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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Le plus et le moins, Erri De Luca

Ecrit par Philippe Leuckx , le Samedi, 11 Juin 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Récits, Italie

Le plus et le moins, mai 2016, trad. italien Danièle Valin, 208 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Erri de Luca Edition: Gallimard

Chez De Luca, l’ancrage dans la réalité napolitaine ou ouvrière ou encore alpine est au cœur de nombre de ses ouvrages. Naples, comme Montedidio (honoré du Prix Médicis étranger 2002) ou Le jour avant le bonheur, l’ont montré avec brio et inventivité. L’alpiniste accompli a trouvé moyen d’illustrer l’univers de sa passion par le biais de la fable dans Le poids du papillon.

Depuis, des recueils de nouvelles ou de récits ont accompagné les soubresauts de la vie du Napolitain, finalement relaxé dans un sombre fait divers, d’où il est sorti grandi et prompt à affronter d’autres combats, plus intérieurs sans doute, comme le révèle le dernier opus, ensemble de 37 récits, suivis de trois poèmes, au titre singulier – qui en éclaire la portée, disons, hautement morale, Le plus et le moins.

Entre récits autobiographiques et autres histoires à portée symbolique, l’auteur napolitain, né en 1950, ayant longuement vécu au sceau des réalités parfois très sombres de son parcours, sent l’intense désir d’évoquer, en pages réalistes, nourries d’expériences diverses, ce que fut un certain passé. Passé lointain de l’enfance comme événements plus récents liés aux faits de mai 68, d’un passage douloureux dans la France de 1982. Sans oublier le passé tout proche, lorsque sa mère, ainsi, dut remplacer sa carte d’identité. Chez De Luca, l’intime, le noyau familial rejoint sans cesse les préoccupations communautaires et/ou collectives de la cité.

Les rues d’hier, Silvia Tennenbaum

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 10 Juin 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Les rues d’hier, avril 2016, trad. anglais (USA) Colin Reingewirtz, 623 pages, 24,50 € . Ecrivain(s): Silvia Tennenbaum Edition: Gallimard

 

Le titre de ce roman peut faire penser, de prime abord, à l’ouvrage de Stefan Zweig, Le monde d’hier. On y retrouve des éléments identiques : la description d’un bonheur éprouvé durant les années précédant immédiatement la première guerre mondiale, la nostalgie d’une époque, perçue comme cosmopolite, ouverte à toutes les influences.

C’est, à travers l’histoire de deux familles, les Wertheim et les Süsskind, une véritable fresque historique qui s’offre aux yeux du lecteur et l’entraîne dans les grands épisodes de l’histoire de l’Allemagne contemporaine.

Les Wertheim, dont le patriarche se nomme Moritz, sont des Juifs intégrés, ils participent à la vie économique du pays, ils sont à la tête, par l’intermédiaire de Moritz, d’une prospère entreprise de textile. Ils se rendent au Städel Museum, s’intéressent à la Nouvelle Sécession, mouvement de peinture contemporain du tournant des 19e et XXe siècles. Ils n’ont qu’un lointain souvenir de la Judengasse, l’artère où habitaient les Juifs du ghetto de Francfort, quelques siècles plus tôt…

Cœur Tambour, Scholastique Mukasonga

Ecrit par Mélanie Talcott , le Jeudi, 26 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman

Cœur Tambour, janvier 2016, 176 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Scholastique Mukasonga Edition: Gallimard

 

[Quatrième de couverture :

« Personne ne savait plus trop qui était cette présumée princesse africaine appelée Nyabinghi. Son nom était venu s’échouer sur les plages de la Jamaïque en d’étranges circonstances… Le 12 décembre 1935, peu de temps avant l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste, paraissait dans le journal Jamaïca Times un article intitulé « Une société secrète pour détruire les Blancs » : vingt millions de nègres, au nom d’une mystérieuse reine appelée Nya-Binghi, allaient déferler sur l’Europe et l’Amérique, Nya-Binghi signifiant « mort aux Blancs ». Les rastas, qui adoptèrent le nom de nyabinghi, n’avaient rien de sanguinaire et, dans la torpeur bienheureuse de l’herbe sacrée, ne songeaient nullement à massacrer quiconque. Les tambours suffisaient à leur rébellion ». Du Rwanda à la Caraïbe, à l’Amérique : mystères, initiations, naissance de la musique rasta, et, dans les bouleversements du monde, quand bat le tambour et le cœur de l’Afrique, un crime fondateur… Qui a tué l’inoubliable diva Kitami, surnommée aux quatre points de l’horizon « l’Amazone noire » ?…]

M Train, Patti Smith

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Vendredi, 20 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Récits

M Train, avril 2016, trad. anglais (USA) Nicolas Richard, 272 pages, 53 ill., 19,50 € . Ecrivain(s): Patti Smith Edition: Gallimard

« Ce n’est pas si facile d’écrire sur rien »

 

Le silence, la tranquillité de l’esprit se font immédiatement à la lecture du livre de Patti Smith, M Train, enfin paru en français aux éditions Gallimard. Merci Patti pour le voyage, le paysage, le regard par une fenêtre d’un wagon-restaurant, avec des amis buvant du saké, son mari, toujours avec un livre sur la table, un appareil photo Polaroid en bandoulière. Images d’une vie, longue, douloureuse parfois, mais combative, forcenée, et finalement Patti est toujours là, nulle part et partout…

Les différents tableaux défilant ont la valeur de ses innombrables décalages horaires, c’est-à-dire décalés et hors du temps : « ni passé ni futur mais seulement un perpétuel présent qui contient cette trinité du souvenir… Comme une pelote de fil en mouvement ». L’écrivain, en chef d’orchestre, sait trouver dans le détail, la mise en forme d’une narration subjective à partir d’une chronologie asymétrique, en fixant son récit par la beauté des images ; sous le regard des disparus, par des textes et photographies confondus, comme une légende visuelle à l’imaginaire, comme une fenêtre somnambulique aux mots.

Le retour, Marcelin Pleynet

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 14 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le retour, avril 2016, 104 pages, 12 € . Ecrivain(s): Marcelin Pleynet Edition: Gallimard

 

« Là où c’était, je suis revenu…

C’est un miracle de se retrouver à nouveau sur ces rives de l’Adriatique…

Les dieux de toute évidence sont avec moi… »

Le retour est le roman de la résurrection, de la visitation, de cet absolu silencieux et secret qui se partage dans la rigueur de l’écriture. Marcelin Pleynet écrit là un livre apaisé et joyeux, comme la musique qu’il ne cesse d’écouter dans sa librairie qui s’ouvre sur le canal musical de Venise. Les dieux sont là, silencieux et protecteurs. L’écrivain à flirté avec la mort, échappé au pire, mais il s’est relevé et a retrouvé sa mémoire en miettes, il en a fait un roman au titre bien venu, Le savoir-vivre. Le retour est un roman de l’après, serein, détaché des contraintes – ces aventures plus ou moins familiales et contraignantes – même si elles ne manquent pas de s’inviter : un fils – Je le regarde s’éloigner, trop grand… sa démarche est vive, souple, naturelle… –, un frère, une nièce – Un port de tête d’une réelle noblesse, ce qui n’est pas commun chez les jeunes filles de son âge… –, une perturbation météorologique dont le narrateur va se défaire pour vivre dans la plus grande et plus heureuse solitude.