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La Une Livres

La solitude est un cercueil de verre, Ray Bradbury

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 05 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Roman, Denoël

La solitude est un cercueil de verre, juin 2017, trad. anglais (USA) Emmanuel Jouanne, 384 pages, 15 € . Ecrivain(s): Ray Bradbury Edition: Denoël

Dans une introduction rédigée pour une réédition des Chroniques martiennes, Ray Bradbury écrit : « Ne me dites pas ce que je fais, je ne veux pas le savoir ! Ces paroles ne sont pas de moi. Elles ont été prononcées par mon ami Federico Fellini, le fameux réalisateur italien […] cela dit, comment se fait-il que mes Chroniques martiennes soient considérées comme de la science-fiction ? Cette définition leur va mal ».

Ces phrases, il aurait pu les écrire à propos de La solitude est un cercueil de verre, en remplaçant le mot science-fiction par roman policier ou pour L’homme illustré en y substituant le terme fantastique.

Toujours en marge des définitions strictes d’un genre littéraire, laissant son instinct le guider, préférant musarder, dépeindre les sentiments parfois avec humour, le plus souvent avec mélancolie, il tord le cou aux codes du roman policier, introduit de la poésie dans un suspense où le whodunit n’est qu’un prétexte qui semble presque l’ennuyer. Pourtant, comme pour entretenir l’ambiguïté avec les lecteurs, le roman commence par une dédicace à la mémoire de Raymond Chandler, Dashiell Hammett, James M. Cain et Ross Macdonald. À la mémoire et non en hommage. Aucune volonté de rivaliser avec, de les singer ou d’écrire sous influence.

Figures pissantes, 1280-2014, Jean-Claude Lebensztejn

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mercredi, 05 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

Figures pissantes, 1280-2014, Editions Macula, 2017, 168 pages, 26 € . Ecrivain(s): Jean-Claude Lebensztejn

 

L’essai de Lebensztejn offre une figure très paradoxale autant du paysage que du portrait en un va et vient très particulier entre art et nature. Le tableau s’éloigne des mouvements du cœur comme des débats qui animent l’histoire de l’abstraction là où la figuration propose une scène dégradée et qui dégraderait infailliblement la peinture. L’eau-forte n’est plus seulement une technique mais un état jaillissant auquel le traité de Jean-Claude Lebensztejn donne une introduction magistrale. Divers courants se mêlent de manière imprévue de Rabelais à Andres Serrano.

Le liquide urinaire gicle en un prolongement du moi ou de son reste dont il demeure esclave. Il était donc nécessaire de prolonger les recherches et la quête artistique et littéraire sur la tache en incluant celle du besoin naturel dans le processus créatif. Certes, cet « humain trop humain » est largement censuré même au sein d’un naturalisme souvent coincé. Pour autant, de telles représentations ne sont pas forcément de basse qualité et se nourrissent d’une activité des plus naturelles chez les êtres humains comme chez les bêtes.

Patricia, Geneviève Damas

Ecrit par Theo Ananissoh , le Mardi, 04 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Patricia, mai 2017, 131 pages, 12 € . Ecrivain(s): Geneviève Damas Edition: Gallimard

 

 

Il nous arrive à tous de refaire le match. De nous conter à nous-mêmes, l’un à l’autre ou les uns aux autres, entre protagonistes d’une même histoire, ce que nous avons vécu ou fait ensemble. Récit à plusieurs voix, réciproquement à la deuxième personne pour ainsi dire, dont les locuteurs sont donc à la fois narrateurs, personnages et destinataires de ce qui est conté.

« Nous avons continué à nous retrouver, vous et moi, après mon service. A chaque rencontre, je disais que vous étiez belle. Je ne mentais pas. Vous étiez plus belle que lorsque je vous avais vue pour la première fois. Quelque chose s’éclairait à l’intérieur de vous. Vous répondiez que personne ne vous avait parlé ainsi. Nous marchions la plupart du temps. Je me souviens comme nous marchions le long des berges du Niagara ».

Le chardon et le bleuet, Une Écossaise dans la France occupée, Janet Teissier Du Cros

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 03 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Le Rouergue, Histoire

Le chardon et le bleuet, Une Écossaise dans la France occupée, Janet Teissier Du Cros, Le Rouergue, février 2017, trad. anglais (Écosse) Florence Causeur, Claude Chastagner, Jean Vaché, 426 pages, 23,80 € . Ecrivain(s): Janet Teissier Du Cros Edition: Le Rouergue

 

L’histoire dans l’Histoire

Deux préfaces, pas moins, l’une d’un historien, Patrick Cabanel, l’autre, d’une ethnologue, Claudine Vassas, marquent l’entrée dans ce livre dont la traduction en français est très récente, alors que sa gloire, tant en Angleterre qu’aux États-Unis, a suivi immédiatement sa parution en 1962.

Livre unique, de son auteure, comme par son immense qualité intrinsèque, précieux tant à l’Histoire qu’à l’Homme. Auteure rare et fort attachante qu’on emmène avec soi, les dernières pages avalées comme à regret. Livre – il y en a si peu – dans lequel on avance à grands pas curieux et pressés, non de savoir la suite – on la connaît, c’est l’Histoire – mais de voir ce que Janet Teissier Du Cros – on pourrait dire, son aventure – devient dans ce temps de l’Histoire.

Une pierre, en chemin, Bernard Fournier (1)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 03 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Une pierre, en chemin, éd. Tensing, 2013, 112 pages, 9 € . Ecrivain(s): Bernard Fournier

 

 

1ère partie


Ce recueil constitue le quatrième opus de la suite Marches, dont le premier a été publié en 2005 Galerie Racine, le deuxième, suivi d’une lecture de Pierre Oster, aux éditions Le Manuscrit en 2008, le troisième aux éditions Aspect de Nancy, en 2011.

Composé de huit parties, l’opus s’ouvre sur des « Contes » dont l’Imaginaire assure le courant du quotidien, ainsi va l’objectif du genre puisant dans les ressources de l’imagination pour asseoir quelques balises dans la signalétique du réel (« Peut-être rions-nous, mais de peur, de / souffrance et de désespoir » ; « quand le passé nous tire par les cheveux » ; « Nous savons aussi la misère des âmes que la vie / a giflées et qui errent en se lamentant dans / nos habitudes et de nos poches ; ».