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A propos de Sang tabou, Essai intime, social et culturel sur les règles, Camille Emmanuelle, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 21.06.17 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

A propos de Sang tabou, Essai intime, social et culturel sur les règles, Camille Emmanuelle, par Michel Host

 

Un long chemin

Le sujet des règles féminines, hors sans doute les traités médicaux et la presse dite « féminine », n’est guère abordé dans l’édition courante, dans la littérature, les essais… sinon aux États-Unis semble-t-il. Depuis quelque temps, il l’est dans la presse quotidienne et hebdomadaire, notamment dans le quotidien Le Monde. Un tabou, effectivement, est en train de tomber. Tabou si évident qu’il est presque inutile de le souligner : le « secret » était jusqu’ici plutôt bien gardé dans les familles, auprès des enfants et souvent même des fillettes et des jeunes filles elles-mêmes, engendrant chez certaines la peur et la honte. Ne parlons pas des jeunes garçons ! Camille Emmanuelle voit ici un très regrettable retard culturel, une arriération, une perpétuation de l’ignorance et donc le terrain préparé pour les à-peu-près, les fables sur la mayonnaise qui tourne et le vin qui se changera en vinaigre… mais aussi pour la moquerie, la plaisanterie humiliante, la dénomination injurieuse, dénigrante, infériorisante, et, somme toute pour des propos relevant de la haine à peine masquée, de la pensée à son plus bas niveau, voire de la non-pensée.

D’abord, un bref florilège de citations extraites de cet ouvrage indispensable parce que d’une lecture aisée, illustré des seules précisions techniques indispensables, livre éclairant, audacieux car il brise (avec quelques autres qu’il ne manque pas de citer) le vieux tabou des règles, si soigneusement entretenu par les religions, et en premier lieu les monothéismes si prompts au mépris, car esquivant la raison par choix de la domination. Ces citations manifestent le fond d’énergie qui a toujours mû les femmes dans leur progression vers l’égalité, leur courage, leur fondamentale joie de vivre, et l’esprit libérateur de l’ouvrage :

« C’est mon corps, je n’y peux rien » (p.127).

« L’idée est que l’on puisse exprimer nos émotions, liées en partie, effectivement, parfois quelques jours par mois, à nos règles, sans crainte de se prendre une remarque sexiste en retour dans la tronche » (p.128).

« Le monde devrait arrêter de parler ainsi des règles. C’est ce qui fait que la vie existe ! Cela devrait être vu comme quelque chose de central, dans l’humanité » (Buck Angel, « trans » passé du sexe masculin au féminin, p.174).

« Pourquoi dit-on aux jeunes filles que leurs règles, c’est l’entrée dans la féminité, c’est positif, mais qu’ensuite on leur demande de les cacher, comme quelque chose de sale, de honteux ? » (p.193).

Éprouver de la répulsion pour les règles, c’est éprouver de la répulsion pour la femme et les femmes. C’est encore ne pas reconnaître notre appartenance à la nature, et donc plonger au fond de la bêtise. S’il s’agit de femmes se diminuant, se cachant, c’est qu’elles auront trop subi d’humiliations et de douleurs (le phénomène est souvent douloureux) ; les pages très claires de l’auteur sur l’endomètre – c’est-à-dire ce que sont exactement les règles, pas seulement un écoulement sanguin – en disent la réalité, la nécessité, la fonction, avec les dangers d’une redoutable maladie. C’est contourner ces choses « initiales » ou « centrales ». S’il s’agit d’hommes méprisants, disons qu’ils n’auront pas quitté l’espace des contes primitifs, des anathèmes de la tribu et des peurs religieuses. Ils ne se seront pas risqués à sortir des basses satisfactions et du faux confort de l’ignorance.

On est particulièrement ému des paroles de Buck Angel, ce transsexuel qui énonce la vérité première et ultime des choses : « C’est ce qui fait que la vie existe ! ». C’est bel et bien aussi ce qui fait que le crétin qui plaisante lourdement (chose assez courante !) d’une manifestation biologique qui appartient au corps féminin et à lui seul, jouit lui-même de la vie et qu’il « existe ». Sans les règles de sa mère, sa bêtise nous eût été épargnée, certes, mais, il faut en avoir conscience, ni elle, ni lui, ni personne n’a pu encore (sinon les technologies médicales contemporaines) se dresser contre la loi naturelle générale. Ému encore par cette contradiction absurde où l’on enferme les jeunes filles : merveille de l’entrée dans la féminité, honte au point de devoir s’en cacher (cf. l’origine grecque de l’expression en catimini) !

Les règles sont la preuve de la possibilité de l’amour « dans l’humanité », il me semble : amour pour la vie, amour qu’il devrait être naturel à tout homme de manifester à la femme qui le porte à la vie, puis à l’existence, et qui portera leurs enfants et leur descendance.

Camille Emmanuelle aborde avec objectivité mais aussi avec humour les divers aspects sociétaux concernant les règles. La question est réelle, mais elle n’a pas trait au drame. L’intention du livre est double : offrir une vision objective des manifestations et usages liés aux règles dans nos sociétés et mettre cette mise en lumière au service de la lutte contre les préjugés responsables des comportements négatifs et outrageants.

Parmi ces aspects, retenons que :

– On peut rire ou ne pas rire avec les cent locutions employées dans diverses langues pour désigner les règles sans les nommer (pp.33 à 36). Cet éventail lexical peut éveiller la réflexion, et sa richesse dit l’intérêt masqué plus ou moins empathiquement prêté au phénomène.

– Les femmes de ce temps se libèrent elles-mêmes, elles « déconstruisent » la fable et les fables ; elles posent et se posent les vraies questions liées au quotidien, entre autres celles-ci : « Pourquoi est-ce que l’on est capable de parler à notre conjoint de nos problèmes de digestion, mais qu’on ne lui parle quasiment jamais de nos règles ? » « Pourquoi baisser la voix lorsque l’on demande un tampon protecteur à une collègue de travail ? », etc.

– Visibilité / invisibilité sont au cœur des préoccupations féminines, avec la question des tampons. La couleur bleue si omniprésente dans les publicités concernant les serviettes protectrices, que signifie-t-elle, sinon un presque déni de réalité, une ultime « protection » des esprits timorés éloignés du réel et du naturel ? (p.53 et sqq.) Les questions de la tache, de l’odeur sont traitées comme elles doivent l’être. Se comprendre, y compris dans son corps, est indispensable pour les femmes, afin de se garantir efficacement et d’écarter les faux motifs de honte. Et l’homme a tout à gagner à ces savoirs. Les rêveries idéalisantes de la publicité, ses mensonges, sont par ailleurs amplement soulignés (pp.51-52). Quant au masculin, Camille Emmanuelle a la charité de ne pas rappeler que sans une hygiène qui parfois est impossible (les voyages dans les transports publics peuvent nous en convaincre) son odeur peut elle aussi incommoder.

– Aux pages 19 à 21, l’auteur donne un plus qu’utile et compréhensible cours de rattrapage sur ce que sont exactement les règles féminines, le « cycle » féminin… avec tout ce qui les concerne, de l’ovocyte à l’ovulation, de l’endomètre et des cellules qui le composent, des manifestations douloureuses et de leurs causes, de la présence ou de l’absence des règles et des effets de la prise de « la pilule ». La question des premières règles, celles du SCT (Syndrome du choc toxique) sont traitées de la plus claire des façons. La question aussi de l’utilisation des tampons, de leurs avantages et inconvénients et des différents types de protections utilisables de nos jours. Cela lié naturellement aux questions de la crainte de la tache, du confort, des différences d’absorption…

Ici, pour le lecteur, la lectrice, peut se poser le problème de la nomination de ces produits d’hygiène. Pourquoi les appeler des « protections » ? Le mot ne suppose-t-il pas qu’elles serviraient à se défendre d’un danger, d’effets nocifs de ce qu’en même temps on présente à juste titre comme le phénomène le plus normal qui soit ? N’y a-t-il pas là quelque chose à réfléchir ?

– Autres petits cours indispensables et jamais ennuyeux concernant les fables obscurantistes, d’origine religieuse pour la plupart, et toutes plus absurdes les unes que les autres : nocivité du sang des règles et injuste condamnation pour « impureté » de celles qui les ont et doivent en être punies… Il est vrai que la préhistoire n’est pas si lointaine, mais il n’est plus d’excuses à l’ignorance, et d’autant moins que le phénomène de l’ovulation et de sa fonction est aujourd’hui parfaitement expliqué. L’homme a pu craindre pour l’intégrité de son pénis, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Faire l’amour pendant les règles est un choix du couple, plus du tout une interdiction médicale ou religieuse.

– Par voie de conséquence, la misogynie ambiante a trouvé ici le moyen de renforcer la culpabilisation des femmes par l’effet sur la nature des tampons et serviettes, la nature qu’elles contribueraient à « polluer » par leur accumulation ! Notre auteur entame le combat en sens inverse, anéantit les faux arguments, bref, la propagande anti-femmes. Ce combat est  violent : l’artiste Donita Sparks, en 1992, lance son tampon à la foule en invitant les « connards » présents à le manger ! Des sportives de haut niveau se sont montrées en public dans l’évidence de leur sang menstruel, revendication qui aura pu passer pour provocation et qui l’était dans l’optique d’un combat. Notre auteur cite des faits du monde réel et vivant. On n’obtient rien sans violence dans une société qui célèbre la violence à satiété (cinéma, criminalité, violences faites aux femmes), une société de l’électrochoc publicitaire… Pour une fois, la raison et la justice me paraissent pouvoir tirer parti de ce type de virulence réactive.

– Quelques séquences du livre de Camille Emmanuelle sont particulièrement utiles et significatives.

Celles qui, de Pline (Ier siècle après J.-C.) à Cesare Lombroso (1835-1909), ce médecin légiste qui prétendit que la femme indisposée pouvait se livrer à cent atrocités, de l’infanticide au cannibalisme. L’excuse de l’un : le rapport entre règles-ovulation-fertilité ne devait être, à son époque, que très vaguement soupçonné ; celle de l’autre : on allait seulement découvrir « le phénomène de l’ovulation et [commencer] à lui assigner un rôle dans l’apparition des règles ». Si l’on ajoute ici les absurdes croyances ancrées depuis des siècles dans les esprits par la Torah, le Coran, la prédication chrétienne (les grands monothéismes), le bouddhisme et l’hindouisme, l’« impureté » de la femme réglée devient, si l’on peut dire, la règle, une règle qui exige l’éloignement, l’isolement, en somme la punition de la femme… À ce préjugé monstrueux peuvent s’ajouter « des croyances modernes véhiculées par la publicité, les médias et la culture mainstream », que les femmes de notre temps (ce livre en est une preuve entre autres) commencent à « déconstruire ».

– Le chapitre concernant la pudeur, le bon goût, la discrétion, n’est pas d’un moindre intérêt. L’auteur développe son sujet selon une logique qui va de soi une fois la réflexion entamée, allant jusqu’à entrer dans l’exaspérante dissimulation masculine, fût-elle inspirée d’une bonne intention. Ainsi, à un journaliste qui relève « la vulgarité inouïe » du sang visible dans une publicité (Libération, 8 avril 2016), il est rétorqué : « Il est né dans un bain de sang  qui sortait du sexe de sa mère. Pourquoi est-ce si tabou ? » Le sujet et le propos touchent à la nécessité de « survivre » pour l’humanité, laquelle d’ailleurs n’atteint qu’exceptionnellement ce degré de conscience d’elle-même et de son sort. Que les apeurés, les timides, les à-jamais-dégoûtés se rassurent, elle ne survivra probablement pas, elle a trouvé tant de moyens nouveaux de provoquer sa propre disparition ! En outre, puisqu’il est de nos jours tant question de « parité » (l’un des mille paravents de la bonne conscience), comment comprendre que l’homme soit si fier de ses organes génitaux et que la femme soit condamnée à avoir honte des siens ?

La leçon de ce livre qui ne donne aucune leçon est de lever le lourd préjugé de l’impureté et de la honte lié aux règles. Lever le tabou, c’est alléger le poids de mort (car il ne s’agit de rien d’autre !) imposé aux femmes par le monde obscur et aliénant des anciennes croyances, par cette sorte de désamour souvent mêlé de mépris que des hommes très nombreux encore réservent à la femme parce que femme, liée comme ils le sont eux-mêmes, ce qu’ils ignorent ou veulent ignorer, à des nécessités imposées par leur nature et dont les deux sexes dépendent : « … filez ce livre aux hommes. La connaissance est une arme, et la connaissance masculine des règles des femmes est une arme essentielle pour le dialogue entre les sexes ». Les anecdotes et faits avérés – de Marilyn Monroe à Jean-Marie Bigard, de Woody Allen à diverses artistes plasticiennes… – qui font aussi la matière de Sang tabou sont tous très signifiants et incitatifs. Tout est lié, tout est dans tout, nous ne découvrons rien. C’est un lieu commun.

Où est le chemin pour un progrès mental et sociétal ? Où sont les chemins ? Ils passent par des territoires à étendre, à explorer, par la mise en actes d’une empathie plus grande et partagée entre les sexes, par la « bienveillance » des femmes elles-mêmes pour leur corps, par une déculpabilisation dont on se doute qu’elle n’est pas entièrement réalisée, surtout lorsque des forces obscurantistes conscientes, des forces inconscientes issues du fond des âges maintiennent le couvercle de la dépréciation. L’étrange est que nous lancions des vaisseaux dans l’espace et que notre espace mental demeure aussi restreint, privé des horizons de l’affection et de l’amour de l’autre : l’Autre, encore et toujours au cœur de la question.

La femme revient à la femme, un sujet qu’elle connaît mieux que personne. Camille Emmanuelle conclut ainsi sa réflexion : « Ce livre n’est pas une déclaration d’amour pour les règles, mais une déclaration de paix. Un appel à être en paix avec notre corps, avec notre utérus, avec notre vagin et ce qui en sort. En paix avec nos féminités. […] Éduquons les jeunes femmes et les jeunes hommes sur le sujet ».

L’homme revient à la femme. D’abord il peut regretter que bien des féministes l’excluent de leurs réunions, de leurs rassemblements, de leurs cercles de réflexion. C’était fréquent (et explicable) dans les années 1970, années féministes exacerbées. Est-ce aujourd’hui la même loi d’apartheid sexuel ? Il faudrait voir cela de plus près. Un homme, un homme que je connais, qui n’a jamais trouvé dans le corps féminin et jusque dans son sexe que la fleur de beauté, la source de la vie et du plaisir, l’irrésistible lieu d’attraction et d’union, le corps joyeux, s’est pris à imaginer d’abord une évolution des mœurs. Une évolution qui pourrait faire date, engager un mouvement plus général : la femme ayant ses règles, avec l’accord des siens, de sa famille, de ses proches, doit être célébrée, fêtée plutôt que laissée dans son secret. J’en conviens, il y faudra un difficile renversement des esprits et des habitudes. Ce ne serait pas autre chose que la fête de la fécondité et le rappel de cette possibilité admirable de donner la vie, privilège de la femme. Ce serait le début, un lancement. Il y aurait un signe rouge-sang de cette merveille inscrit sur la porte, tout comme les enfants, à Noël, collent des papillons et des sapins sur la porte de l’appartement ou de la maison. Cela semble à la portée du féminisme militant ? Une simple idée, une suggestion qui peut sans doute être améliorée…

Le même homme, plus audacieux, ne croyant pas vraiment à la mise en œuvre de l’homme reconstruit, « augmenté » dans les éprouvettes, à l’ADN élaboré, mesuré, sans qu’il y ait plus besoin d’union des sexes, prévoit une sorte de révolution plus humaine (nous avons besoin d’humain, n’est-ce pas ! Nous en manquons, voyez le monde !), quelque chose comme une fête annuelle nationale, puis internationale de la femme et de ses règles, fête fixée à une date soigneusement choisie sur le calendrier lunaire. N’avons-nous pas déjà une fête des mères, une fête du travail, une fête des pères !… Où serait l’obstacle ? Nos socialo-progressistes affichés, enfin utiles à quelque chose, y trouveraient sans aucun doute l’occasion d’un véritable progrès de société. Ils renoueraient avec l’âme du monde. Cet homme serait heureux que Camille Emmanuelle lui dise : « Monsieur, nous ne vous en demandons pas tant, mais tout de même nous allons y réfléchir ! ».

 

Michel Host

 

Sang tabou, Essai intime, social et culturel sur les règles, Camille Emmanuelle, La Musardine, mars 2017, 207 pages, 17 €

 

Camille Emmanuelle est journaliste, chroniqueur et auteur. Elle travaille autour des questions de sexualité, de culture érotique, de culture porn, de féminismes, et de genre. Elle écrit pour Les Inrocks, L’Obs et Brain Magazine. Elle a publié : Paris-couche-toi-là (Parigramme, 2014), Sexpowerment, le sexe libère la femme (et l’homme) (Anne Carrière, 2016), Lettre à celle qui lit mes romans érotiques et qui devrait arrêter (Les Échappés, 2017).

 

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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005