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Chroniques Ecritures Dossiers

Holmes, Freud ... (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 03 Novembre 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Littérature, psychanalyse, détectives et autres babioles ...

 

« Quel est l'art, quelle est la méthode, quelle est la pratique qui nous conduisent où il faut aller ? » Plotin, De la dialectique, Ennéade I, livre 3.


La fiction, sous toutes ses formes, filmique, romanesque, a souvent rapproché les figures de Sigmund Freud et de Sherlock Holmes. Je ne vais pas lister, ce serait bien long. Cependant je dois citer, pour le plaisir, le livre « Sherlock Holmes et le cas du Dr Freud » de Michael Shepherd (1984) et surtout le film jubilatoire de Herbert Ross « Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express » (1976) dans lequel, notre bon Docteur Freud, encore très jeune, entreprend de guérir le célèbre détective londonien de sa fâcheuse addiction à la cocaïne.

La rencontre était inévitable. Les deux « hommes », le réel et le héros de fiction, font le même métier. Détective. Mot d'origine anglaise, to detect, découvrir, c'est-à-dire rendre visible ce qui pour des raisons diverses ne l'est pas au départ.

Souffles 10 - La lecture (2)

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 31 Octobre 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Voyage sur le dos d'un "fleuve détourné"

On lit parce qu’on a envie de s’évader d’un lieu fatigant, cramponné à nos semelles fatiguées. On lit parce qu’on a envie de fuir notre ombre qui nous colle du lever du soleil jusqu’à la lumière de la lampe à pétrole ! On lit parce qu’on a envie de décamper nos jours usés trempés dans la routine ! Et c’est ainsi que la lecture n’est qu’un voyage. Un autre voyage, multiple et exceptionnel, vers le pays qui s’appelle LA LIBERTE. Une autre race de voyages. Je déteste le mot race ! Les livres des voyageurs sont écrits, d’abord avec, et par les yeux. Le regard ! Ces livres m’ont toujours fait rêver à midi comme après minuit. Jacques Berque (1910-1995), fils de Frenda (wilaya de Tiaret), éminent anthropologue orientaliste et traducteur du Coran, a sélectionné quelques livres représentatifs de la culture arabe qui apportent quelque chose de plus à la culture universelle. Parmi ces livres, il a choisi le livre de l’explorateur Ahmed Ibn Fadhlâne (10e siècle), connu sous le titre Rihlat Ibn Fadhlâne (Voyage d’Ibn Fadhlâne). Les musulmans sont otages d’une civilisation qui condamne les valeurs de la culture de “l’œil”. Ils célèbrent “l’obscurité”, le “non-vu”. La culture musulmane nous enseigne que dans le regard habite le Chitane (Satan). Les musulmans sont hantés par une voix qui ne cesse de crier : “Baissez vos regards. C’est interdit de regarder le beau.”

Carnets d'un fou - XII

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 21 Octobre 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

Michel HOST

Le 16 octobre 2011


Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité


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Un homme aimable est un homme aux idées malsaines.

Swift, Pensées sur divers sujets…


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Souffles 9 - Comment aimer la lecture ?

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 18 Octobre 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Souffles in "Liberté"

… Un jeune bien branché m’a posé la question suivante : que dois-je faire pour aimer la lecture ? Une question problématique, embarrassante et dérangeante. Je ne possède pas de réponse, ni pédagogique ni psychologique. En revanche, je lui ai raconté mon cheminement avec les livres et la lecture. À mes yeux, on n’enseigne pas l’amour, ni celui des femmes ni celui des livres, comme on enseigne les mathématiques. Mais on tombe amoureux des femmes et des livres. En réponse à la question : que dois-je faire pour aimer la lecture ? Je me suis interrogé : quand et comment suis-je arrivé à la lecture imaginative et culturelle. Quand et comment suis-je tombé amoureux !? La réponse à cette question n’est pas non plus claire dans ma tête. Certes, cela s’est passé bien longtemps avant d’entamer le chemin de l’écriture. D’ailleurs, l’écriture n’est que l’autre face de la lecture. Durant toute ma vie, scolaire et universitaire, il est sûr que ce que j’ai appris des bibliothèques est plus important que tout ce que j’ai ramassé, pendant de longues années, des bancs d’écoles et d’amphis. Une bonne bibliothèque est meilleure qu’une école. Là où je passais, là où je séjournais, mes lieux préférés étaient les bibliothèques. J’aime les anciennes bibliothèques, avec fonds classiques, ornés de fascinantes éditions marquées par le charme de leurs couvertures artisanales. Les bibliothèques ont leurs odeurs et les bibliothécaires aussi.

L'Arbre aux secrets 11 (chap. XII & Fin)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Lundi, 17 Octobre 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Ecriture, Nouvelles, La Une CED

Fin

Rose bat des paupières, regarde autour d’elle, hébétée. Une silhouette blanche à ses côtés s’évanouit dans les airs, avec des nattes brunes, des larmes séchées sur les joues. Rose aussi a pleuré. Elle descend à pas lourds l’escalier.

Elle jette un coup d’œil dans la chambre de sa mère : personne. Elle entend un bruit, en bas : elle descend au salon. Sa mère, une blouse blanche nouée autour de la taille, est debout devant sa table à dessin, une ride profonde barrant son front, un pinceau à la main, de l’encre plein les doigts.

À terre, tout autour d’elle, des feuilles de papier. Une ronde, un arbre grimaçant dans lequel un enfant tombe à la renverse, une petite fille la main sur la bouche, les yeux écarquillés. Partout le même dessin à l’encre, dix, vingt fois répété. Sa mère qui le peint, encore et encore, très vite, à l’encre. Puis le rythme se ralentit. Le pinceau s’attarde sur un détail, un visage, une bouche d’enfant, une branche d’arbre. Il ajoute une ombre, une indication de mouvement… Le décor soudain change : c’est toute la forêt, un renard à la langue pendante à moitié caché derrière un buisson, puis une page d’herbier, avec dans le coin haut de la feuille un château. C’est ensuite une maison tranquille en lisière d’une forêt, un homme jeune encore courbé sur une canne.