Identification

Les Livres

Mark Twain, Œuvres en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 20 Juin 2015. , dans Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, USA, La Pléiade Gallimard

Mark Twain, Œuvres, la Pléiade, n° 604, 10 avril 2015, 1648 pages, 652 illustrations, prix de lancement jusqu’au 31 août 2015 : 58 € . Ecrivain(s): Mark Twain Edition: La Pléiade Gallimard

 

 

Mark Twain, Œuvres, traduit de l’anglais (États-Unis) par Thomas Constantinesco et Philippe Jaworski, édition publiée sous la direction de Philippe Jaworski avec la collaboration de Thomas Constantinesco, Paris, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, n° 604, 10 avril 2015, 1648 pages, 652 illustrations, prix de lancement jusqu’au 31 août 2015 : 58 €

 

Ont été réunis, en ce magnifique volume de la collection Bibliothèque de la Pléiade, présentés dans l’ordre chronologique de leur parution, quatre ouvrages publiés par Mark Twain entre 1876 et 1894. Trois romans : Les Aventures de Tom Sawyer (1876), Aventures de Huckleberry Finn (1884-1885), La Tragédie de David Wilson le Parfait Nigaud (1894), et un – long – récit : La Vie sur le Mississippi (1883).

Le Corps noir du soleil, Amina Saïd

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 20 Juin 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Rhubarbe

Le Corps noir du soleil, décembre 2014, (calligraphie Hassan Massoudy), 90 pages, 11 € . Ecrivain(s): Amina Saïd Edition: Rhubarbe

 

La vie d’Alexandre Le Grand a été si exceptionnelle qu’elle fait partie des mythes de l’Antiquité. Convaincu très jeune par sa mère qu’il était descendant des Dieux, il accomplira un parcours de conquérant unique, allant de conquêtes en conquêtes de la Grèce aux Indes. Dans ce très beau recueil, intitulé Le Corps noir du soleil, Amina Saïd nous fait revivre l’épopée d’Alexandre Le Grand, alors que celui-ci s’apprête à partir pour l’autre monde (étroite sera la tombe quand j’y serai enseveli), se rejoue alors sous nos yeux le voyage de sa vie, son parcours semé d’épreuves. La poète s’exprimant en je nous entraîne dans l’aventure et nous arpentons avec ce cavalier les innombrables paysages aux couleurs sublimées par la variété d’une nature luxuriante propre à ces pays de sable et d’ocre. Récit d’un passage de l’ombre à la lumière, mais aussi récit onirique, récit de la naissance, récit sans fin, comme le désir, le silence ou la mort, mais surtout quête initiatique afin d’aller à la rencontre de soi ou de l’autre en soi, comme pour donner un sens à l’absurde du monde, nous dit-il, en quête d’absolu donc. Cette épopée historique aux intonations lyriques de l’aventure humaine nous rappelle que la vie est brève comme une manière de rêve. Dans l’ignorance du parcours pour accéder à la lumière, le conquérant avance toujours sans peur.

Artaud et l’asile, Laurent Danchin, André Roumieux

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 19 Juin 2015. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Biographie, Séguier

Artaud et l’asile, janvier 2015, 872 pages, 32 € . Ecrivain(s): Laurent Danchin, André Roumieux Edition: Séguier

 

Séguier se présente comme « l’éditeur de curiosités », et ce à juste titre s’agissant de ce beau volume consacré à Artaud, poète « maudit », mais aussi homme de théâtre, de méningite, littérateur, polémiste, « empêcheur de tourner en rond »… On réédite là le texte d’André Roumieux intitulé Au-delà des murs la mémoire, suivi de la correspondance du Docteur Ferdière, de plusieurs lettres de sa mère et des témoins de Rodez, lieu de son enfermement, à quoi il faut ajouter l’intégralité du dossier médical, inaccessible jusque-là. Notons que la précédente édition, de 1966, n’était pas complète, ne serait-ce que par l’absence du dossier médical et de lettres restées alors inédites.

La (re)lecture du texte d’André Roumieux, infirmier psychiatrique fasciné par le poète, rappelle si besoin les conditions dans lesquelles Antonin Artaud commence une vie difficile. Ce sont tout d’abord des symptômes de méningite à la suite d’un coup reçu sur la tête à l’âge de quatre ans et demi. Soigné, l’enfant, note Euphrasie, sa mère, reste irritable, nerveux, coléreux.

Winston Churchill, François Kersaudy

Ecrit par Vincent Robin , le Vendredi, 19 Juin 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Histoire

Winston Churchill, Tallandier/Nouvelle Edition, février 2015, 700 pages, 28,90 € . Ecrivain(s): François Kersaudy

 

Un art assez recouru de la fiction romanesque consiste dans la construction de personnages auxquels, malgré leur modelage extravagant ou l’attitude démarquée qui les caractérise, l’univers non factice qui les incorpore rapporte une confondante vérité. A travers l’inépuisable livre ouvert mais non controuvé de l’histoire planétaire, par où surgissent également des personnalités sortant de l’ordinaire, se lit parfois à l’inverse un tel schéma d’adaptation. Résolue entre les moitiés collantes des XIXe et XXe siècles, la révélation vivante et hors norme de l’Anglais Winston Churchill reflète particulièrement ce renversement, où, s’agissant notamment des dispositions d’un seul, l’invention et les performances de l’imaginaire n’auraient probablement su défier avec pareille arrogance les limites du possible, voire même celles du concevable. Pour le cas du plus célèbre protagoniste insulaire de la seconde Guerre mondiale et que présente par le détail François Kersaudy dans la biographie qu’il lui consacre, peut-on ainsi découvrir avec une certaine stupéfaction que, durant sa vie entière, cette figure atypique bientôt hissée sur le devant de la scène politique anglaise déborda presque constamment les conventions dans sa manière de s’imposer, que ce soit à dire ou faire.

Le fil, Sophie Lemp

, le Jeudi, 18 Juin 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Editions de Fallois

Le fil, mai 2015, 96 pages, 15 € . Ecrivain(s): Sophie Lemp Edition: Editions de Fallois

 

Le parfum du tilleul

Dans la mythologie romaine, les Parques tissent le fil de la destinée. Dans la première scène du Crépuscule des dieux, les Nornes tressent ce même fil mais il se rompt, sinistre présage de ce qu’il va advenir. Chez Sophie Lemp, le fil c’est ce qui la relie à sa grand-mère dont la mort, deux ans auparavant, est la source d’inspiration de son court récit. Une de ces grands-mères idéales qui a l’amour pudique. Sophie l’a très bien connue. Très bien et très mal à la fois, comme elle va le découvrir. Sa grand-mère a laissé trois carnets qu’elle a commencé à noircir après la naissance de sa petite-fille.

« Je me souviens de ce 9 mai 1979 ; le coup de téléphone de la maternité. Le matin, l’après-midi qui n’en finissait plus puis ton papa qui m’appelait vers 16 heures : C’est une belle petite fille ! Écoutez-là ! Et je t’ai entendue pleurer ».

Le fil alterne ainsi entre le présent et le passé : Sophie voit toute son enfance défiler. A chacune des pages noircies par sa grand-mère, elle découvre à quel point elle la chérissait. « Je t’aime ma petite fille et je te souhaite l’espoir, l’équilibre, le courage, l’amour des autres ».