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La Styx Croisières Cie - 1 - Janvier 2020 - par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 24.02.20 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

La Styx Croisières Cie  -  1  -  Janvier 2020 - par Michel Host

 

ÈRE VINCENT LAMBERT,  AN  II.

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

« La plupart des homme qui vivent dans le monde, y vivent si étourdiment, pensent si peu, qu’ils ne connaissent pas ce monde qu’ils ont toujours sous les yeux. "Ils ne le connaissent pas, disait plaisamment M. de B., par la raison qui fait que les hannetons ne savent pas l’histoire naturelle." » Chamfort (1745 – 1793)  -  Produits de la civilisation perfectionnée

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Lµ  --  1 --  Apparemment, Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort  − dit Colin d’Harleville (1740 – 1794)  − avait ce don de pénétrer le secret des cerveaux de ses contemporains, surtout lorsqu’il ne s’y passait rien. Nous parlerions aujourd’hui de mort cérébrale ou de coma sans retour. Et, de par leur spécificité, non seulement lesdits cerveaux n’ont aucune idée de ce qu’est ce monde dont leurs pieds foulent la croûte terrestre, mais nulle idée non plus des humains qui, pour un temps, leur font compagnie. Preuve en est qu’ils les nomment volontiers « l’autre..les autres…  » « L’enfer, c’est les autres.» Même le grand Sartre, à la tête si pleine ! C’est dire.  Ce sont, M. de B. y voyait clair lui aussi, des bipèdes qui ne savent ni l’histoire des bipèdes, ni la géographie, ni l’histoire naturelle de la pensée des rares bipèdes, qui pensèrent ou qui pensent. Tant d’efforts depuis Démocrite, Héraclite, Socrate, Platon, Épicure, Marc Aurèle…  pour un si maigre bénéfice !

µ  --  2 --  Ils ont dit, écrit, crié…

§ -  Entendu dans un supermarché parisien, d’un homme modestement vêtu : « Madame, j’ai travaillé 43 ans. Ma retraite, est de 790 € ! »

Commentaire : « Subtile intelligence de la France, qui veille à ce que ses citoyens âgés vivent de peu et ne soient donc pas frappés par le fléau de l’obésité ! »

 

§  -  M. Antoine Gallimard, chagrin de ne pas inscrire sa maison au prochain Salon du Livre Paris, déclare : « c’est un crève-cœur » de voir ses écrivains exigeants attendre derrière leur table de dédicaces que quelques lecteurs veuillent bien se déplacer quand tout près une horde de visiteurs se précipite sur les stands  « young adult » ou vers les auteurs « vus à la télé ». Il est vrai qu’être flanqué du conglomérat commercial « Amazon » n’a rien de relevé et que pour les auteurs, être transformés en épiciers d’eux-mêmes n’a rien que d’humiliant. En outre, cette année, le risque sera aussi de voir entrer l’enseigne « McDonald’s » au Salon. Les auteurs « exigeants », que d’ailleurs le public semble dédaigner, au moins ne seront pas contraints de signer leurs œuvres dans les relents écœurants des papiers gras et des cheeseburgers.

§ - Eric Zemmour, dans le Figaro IDÉES, cite l’écrivain-journaliste Emmanuel Todd : « Les luttes de classes, c’est le France (…) Beaucoup plus que la chasse aux Arabes ou aux homosexuels, la lutte des classes est notre identité. » E. Zemmour commente : «  On ignore quelle  "chasse aux Arabes ou aux homosexuels" est organisée en France aujourd’hui. En revanche, on sait très bien qui interdit par la violence les exposés de Sylviane Agacinski contre la PMA et la GPA, et qui a chassé les "Français de souche" des banlieues où règne la terreur des caïds et le dogme envahissant du halal. »

§  -  Yves Coppens, Paléontologue. « Un constat : l’homme est un prédateur. Espérons que, peut-être avec une autre espèce à venir, la tolérance l’emportera. » (Fig.Mag. – 24-25 - I – 2020)

Commentaire : l’espoir d’Yves Coppens ressemble fort à un désespoir.

D’Yves Coppens (Fig. 28- I – 2020), un calcul et un constat inexorables : « L’humanité a légitimement assuré sa survie en puisant dans l’environnement pendant 3 millions d’années. Mais, elle n’a pris conscience qu’au XXIe siècle, avec 7 ou 8 milliards d’individus (contre quelques centaines de millions au début de notre ère) [qu’] elle atteindrait les limites de la durabilité de son environnement. Le nombre croissant des inondations, la force grandissante des cyclones, la fonte des glaces du Groenland, les terribles incendies de l’Australie et la destruction consécutive de multiples espèces animales et végétales, en sont la preuve. Mais de grâce, ne jetons pas la pierre à l’humanité que j’ai vu naître et qui n’a fait, tout au long de ces années, comme n’importe quelle espèce animale, que ce qu’il fallait pour survivre. »

Et ceci encore : « Je fais confiance à l’intelligence de l’homme. L’humanité est géniale et le manifeste si on lui en donne les moyens. »

Mes commentaires : Le paléontologue eût plutôt dû écrire : « … si elle s’en donne les moyens… » En effet, supposerait-il que quelque force inconnue ou supérieure, lui refuserait ces moyens ? Que l’intelligence des hommes n’appartiendrait qu’à quelques-uns ? Qui ? Lesquels ?

Quant à l’humanité, il serait grand temps qu’elle ne soit plus seulement « n’importe quelle espèce animale », mais qu’elle devienne « l’espèce humaine » dont les livres n’ont parlé jusqu’ici que par anticipation nostalgique !

Rappelons cette prédiction d’Alexandre Vialatte : « La nature ne sera bientôt plus qu’une espèce de souvenir d’enfance pour l’homme assis sur une chaise de métal au milieu d’un cube de ciment. » (Chroniques de La Montagne)

µ  --  3 --   Restes & reliefs.

−       Mme Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix il y a peu d’années, est contrainte de répondre devant la Cour internationale de justice de La Haye (c’était au 10 décembre de 2019) d’un génocide commis contre les Rohingya par des militaires birmans, ses concitoyens. Il y eut des violences meurtrières, certes, mais non pas de génocide, une terrible répression : la plupart des Rohingya vivant en Birmanie se réfugièrent au Bangladesh frontalier. Or, à l’époque des faits, beaucoup (dont l’auteur de La Styx Croisière) signalèrent les attaques des Rohingya, des musulmans, contre les forces de l’ordre de leur pays d’accueil. Assaillant les commissariats et les postes des gardes frontières de la région, ils auraient tué au moins trente ( ?) personnes. Les mœurs birmanes n’ont rien de comparables aux nôtres : il suffit de trente morts birmans pour que les autorités locales réagissent par une violence nationaliste extrême, certes, mais compréhensible. Pour les Français, il faudra bien plus des 250 victimes d’entre les leurs (affaires Mohamed Mehra et des enfants juifs assassinés avec leur père, assassinats du Bataclan, 90 morts de la Promenade des Anglais à Nice et de divers assassinats, dont ceux d’un prêtre et d’un couple de policiers par des musulmans fanatiques avant qu’ils ne pensent à lever le petit doigt. Il est vrai que le Français n’a plus droit à une identité propre depuis « le temps des colonies », il n’a plus de nation, il est mondialisé et reconnu seulement comme consommateur. Il n’a rien à défendre, pas même sa propre personne, dont les défenses légitimes sont continument  considérées comme disproportionnées par la justice. C’est d’ailleurs la philosophie du marché, du libre-échange et de M. Macron. On se bat pour l’argent, pas pour les personnes ni le bien commun…

−      Le quotidien Le Monde ( 10 / XII / 2019) accuse Mme Aung San Suu Kyi  (« … une dirigeante qui a trahi ses idéaux de rebelle au temps de la junte… », tout en reconnaissant que  « Depuis le début de la tragédie la Prix Nobel de la Paix a toujours nié la réalité des accusations portées contre l’armée… »

Difficile, pour un organe de presse, d’être plus trouble, voire faux-cul et donc le cul assis entre la chaise de l’antimilitarisme et celle des valeurs consacrées de la gauche bien-pensante.

 

µ  --  4 --  En toute logique consécutive, je viens de m’abonner au quotidien du matin, Le Figaro, suivi de ses compléments, Le F. Magazine, le F. Madame, le F. de l’économie… J’en reparlerai.  AUTANT PRENDRE LES NOUVELLES DANS LES PAGES DE LA DROITE AFFIRMÉE ET ASSUMÉE QUE DANS CELLES D’UNE DROITE HONTEUSE, DISSIMULÉE, ISLAMISÉE SOUS LE SAINT FRUSQUIN DE LA LAÏCITÉ, ENRICHIE DANS LE SILENCE BANCAIRE, DANSANT AVEC SON ANTIQUE MASQUE PROGRESSISTE ET DEMANDANT AU PEUPLE DE SE SERRER LA CEINTURE.

 

µ  -- 5 --  C’est lassant, à la fin ! Ça ne s’arrête jamais… Partout où pénètre l’islam s’installent la discorde, la haine, le meurtre et l’assassinat. Je ne supporte pas cette religion haineuse et tueuse. Elle m’invite à la haine en retour. Elle m’y entraîne dès que je ne me surveille pas.  Que les musulmans pacifiques et tolérants aient enfin le courage de nettoyer leur maison de ces criminels, de les renvoyer « au pays », là où tuer est un événement parmi d’autres, ni plus ni moins scandaleux que d’autres, souvent souhaité à celui ou celle qui se distingue des autres musulmans dans ses idées ou ses comportements. Oui, c’est lassant, à la fin !

 

Lassant encore ! C’était ce vendredi 3 janvier, à Villejuif, banlieue parisienne où, dans le Parc des Hautes-Bruyères un homme de 56 ans et sa femme font du jogging. Un jeune homme, couteau au poing, se jette sur un couple couteau à la main et, ayant crié « Allahou akhbar ! », poignarde le quinquagénaire qui tente courageusement, à mains nues, de défendre sa femme, laquelle ne sera que blessée. Lui est atteint mortellement car des policiers surgis opportunément tuent le tueur ou, selon le langage technologisant en vigueur, le neutralisent. Auparavant, une autre personne se blessée elle aussi, bénéficiant de ses intentions criminelles. De cet homme courageux il n’est question nulle part. On l’ignore. Quant au pauvre assassin, je l’oublie moi aussi, pourquoi m’encombrer de cette caricature d’homme ? Magistrats et médecins n’auront pas eu le temps de la déclarer atteint de maux psychiatriques le déchargeant de toute responsabilité.

 

Questions 1. Quel lien unit le couteau, le poignard… au musulman ? Un lien traditionnel, certes, mais peu usité sous nos latitudes. Nous n’en avons nul besoin. Personne ne met ce musulman en danger à Paris. Le « surineur » d’autrefois s’est donc converti à la plus stupide des religions, la musulmane : Michel Houellebecq, en un temps pas si lointain, eut parfaitement raison de la définir comme elle doit l’être. Ne faisons pas les naïfs : nous savons que dans l’assassinat d’un « mécréant » le « vrai croyant » recherche sa propre mort :  il en sera « récompensé » par son entrée au paradis des boucs, par la jouissance de 40 houris, jeunes femmes vierges, figures imaginaires d‘une lubricité d’outre-tombe tout aussi imaginaire. On ne peut enchaîner plus d’absurdités et de ridicules. Les apparitions de Lourdes et de Fatima, en comparaison, semblent des images dictées par la raison et le bon sens. L’homme au couteau n’a pas été « puni » par nos policiers, à l’inverse de ce que pensent la plupart de nos compatriotes, mais approuvé par une divinité sanguinaire et non moins absurde que toutes les autres divinités.

 

Question 2. Quel mérite a acquis l’assassin en mettant à mort par surprise et traîtrise un homme âgé, désarmé et moins préoccupé de lui-même que de protéger son épouse. Où est le courage ? Où est la force virile ? Comment n’est pas perçue par l’assassin son infinie lâcheté, celle que redoutent tous les hommes de franchise et de courage qu’il y a sur terre ? Comment une religion, telle une sorte d’industrie productrice de passeports pour le meurtre, ne perçoit-elle pas la totale contradiction de ses moyens  − la bêtise du meurtre − et de ses fins, soit l’entrée de ses tueurs au paradis des boucs libidineux. On ne peut enchaîner plus d’absurdités et de ridicules ailleurs que dans la maison d’Allah.

 

Lµ  --  6 --   Observation. Recherche de quelques renseignements au sujet du philosophe Jürgen Habermas. Je les trouve dans le Thesaurus, vol.26, de l’Encyclopaedia Universalis, sous la signature de Gerhard Höhn. Rien de mieux qu’un Allemand au passé trouble (*) pour nous présenter un autre Allemand de la manière la plus abstraite, brouillonne et incompréhensible qui soit. J’ai senti ma tête se dessécher comme à l’été, sous la canicule.

(*) G. Hönn, je viens de l’apprendre, fut l’heureux titulaire d’un passé nazi reconnu, jamais dénazifié, récompensé au contraire par des travaux admirés dans le monde de l’industrie, du commerce et des affaires.

 

Lµ  --  7 --  Affaire Gabriel Matzneff. Trente ans au moins que Saint-Germain – des – Prés et l’univers papetier parisien savent tout des amours de l’Ange Gabriel pour les petits garçons, mais aussi pour les fillettes à peine nubiles. Quant à moi, pour celles-ci, j’en ignorais tout étant donné mon éloignement des Ve et VIe arrondissements et de la faune scribouilleuse qui les peuple. J’avais, en 2013, dans un article réservé à La Cause littéraire, fait l’éloge du livre de G.M., Séraphin c’est la fin, allant jusqu’à voir dans l’écrivain vomi aujourd’hui par ceux qui l’encensaient hier, un frère ou tout comme : « Les livres que de vous que j’avais lus autrefois me l’avaient déjà indiqué. Vous êtes un frère. » J’avais été sensible à sa révolte contre la coalition des médiocres dont je commençais alors à souffrir.

Pour des raisons mystérieuses donc, les gratte-papiers de la « presse-purée » (un mot excellent de G.M.) m’ont aussi écarté de leurs pages fétides du conformisme le plus bien-pensant. Frère ou pas, cet article élogieux ne reçut jamais ne seraient-ce que trois mots d’amitié. Peut-être, s’il m’a lu, et se connaissant bien, G.M. a-t-il pensé que je me moquais de lui …  Je doutais soudain de mon propre élan vers l’écrivain. « Séraphin c’est la fin ! est un bon livre » : je l’ai écrit, et l’écrirais encore. Ce qui, en fait, me sépare de son auteur, c’est qu’il se plaint à n’en plus finir. Il méritait les prix littéraires que d’autres ont obtenus par on ne sait quels stratagèmes déshonnêtes sans qu’il en reçoive aucun − il a cependant obtenu le prix Renaudot pour son Séraphin ! −, il se plaint de ses faibles chiffres de vente et de sa relative impécuniosité, il se plaint de n’être presque plus rien ni personne dans la sphère des Lettres parisiennes… Bref, il n’est que loques et décombres, en dépit de la bourse rondelette que lui accorda l’Académie et de la générosité de l’État (par l’intermédiaire du C.N.L.[*]) à son égard : depuis plusieurs années il bénéficie d’une rente de 12.000 €, ramenée plus tard à 6.000 €… Je prends l’initiative peu élégante de me comparer : mon travail d’enseignant et mes gains littéraires m’ont seuls procuré mes ressources, sans nulle prime pour ceci ou cela. Je n’ai jamais mendié ni fait mendier à mon profit. Ma règle est de ne pas gémir en public. Les choses de la morale se sont inversées en raison des affaires Weinstein, Epstein et autres abuseurs de demoiselles et de très jeunes filles, à la suite desquelles des dames nombreuses, encore jeunes, à leur tour révèlent qu’elles furent séduites et violées par un G.M. trentenaire alors qu’elles n’avaient que 13 ans. Des livres se publient ou vont se publier à ce sujet. Les éditeurs de G.M. le rejettent désormais, dont la maison Gallimard. Le tout Paris du gribouillage l’a saisi entre ses griffes et a commencé à le dépecer. Je n’en ferai pas autant. La réalité bien visible est que G.M. est un Narcisse de première grandeur, un homme de notre temps, consommateur de chair fraîche, occupé uniquement de ses succès et insuccès de librairie, de son image de séducteur plutôt misérable, de ses plaisirs, de ses jouissances de libertin cynique, de ses « amours » bien particulières. Il est beaucoup plus facile, il me semble, de caresser un garçonnet d’Asie du sud-est livré à la prostitution par sa famille, de violer une innocente qui ne fait que poser le bout du pied sur le seuil de la dangereuse maison des hommes, que de séduire une de ces femmes qui ont déjà pratiqué le monde dont elles déjouent aisément les mensonges et les pièges. De celle-ci, oui, on  peut et doit attendre un consentement clair ou un refus déterminé. Le succès n’est pas écrit et l’échec est le risque. Il y faut de la conscience, de la loyauté, du courage.

Je nµ  --  8 --  Bonnes nouvelles attendues.  ---

J’attends que la lycéenne de l’Isère, jeune fille de 15 ans, déscolarisée, menacée de viol, de mort par égorgement… par des musulmans crétinisés pour avoir tenu sur le réseau Facebook des propos hostiles à l’islam, soit soutenue par la justice française  (elle n’a commis qu’un blasphème, ce que nos lois autorisent – et que ses persécuteurs soient retrouvés et condamnés.   

J’attends que les citadins établis à la campagne soient déboutés dans les procès qu’ils intentent aux coqs des villages, aux cloches des églises, aux chèvres bêlantes, aux grenouilles coassantes, aux chantantes cigales des garrigues,  à la nature en somme.

J’attends que le sanglier Maurice, aujourd’hui âgé de 5 ans, marcassin blessé et apeuré recueilli par Mme Bachellerie, en son village de Corrèze, soit autorisé à vivre encore longtemps, contre la bêtise de son dénonciateur, celle des chasseurs-tueurs et une loi relativement élastique (la jurisprudence établie devrait le permettre)…

 

µ  --  9 -- VISAGE DE NOTRE PAYS.

Un an et plusieurs mois déjà que les Gilets Jaunes, défilant dans nos rues et avenues, occupant places publiques et ronds-points, commettant diverses déprédations sur leur passage, ont tiré le signal d’alarme que résume ainsi un revenant des ères précédentes, M. Brice Hortefeux : « La marque de ce quinquennat, c’est le désordre public. » Rien de plus vrai, à ceci près que l’on peut sans risque de se tromper, affirmer que le désordre est universel. En effet :

M. Macron, repassé du bœuf à la grenouille, en dépit de sa promesse d’être le Moïse des peuples de l’Europe, n’est plus que la mouche d’un coche auquel manquent une roue, deux chevaux et le siège du phaéton.

M. TRUMP fait bande à part avec M. Netaniaou pour, d’un commun accord, finir le dépeçage intégral de l’ancienne Palestine… Pourquoi y mettraient-ils des formes ? On sait que les Palestiniens et leurs alliés sont partisans de la disparition-destruction de l’État d’Israël, qu’ils n’ont jamais voulu négocier quoi que ce fût depuis 1948, qu’ils pleurent leur malheur impuissant devant la communauté humaine et bombardent Israël par élans de rage intermittents. Côté bêtes brutes, M. Bolsonaro poursuit la destruction en règle de l’espace amazonien et de ses populations aborigènes sans l’ombre d’un état d’âme ; M. Erdogan emprisonne le moindre opposant auteur d’un murmure, avec la plupart des journalistes turcs ; les pays en voie de développement rejettent aux océans des milliers de tonnes d’ordures et de matière plastique ; nous sommes pour ce méfait leur premier modèle. Tout cela ne serait que broutilles si n’avait été portée à la connaissance du monde l’affligeante nouvelle de la destitution de Mme Ségolène Royal de son ambassade des Pôles. Elle y surveillait, lors d’épuisants allers et retours d’un pôle à l’autre, la fonte des banquises et l’effondrement moral des pingouins, manchots, ours blancs, loups, phoques, éléphants de mer et Esquimaux. On s’attend à la complète disparition de cette faune pourtant pacifique  et d’humeur toujours égale.

Dans le pays de France, voulant réformer les règles existantes de la mise à la retraite des administrés et autres citoyens subalternes, comme celles de ses modalités financières et temporelles, les autorités gouvernantes déclenchent la grève des transports, l’émeute, la protestation, la colère. Les mensonges de l’exécutif, ses promesses en forme de carrés de chocolat empoisonnés présentés dans de  brillants papiers dorés, ses reculs incessants sur des principes qu’il prétendait inébranlables (« l’universalité » des régimes de retraite, par exemple), la destruction systématique qu’il entreprend des solidarités et des services publics et régaliens, tout engendre la défiance profonde des citoyens. Le prince Macron est insulté par les foules dès qu’il sort de son palais, on brûle La Rotonde, son restaurant fétiche, on l’assiège devant le théâtre où il est entré en catimini, les rues ne désemplissent plus : avocats jetant leurs robes aux pieds de la ministre de la justice ; médecins, infirmières, aides-soignantes, tous furieux de voir s’écrouler sous leurs yeux l’hôpital public, gage d’une solidarité nationale, d’un bien partagé, d’une véritable humanité… Les suivent professeurs, élèves, agriculteurs, gens du rail, syndicalistes, camionneurs, policiers eux-mêmes, et, en fin de compte, un nombre considérable de représentants des professions les plus diverses… Personne, après 45 années de travail rémunéré au lance-pierre, ne veut  mourir de faim, ne pouvoir aider ses enfants ni s’offrir le moindre petit plaisir avec ses mille euros de retraite mensuelle. Ce serait une fortune en Somalie, c’est à peine une aumône en France.

Il devrait être facile de voir que tout est à reprendre, que l’on n’est pas exactement dans le désordre, mais dans un chaos tel que la France n’en a plus connu depuis les famines paysannes et les grandes grèves de l’après-guerre. Je n’ai pas même besoin de parler de ces religieux fanatiques qui chaque jour frappent et assassinent des citoyens innocents  − parfois des enfants  −  à l’arme blanche comme à l’arme à feu. Nous sommes, sous le règne de Macron-Jupiter, arrivés à tous les dérèglements, revenus au tohu-bohu originel. Merci mon Dieu !   Rappelons-nous Polybe : « La monarchie dégénère en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie, la démocratie en anarchie. » (Histoires, VI, iii. – 2e siècle av. J.-C.) Résumons-nous : rien ne marche, rien ne marchera jamais. Rions, rions !  

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µ  --  10 -- Plaisanterie de fin. On se préoccupe grandement ces jours-ci de certain coronavirus, venu de la Chine, auteur de quelques centaines de morts là-bas. Est-ce bien raisonnable quand nous avons chez nous le coranovirus, bien plus mortifère, immanquablement doté « d’antécédents psychiatriques » et auteur chez nous de près de 500 assassinats ?

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LES MOTS DE L’ÉCRIVAIN   --  X

 

PRIX LITTÉRAIRES

On m’en a décerné quelques-uns, pas trop. Je ne les ai pas dédaignés. Ils m’ont fait plaisir et m’ont fait connaître pour un temps. Quatre prix, d’inégale importance, juste ce qu’il faut pour ne pas devenir un cheval de course.

Après tant d’années, je n’y attache plus guère d’intérêt.

Certains en ont conçu de la jalousie. C’est ainsi sur les hippodromes parisiens.

 

PSEUDONYMES  et  HÉTÉRONYMES

Je m’en étais fabriqué quelques-uns, assez tôt. Non pour rivaliser avec un Fernando Pessoa. Non pour m’illustrer (allons donc, s’illustrer !!! ???) dans des genres littéraires différents, mais parce que mon nom patronymique ne me plaisait pas. Ensuite, parce que j’étais peu sûr de moi, éprouvant le besoin de me masquer pour monter sur la scène. Attirance pour les noms de lieux : je fus Yves Wissant, et  dernièrement, pour rire, Maxime du Touret de Loisne, dit Le Béthunois ; Jules Montalenvers de Phrysac…

Si je me suis arrêté sur Host, c’est pour la racine latine hostis ; et encore pour l’ost, l’armée et sa fonction.  Une violence certaine m’habitait que l’écriture et la rencontre d’une femme ont jugulée. Un temps, le pseudonyme m’aida aussi à échapper à certaines recherches et poursuites, dans le domaine privé, qu’on se rassure.

(Cf. NOM)

 

GRENOUILLE ET BŒUF

Jamais enclin à me prendre pour un bœuf, et moins encore pour une grenouille, abandonnant le rôle à quelques confrères et à la critique Josyane S.

Qu’on excuse cet instant d’humeur.

 

INGRATITUDE

La vraie, c’est l’abandon de poste ou de promesse, surtout si l’on vous a fait une grâce, un don… ou si vous aviez promis.

J’y suis tombé de rares fois, mais j’y suis tombé, pour ma grande honte.

 

La fausse, c’est encore abandonner le service que vous rendiez à celui dont vous comprenez soudain qu’il ne veut que vous asservir, que vous lui soyez utile et rien qu’à lui, que vous le poussiez à la place confortable où il s’est imaginé que vous pouviez le conduire. Profiteur, pique-assiette, suceur de votre sang, férocement exigeant parfois, ne vous offrant rien jamais en retour, prétextant l’amitié qui ne lui coûte que le mot… Et si vous avez eu la faiblesse de lui rendre le service attendu, il s’empresse de vous en vouloir et de vous dénigrer, ou mieux encore, de vous demander davantage. Exploiteur en somme, celui-là je l’ai rencontré plusieurs fois et laissé sans remords au bord du chemin.

 

JALOUSIE

Aucune. Elle déshonore. Perte d’énergie et de temps.

 

ŒIL et l’OREILLE  (l’ -)

Ils servent fidèlement l’écrivain, l’artiste. S’il se mêle à leur usage un brin d’intelligence, un soupçon de sensibilité, deux doigts d’intuition, ils deviennent ses détecteurs les plus précis.

 

PARISIANISME

Je l’ai frôlé par distraction et en raison des circonstances. Cela sent mauvais, très mauvais : l’artifice, les envieux, les  tartufes, le mépris, le potage médiatique rance, la chiennerie d’appartenance, de soumission au genre, à la tendance, à l’idéologie… Une soupière fétide que l’on vous soupçonnera toujours d’être de vouloir y tremper votre cuiller et de l’avaler à vous seul.

J’ai quitté sans difficulté de cette table-là.

 

POSTÉRITÉ

Oui, on peut en parler. C’est d’ailleurs la seule chose à faire car on ne la connaîtra jamais.

Sans tomber dans le pessimisme funéraire d’un Dominique Noguez  ̶  « Il faut, pour laisser une petite trace dans la postérité ou même, simplement, dans le monde d’aujourd’hui, un effort aussi improbable que celui qui permettrait de soulever, au fond d’une tombe, la pierre qui la ferme. »  ̶  mes restes de bon sens me disent qu’il serait peu raisonnable d’en attendre quoi que ce fût.

 

 

RECONNAISSANCE

Il m’est arrivé d’être en position de reconnaître une aide, un bienfait : j’y ai répondu par l’aide et le bienfait, et, si c’était possible, par une volonté d’amitié. Ainsi la connaissance a parfois suivi la reconnaissance. L’échange est humain, l’égoïsme inhumain.

 

RÉEL  (le -)

Il n’existe pas. J’en ai jugé ainsi vers mes trente ans.  Nous disparaissons, et avec nous toute cette illusoire réalité qui nous entourait. Notre personne est néant : au mieux, trois générations après nous, une bribe de souvenir demeure. À la quatrième notre nom ne dit plus rien à personne.

De nous, dans le meilleur des cas, ne demeure que l’œuvre, si œuvre il y a. On lit et commente les dialogues de Platon, mais de l’homme Platon on sait peu de chose. (cf. Plutarque). Quant à Homère, aveugle ou non, seul ou pluriel, on ne connaît que son œuvre. Le réel véritable, c’est l’œuvre. Mais on ne la produit pas d’abord pour acquérir cette sorte de réalité, mais plutôt pour le plaisir et les jouissances qu’elle nous procure, les ouvertures qu’elle propose, et c’est heureux qu’il en soit ainsi. Les monstres auteurs du meurtre de millions d’hommes, inventeurs de bombes et de cruautés insignes, d’une non-œuvre pour tout dire, ne nous laissent que leur nom honni et répugnant. Il tombe dans les livres d’Histoire, dans ce récit fictif des charroyages du monde dont se délectent les spécialistes. Qui se souvient d’Assurbanipal ?  Il y faut plus de temps, mais leurs noms finissent aussi par s’effacer.

 

FIN de La Styx Croisières 1 – pour janvier 2020

Michel Host


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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005