par-là ; l’actu de tout un chacun sur ces terres qu’on a dites, un jour, « promises » et que l’humour de l’auteur traduirait illico par un « on a vu, on verra ».

Dans ce livre, là, c’est sur le trottoir israélien qu’on marche, de Tel Aviv à la haute Galilée, un pas même au Liban en guerre. Et cette plongée, on ne la trouve pas partout dans la littérature israélienne d’aujourd’hui. Car ce voyage est mieux que passionnant, prenant ; on lit d’une traite.

Les voleurs de sexe, Janis Otsiemi

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 01 Décembre 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

Les voleurs de sexe, septembre 2015, 200 pages, 18 € . Ecrivain(s): Janis Otsiemi Edition: Jigal

 

Chaque nouveau roman de Janis Otseimi est l’occasion pour le lecteur éloigné du Gabon de découvrir de nouvelles plaies qui rongent comme un cancer ce pays aux multiples richesses naturelles. Le patchwork amorcé dans ses précédents romans (cf. les critiques publiées dans La Cause Littéraire) se complète ici de deux affaires très liées aux croyances locales et de l’évocation au travers d’un fait divers d’une réalité socio-économique qui contribue à accentuer les écarts entre les riches et les pauvres.

La première affaire qui donne le titre à l’ouvrage se réfère à la croyance relayée par le « radio-trottoir » que des hommes en serrant la main, ou en frôlant un autre mâle, lui volent son sexe. Crime odieux dans un pays où la virilité masculine est plus sacrée que les couleurs du drapeau national et où l’impuissance est maudite. Crime le plus souvent imputé à des étrangers de préférence de confession musulmane, réglé sommairement par une séance de lynchage à mort perpétrée par une population à très grande majorité chrétienne, gagnée par la psychose et prompte à relayer toutes sortes de rumeurs. Sexe, maraboutage, superstition et religions. Risque d’éclatement de la cohésion sociale.

Méfaits d’hiver, Philippe Georget

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

Méfaits d’hiver, septembre 2015, 352 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Philippe Georget Edition: Jigal

On le pressentait. Pour son cinquième roman publié chez Jigal Polar, Philippe Georget, reprenant la saga des enquêtes de Gilles Sebag, lieutenant de police à Perpignan et mari exemplaire, franchit la ligne rouge et place son héros face à la découverte de l’infidélité de son épouse. Ce qui n’était que doutes dans les précédents romans, se transforme en une accablante vérité à la lecture de deux SMS dans le portable de Claire.

« Son expérience de flic lui avait appris qu’il n’y avait pas aujourd’hui de meilleur confident qu’un téléphone portable. Pas de pire traître non plus » (p.8).

Nous sommes à la veille de Noël et du Nouvel An, autant dire en « période de fêtes », expression qui pour Gilles Sebag gardera longtemps un goût amer.

S’abrutir de travail permet selon certains d’oublier ses soucis et ses peines, mais pour Sebag, le sort en a décidé autrement.

La délinquance principalement liée au trafic de drogue et de cigarettes en provenance de l’Espagne cède le pas, en cette fin d’année, à une épidémie d’adultères qui fait tousser les Perpignanais mieux que les rafales de Tramontane. Tousser, mais aussi mourir.