Identification

Ici suivi de Éloge du vent, Max Alhau

Ecrit par Matthieu Gosztola 17.04.18 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions La Porte

Ici suivi de Éloge du vent, 2017

Ecrivain(s): Max Alhau Edition: Editions La Porte

Ici suivi de Éloge du vent, Max Alhau

 

Se tenant face au vent, à sa douce immensité (souvent)en caresse, Max Alhau est à « l’écoute de ces paroles qui furent [s]iennes et qui ne sont plus qu’un écho à travers le temps ». Il a fait choix de « prendre la terre telle qu’elle se donne », et de regarder « au plus épais des forêts quelles étoiles les éclairent ». Marchant, marchant, marchant, il cherche à être entraîné « au plus loin d’une vie sans frontière ».

Au plus loin ? Ici.

Ce qui est une manière belle de cheminer au-dedans de soi.

Dans une douceur tremblée qui ne renie rien de la profondeur du noir de fumée, Max Alhau dit la beauté qu’il y a à être là, comme un chuchotis, face aux sources, aux arbres, aux fontaines, à être là pour – déjà – disparaître, pour être – sans nulle douleur – ce frisson de source sur de la mousse, dans une forêt enchantée prenant le temps de venir saluer, de sa main peuplée d’oiseaux et de papillons de nuit (plus particulièrement le Manteau à tête jaune et la Phalène rustique), le mouvant des nuages.

Morceaux choisis :

 

Ce que tu retiens fébrilement dans tes mains, le moindre souffle le disperse et te voilà comme dépossédé de ce que tu n’avais jamais acquis.

Le chant d’un merle dans le silence du jour, comme s’il s’efforçait de le maintenir dans son juste équilibre, comme s’il repoussait les ténèbres à venir.

Ne laisse rien derrière toi, à part quelques pas semés en chemin. Ne compte que sur l’oubli pour savoir qui tu as été, tel l’éclair brûlant le ciel et retournant aussitôt vers son absence.

On n’en finit pas de débusquer les énigmes que chaque sentier recèle et d’oublier les raisons mêmes de nos errances.

Ce jour était si clair que tu aurais pu apercevoir le vent, écouter des paroles maintenant enfouies dans leur absence.

 

Matthieu Gosztola

 

Aller plus loin : se procurer le fort bel essai de Pierre Dhainaut – accompagné d’un choix de textes de Max Alhau – intitulé Max Alhau, une mesure ardente, Éditions des Vanneaux, collection Présence de la poésie, 2012.

 

Né le 29 décembre 1936 à Paris, Max Alhau aété professeur de lettres modernes dans la région parisienne puis au CNED de Rennes et chargé de mission pour la poésie à Paris X Nanterre.

 

Bibliographie

Poésie :

Si loin qu’on aille, L’herbe qui tremble, 2016

En bref et au jour le jour, La porte, 2015

Le temps au crible, L’Herbe qui tremble, 2014

Aperçus, Lieux, Traces, coll. « La main aux poètes », éditions Henry, 2012

Du bleu dans la mémoireavec des encres d’Hélène Baumel, Voix d’encre, 2011

D’asile en exil, Voix d’encre, 2007

Retour à Lisbonne, Tertium, 2007

Proximité des lointains, L’arbre à paroles Maison de la Poésie d’Amay, 2006

Horizons et autres lieux, Encres Vives, 2004

A la nuit montante, Voix d’encre, 2002

Nulle autre saison, L’arbre à paroles, 2002

Le fleuve détourné, L’arbre à paroles, 1998

Cette couleur qui impatiente les pierres, Voix d’encre, 1998

Sous le sceau du silence, Rougerie, 1995, Prix Artaud

D’un pays riverain, Rougerie, 1990

L’inaccompli, Sud, 1989

Ici peut-être, Rougerie, 1987

L’instant d’après, Brandes, 1986

Les mêmes lieux, Rougerie, 1982

Passages, Rougerie, 1980

 

Nouvelles :

Une ville soudain désertée, Editinter, 2004

La Falconnière, Editinter, 2000

La ville en crue, Amiot-Lenganey, 1991, Grand Prix SGDL de la Nouvelle

Le chemin de fer de petite ceinture, Le temps qu’il fait, 1986

 

Anthologie, essai :

Une mesure ardente, sur Max Alhau par Pierre Dhainaut, collection Présence de la poésie, éditions des Vanneaux, 2012.

 

  • Vu : 2563

Réseaux Sociaux

A propos de l'écrivain

Max Alhau

 

Max Alhau, né le 29 décembre 1936 à Paris, est un poète français.

 

A propos du rédacteur

Matthieu Gosztola

Lire tous les textes et articles de Matthieu Gosztola

 

Rédacteur

Membre du comité de rédaction

 

Docteur en littérature française, Matthieu Gosztola a obtenu en 2007 le Prix des découvreurs. Une vingtaine d’ouvrages parus, parmi lesquels Débris de tuer, Rwanda, 1994 (Atelier de l’agneau), Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin (Éditions de l’Atlantique), Matière à respirer (Création et Recherche). Ces ouvrages sont des recueils de poèmes, des ensembles d’aphorismes, des proses, des essais. Par ailleurs, il a publié des articles et critiques dans les revues et sites Internet suivants : Acta fabula, CCP (Cahier Critique de Poésie), Europe, Histoires Littéraires, L’Étoile-Absinthe, La Cause littéraire, La Licorne, La Main millénaire, La Vie littéraire, Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-Française, Poezibao, Recours au poème, remue.net, Terre à Ciel, Tutti magazine.

Pianiste de formation, photographe de l’infime, universitaire, spécialiste de la fin-de-siècle, il participe à des colloques internationaux et donne des lectures de poèmes en France et à l’étranger.

Site Internet : http://www.matthieugosztola.com