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Les Livres

Marseille Noir, nouvelles noires présentées par Cédric Fabre

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Nouvelles, Asphalte éditions

Marseille Noir, anthologie de nouvelles noires inédites présentée par Cédric Fabre, mai 2014, 256 p., 21 € Edition: Asphalte éditions

 

 

Tout écrivain est un jour ou l’autre géographe de son propre corps – s’il a lu Montaigne – mais aussi de sa ville, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Les écrivains de romans noirs, qui ont le réel chevillé à la plume, ont depuis toujours attaché grande attention aux rues et aux places qu’ils parcourent chaque jour. Qui peut oublier le Paris de Léo Malet et de son détective Nestor Burma, qui arpente les arrondissements de la capitale, du Soleil naît derrière le Louvre, en passant par Micmac moche au Boul’ Mich’, ou encore Brouillard au pont de Tolbiac et Corrida aux Champs-Elysées pour sa série des Nouveaux Mystères de Paris. La ville ne dort jamais sous la plume de l’écrivain, et si elle s’assoupit, on a toutes les chances de penser que de bien vilaines choses s’y trament.

Tassadit, la petite potière et Tassadit, la petite bijoutière, Sadia Tabti

Ecrit par Nadia Agsous , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Maghreb, Jeunesse

. Ecrivain(s): Sadia Tabti

Tassadit, la petite potière, Sadia Tabti, éditions Dalimen, Collection Les Carnets de l’ArtMémoire, Alger, 2013, 42 pages

Tassadit, la petite bijoutière, Sadia Tabti, éditions Dalimen, Collection Les Carnets de l’ArtMémoire, Alger, 2014, 64 pages

 

Deux contes des temps modernes…


Tassadit, la petite potière, et Tassadit, la petite bijoutière sont deux récits, courts, en prose et illustrés, que l’on pourrait aisément ranger dans le registre des « contes ». Imaginés, écrits, illustrés par Sadia Tabti et publiés par les éditions Dalimen, dans la collection Les Carnets de l’Artmémoire, ces contes « des temps modernes » situent l’action des protagonistes, la petite Tassadit et les personnages qui gravitent autour d’elle, dans une double temporalité : à la fois au présent et au passé. Le recours à ce dernier est élaboré par le truchement de la mémoire et de l’Histoire.

Voyages avec l’absente, Anne Brunswic

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 06 Juin 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Actes Sud

Voyages avec l’absente, mai 2014, 196 pages, 20 € . Ecrivain(s): Anne Brunswic Edition: Actes Sud

 

C’est un récit particulier que nous livre Anne Brunswic, celui d’une tentative d’explication, d’éclairage de la vie de sa mère, Françoise Tuchband, disparue en 1959 lorsque la narratrice avait huit ans. Le récit est articulé autour de lettres, imaginaires, écrites à cette mère absente, et s’appuie également sur des archives familiales, celles de son père, Henri Brunswic. Pourtant, le cadre purement familial est loin d’être l’unique thème de ce récit. Pendant la Seconde guerre mondiale, l’histoire de la famille d’Anne Brunswic passe en effet par Bruxelles, un séjour à Paris, puis en Bretagne. Le franchissement de la ligne de démarcation précède l’embarquement vers le Portugal, puis Londres comme destination finale.

Anne Brunswic évoque aussi les origines de sa famille maternelle en Lituanie, ce qui est prétexte à un examen de l’histoire de cette partie de l’Europe, si souvent sujette à des changements de frontière, de nom, d’appartenance politique.

Le crépuscule de la démocratie, Nicolas Grimaldi

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 06 Juin 2014. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Grasset

Le crépuscule de la démocratie, mai 2014, 160 pages, 11 € . Ecrivain(s): Nicolas Grimaldi Edition: Grasset

 

Philosophe et essayiste, auteur de L’Effervescence du vide, Les théorèmes du moi et Métamorphoses de l’amour, grand lecteur de Proust et de Descartes auxquels il a consacré de nombreux essais, Nicolas Grimaldi change de champ d’investigation et inaugure avec Le crépuscule de la démocratie un nouveau terrain et un nouvel angle d’attaque : celui de la politique.

La problématique de cet essai publié dans la petite collection blanche aux éditions Bernard Grasset pose la question suivante : La démocratie moderne serait-elle devenue une réalité trop fragile, et trop éloignée de ses propres principes, pour être confiée aux manipulateurs qui prétendent l’incarner ?

Le ton sarcastique parcourt la formulation de la question, mais le propos est ici celui d’une réflexion de fond, et l’objectif est de mieux comprendre l’état des lieux actuel de notre système démocratique.

La violette du Prater, Christopher Isherwood

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 05 Juin 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Grasset

La violette du Prater (The Prater Violet). Traduit de l’anglais par Léo Dilé. Grasset Cahiers rouges avril 2014. 150 p. 7,90 € . Ecrivain(s): Christopher Isherwood Edition: Grasset

 

Dans l’œuvre d’Isherwood, pourtant très fournie, il n’y a que des chefs-d’œuvre. Certes « Adieu à Berlin » y fait figure de sommet mais ce roman-ci est aussi l’œuvre d’un maître. Tout l’art d’Isherwood s’y retrouve, cette capacité à glisser sur la toile de fond sombre de l’histoire du XXème siècle pour se réfugier – et nous réfugier – dans le destin somme toute trivial de personnages romanesques.

Romanesque, comment l’être plus que la figure centrale de ce livre : Bergmann, metteur en scène de cinéma digne du personnage de Falstaff du grand Will. Enorme, baroque, génial, bruyant, agaçant, attachant ! Le narrateur, le jeune écrivain/scénariste « Isherwood », mais oui, en est tout ébouriffé mais fasciné surtout. Les quelques semaines partagées à travailler avec Bergmann à la réalisation d’un film, « la violette du Prater », seront pour lui un vrai parcours initiatique. Pas seulement au plan professionnel, mais surtout au plan humain.

Les scènes désopilantes se succèdent sous les yeux ébahis des collaborateurs du film et d’Isherwood.