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Revues

Le Ciel vous tienne en joie, Philippe Meyer

Ecrit par Frédéric Aribit , le Mercredi, 20 Novembre 2013. , dans Revues, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions de Fallois

Le Ciel vous tienne en joie, octobre 2013, 272 pages, 20 € . Ecrivain(s): Philippe Meyer Edition: Editions de Fallois

 

 

Le dernier livre de Philippe Meyer réunit ses fameuses « Chroniques du toutologue » diffusées tous les jours sur France Culture.

Toutologue ? Peut-être. Mais toutomane d’abord, tant il est difficile d’embrasser d’un même regard les mille-et-une activités de cet inlassable touche-à-tout à l’élégance savamment britannique. On le connaît homme de radio bien sûr, distillant de cette voix ample, posée, grave et espiègle qu’on identifierait entre mille, les facétieuses minutes de son dandysme érudit. On s’en souvient peut-être homme de télévision, quand il taillait leur portrait comme d’autres font ses costumes à tel ou tel invité de L’Heure de vérité ou encore quand, c’était au siècle dernier, M6, la chaîne de toutes les musiques dixit, ne rechignait pas encore à programmer une ou autre émission musicale digne de ce nom – Rihanna, il est vrai, n’était pas encore née.

Revue Critique N°788-789 : Georges Bataille, d'un monde l'autre

Ecrit par Frédéric Aribit , le Lundi, 02 Septembre 2013. , dans Revues, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Georges Bataille, D’un monde l’autre, Revue Critique n°788-789, Janvier-Février 2013, 192 pages, 14,50 €

 

Si l’on ne craignait pas d’admettre qu’il existe depuis peu autour de son nom comme une espèce d’effet de « mode », tant Georges Bataille semble désormais l’un des auteurs les plus cités, les plus étudiés, les plus traduits, on pourrait s’étonner que le cinquantenaire de sa disparition l’an dernier ait été célébré en France aussi discrètement. Certes plusieurs publications, plusieurs hommages, plusieurs colloques ici ou là, à Paris ou à Vézelay notamment, ont bien salué l’énormité d’une pensée acharnée à dire l’homme tel qu’en lui-même, une fois débarrassé des téguments de la raison, de la morale, du savoir, de Dieu sinon de la religion… Voire. Mais c’est sans doute que quelque chose résiste encore dans le scandale de cette œuvre qui se refuse à la digestion contemporaine, que celle-ci passe par l’innocuité de l’analyse ou par la neutralisation esthétique. Du reste, les détracteurs de tous bords ne manquent pas : c’est toujours ça.

La Revue Critique, qu’il a fondée en 1946, et qui lui avait déjà consacré un incontournable numéro hommage en 1963 sous la direction de Jean Piel, vient, en guise de défi, de récidiver, en confrontant les années du Collège de Sociologie et celles du « collège planétaire de ses lecteurs d’aujourd’hui ». La formule peut faire sourire. N’empêche.

Revue Harfang N°41, novembre 2012

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 27 Novembre 2012. , dans Revues, Les Livres, Recensions, La Une Livres

 

Le N°41 de la revue Harfang (novembre 2012) est largement consacré aux prix 2012 de la nouvelle. Didier Daeninckx bien sûr, prix Goncourt de la nouvelle cette année. Lunatik, prix inter’halles. Marie Pontacq, prix de la nouvelle de la ville d’Angers (organisé par la revue Harfang) pour son recueil « coup de sang sous les flamboyants ».

Aussi ce N° commence par des entretiens et une nouvelle de chacun des trois.

Dans l’entretien avec Marie Pontacq, cette dernière dit : « un roman c’est encore trop construit, trop mental. » Il y a dans cette réflexion la source et l’identité particulière de la nouvelle, dont on sait, par les plus grands écrivains, qu’elle est un genre à part entière en littérature. Une nouvelle ne peut être que forte, naturelle, évidente. La brièveté oblige évidemment à ce que Freud aurait appelé : déplacement et condensation – concepts que Freud applique au rêve, et il est intéressant de se demander les liens énonciatifs qui existent entre la structure du rêve et celle d’une nouvelle. Morceaux de réel, substitutions symboliques, concentration des signifiants, que de convergences !

Dissonances N°23 : Superstar

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Lundi, 05 Novembre 2012. , dans Revues, Les Livres, Recensions, La Une Livres

 

Dissonances trace sa route. Non, la métaphore ne colle pas. Dissonances trace son chemin vicinal, sa voie – une voix – décalée et salutaire. En ces temps de rentrée littéraire et de prix déprimants, lire les étoiles, enfin les « superstars » de ce numéro 23, fait un bien fou. Au moral, à l’intelligence, aux zygomatiques aussi car on sourit, on rit, souvent.

Superstar, ça déménage. Imaginez seulement : il y a Johnny bien sûr, et Elvis, et Lou, Et Bob, et Mick, et James. Il y en a même pour les footeux, avec Marco, Alain, Sylvain. Vous pourrez vous amuser à refaire le chemin de Petit Poucet qu’on vient de vous suggérer. Et vous pourrez trouver d’autres cailloux à semer au long de cette piste aux étoiles.

 

Par chemin encore plus détourné, on a même la joie suprême – et l’immense honneur -  de croiser François. Oui LE François, le premier des Français. Sous forme d’un rap en anaphores. « Moi président de la république, je préfère me faire me faire sucer au bord de l’eau ». Oh pardon. Le choix n’est pas des plus élégants. Difficile de faire plus convenable cependant.

Revue Dissonances N°22 - Rituels

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 26 Juin 2012. , dans Revues, Les Livres, Recensions, La Une Livres

La revue Dissonances N°22 – été 2012 – a choisi pour sous-titre « Rituels ». Parfaite mouture pour névrosés obsessionnels. Un régal.

Dans une mise en page soigneusement désordonnée et graphiquement dérangeante, les textes et articles de cette livraison nous interrogent sur le cœur du symptôme obsessionnel : la répétition, l’ « ostinato » diraient les baroqueux italiens.

 

« Liturgie anodine du matin, entre tartines beurrées et café noir, envoûtement nuptial avec ses robes blanches et ses cantiques, conditionnement pavlovien, danses de houri en quête d’extase, ritournelle poussiéreuse des dimanches de la vie (…) »

 

Côme Fradaigue ouvre la danse en un petit « édito » construit sur le champ lexical de l’obsession : rituel, ritournelle, liturgie. La métaphore musicale surgit, inévitable. Comment faire autrement dans une revue qui s’intitule « dissonances » et c’est bien la structure du KV 465 de Wolfgang que l’on retrouve ici, dans une construction qui allie les harmonies les plus classiques et les « dérapages » plus ou moins contrôlés.