Identification

Poésie

Poétesses grecques, Sapphô, Corinne, Anytè…, présentation, traduction et notes d’Yves Battistini

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 04 Avril 2014. , dans Poésie, Les Livres, La Une Livres

Poétesses grecques, Sapphô, Corinne, Anytè…,Imprimerie nationale éditions collection La salamandre, 355 p. 23,20 € . Ecrivain(s): Yves Battistini

Yves Battistini réveille les fragments saufs, tous les fragments saufs des poétesses grecques de l’Antiquité. Fragments arrachés aux griffes du Temps possessif et secret. En voici quelques-uns :

« …un chevrier… désir… sueur… / … la rose… je le dis… »

« … comme autrefois… des deux déesses… ici, viens ! »

« … tout… dire… ma langue… conter la légende… »

« les dieux… aussitôt… celui qui ne pleure pas… »

« blanc-brillant beaucoup plus qu’un œuf »

« …attendant… parmi les aromates… »

« mouchoir mouillé de gouttes »

« … de quels yeux !… »

Ici dans ça, Mathieu Brosseau

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 02 Avril 2014. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Le Castor Astral

Ici dans ça, 2013, 175 pages, 15 € . Ecrivain(s): Mathieu Brosseau Edition: Le Castor Astral

 

« Et s’il fallait », écrit Mathieu Brosseau en ouverture de Ici dans ça, « dénaître pour enfin accéder au réel, pour le toucher dans son unité ? Tout détruire, l’être et ce qu’il croit être, s’invaginer par des vagues de rage étonnante, pour enfin aborder l’être-là. À l’envers mais en vie. Pour peut-être ne plus parler ».

 

Dénaître par l’écriture.

L’écriture pour « peut-être ne plus parler ».

L’écriture vécue comme vertige.

Le Voyage du Dité, Bruno Edmond

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 22 Mars 2014. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Les Vanneaux

Le Voyage du Dité, 2012, 438 pages, 25 € . Ecrivain(s): Bruno Edmond Edition: Les Vanneaux

 

Embarquez sur le Dité.

Votre voyage sera une

envolée de l’âme (certes

douloureuse par endroits,

mais d’une richesse de silex

nu).

 

Soyez frères des chuchotements

et des cris qui ont été soufflés par

toutes les bouches qu’a dessinées

Dante.

Démolition, Jean-Christophe Belleveaux

Ecrit par Cathy Garcia , le Vendredi, 21 Mars 2014. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Carnets du dessert de lune

Démolition, illustrations d’Yves Budin, 2013, 78 pages, 11 € . Ecrivain(s): Jean-Christophe Belleveaux Edition: Carnets du dessert de lune

 

Démolition de Jean-Christophe Belleveaux se lit une fois puis se relit, en espérant cette fois en ressortir moins essoufflé. Démolition aurait pu aussi bien s’intituler débordements et suffocation, car il s’agit principalement ici d’évacuer un trop-plein, comme annoncé dans la première phrase du recueil, en italique, comme l’auteur se citant lui-même :

Le monde est trop plein, ma poitrine en déborde

Pas de majuscule, on y entre de plain-pied ou comme un de ces pavés dans la mare et les retours à la ligne n’ont rien de convenu, mais donnent le ton saccadé qui nous place d’emblée dans la tête de l’auteur, comme à bord d’un véhicule à embarquement immédiat. Nous voilà secoués, soubresautés, subissant des embardées avec toutefois quelques moments où le trajet semble s’apaiser mais pas pour longtemps. Le chemin n’a rien d’une autoroute, mais bien plutôt un de ces chemins de terre, pleins de trous et de bosses, qui mènent on ne sait où, l’idée même d’une destination étant hors de propos.

Poésie de langue française, anthologie thématique, Jean Orizet

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 20 Mars 2014. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Le Cherche-Midi

Poésie de langue française, Anthologie thématique, novembre 2013. 633 p. 22,50 € . Ecrivain(s): Jean Orizet Edition: Le Cherche-Midi

 

« Pourquoi lire la poésie ? Pour vivre mieux et plus haut »

Jean Orizet conclut ainsi sa préface. Et le talent qu’il déploie à travers ces 650 pages de bonheur nous apporte la conviction qu’en effet les poèmes sont une formidable source de vie et de plaisir.

Une anthologie poétique – il y en a tant – est toujours une entreprise périlleuse. La subjectivité des choix porte en elle l’omission, la sur-citation, parfois même la rengaine. Et cette anthologie n’échappe pas à ce pli : et à ceux qui se demanderont pourquoi citer encore Le pont Mirabeau, Il n’y a pas d’amour heureux, Harmonie du soir ou une allée du Luxembourg, il faudra répondre que c’est parce qu’il s’agit d’urgences sans cesse répétées ! On soupçonne, dans ces choix précis, le maître d’œuvre de se faire un plaisir tout personnel. Mais peut-on le lui reprocher vraiment ? L’anthologie est d’abord une affaire de plaisir personnel tout compte fait. Et dans ce plaisir que le lecteur fait son chemin et trouve le sien.