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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Toute personne qui tombe a des ailes. Poèmes 1942-1967, Ingeborg Bachmann

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Vendredi, 22 Janvier 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Poésie

Toute personne qui tombe a des ailes. Poèmes 1942-1967, édition bilingue, trad. allemand (Autriche) Françoise Rétif, septembre 2015, 592 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Ingeborg Bachmann Edition: Gallimard

 

Après une première traduction en français d’une partie des écrits d’Ingeborg Bachmann, en 1989, chez Actes Sud, cette anthologie de son œuvre poétique Toute personne qui tombe a des ailes n’a pas d’équivalent, ni en France ni en pays germanique. Elle présente l’œuvre lyrique dans sa continuité, de ses premiers poèmes composés dès l’âge de 16 ou 18 ans par les Poèmes de jeunesse (1942-1945), Le temps en sursis (1953), Invocation de la Grande Ourse (1956), aux poèmes écrits jusqu’en 1967, dont le poème au lecteur.

Ingeborg Bachmann est née le 25 janvier 1926 à Klagenfurt en Autriche. En 1952, elle rejoint le cercle littéraire Munichois d’avant-garde, le Gruppe 1947 dont Max Frisch, Heinrich Böll, Uwe Johnson et Günter Grass font partie. À 33 ans, en 1959, elle sera la première titulaire de la chaire de poétique de la faculté de Frankfort. De la génération de Günter Grass, Martin Walser, Thomas Bernhardt, Paul Celan ou Max Frisch, elle fut liée à beaucoup par amitié ou par amour et c’est ainsi que grandit une très profonde relation d’égal à égal avec Paul Celan qui marquera à jamais non seulement son œuvre, mais aussi celle de l’écrivain d’origine roumaine.

Une jeunesse de Blaise Pascal, Marc Pautrel

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 15 Janvier 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Une jeunesse de Blaise Pascal, janvier 2016, 96 pages, 12 € . Ecrivain(s): Marc Pautrel Edition: Gallimard

 

« En l’absence de son père et ignorant des secrets, Blaise trace ses triangles et ses cercles à la craie sur le sol, assis pendant des heures sur le carrelage de la salle à manger devenu pour lui une immense ardoise de calcul ».

Cette jeunesse est le roman d’un génie, l’enfance romanesque d’une aventure qui va transformer le monde, ou, pour le moins, le regard que ses contemporains et leurs descendants vont porter sur lui. Ce roman est celui de l’enfance d’une pensée en mouvement – un trait continu (…) efficace et incontestable – qui va très vite sauter aux yeux de son père et de ses amis mathématiciens. Cette jeunesse est l’enfance d’un mouvement, le geste ample de Blaise Pascal, qu’éclairent les phrases souples, vives et élégantes de Marc Pautrel. Cette jeunesse est aussi celle de l’absence, de la perte, d’un trouble profond, Baise Pascal ne cessera de se demander où se trouve sa mère, pourquoi est-elle morte, quel mal l’a traversée et terrassée, pourquoi n’était-il pas là pour la sauver. Cette douleur habitera sa jeunesse, comme celles qui ne cesseront de l’assaillir, jusqu’à la dernière qui fécondera ses Pensées.

Une Antigone à Kandahar, Joydeep Roy-Bhattacharya

Ecrit par Mélanie Talcott , le Samedi, 12 Décembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Une Antigone à Kandahar, août 2015, trad. anglais (Inde) par Antoine Bargel, 368 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Joydeep Roy-Bhattacharya Edition: Gallimard

 

Nizâm… Un prénom de fille et de garçon qui en persan signifie harmonie.

Une silhouette bleu pastel immobile, un mirage contre le brun grisâtre du sol, une chaleur diurne qui épuise les corps et torréfie les esprits, un froid nocturne polaire qui empêche le sommeil, un ciel pailleté de tant d’étoiles qu’il suffit de se pencher pour les ramasser, l’aube qui naît plombée d’une brume maculée de poussière, le vent qui zèbre la terre à grands coups de fouet, l’air qui sent le soufre, des montagnes imposantes, le désert qui se cache dans les ombres et la poussière, partout. Quelque part en Afghanistan. La mort joue avec les nerfs des hommes, soldats américains contre Talibans. Les corbeaux et les vautours se disputent leurs dépouilles. Le temps se dissout dans une attente hantée par le spectre de la mort. Un poste avancé de l’armée américaine, une guerre qui n’en finit plus, une guerre qui abîme les cerveaux, détruit les cœurs et transforme les hommes en machines à tuer. Et le silence qui renvoie chacun à sa propre solitude et à ses doutes. Dans la nuit afghane, à la musique de Nizâm, juchée sur ses deux moignons, ancrée sur une charrette, ses deux bras comme des rames depuis son village lointain rayé du monde par un bombardement qui a emporté toute sa famille, répond en eux la nostalgie de l’exil et le désespoir de leur inutilité.

Samuel Beckett, Lettres II, Les Années Godot (1941-1956)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mardi, 08 Décembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Correspondance

Samuel Beckett, Lettres II, Les Années Godot (1941-1956), novembre 2015, 768 pages, 54 € . Ecrivain(s): Samuel Beckett Edition: Gallimard

 

Beckett et les dégueulades

Avant la publication du premier tome des Lettres (1929-1940) de Beckett, peu de lecteurs soupçonnaient la richesse d’un tel corpus. Pourtant dans une lettre capitale de 1937 écrite en allemand, l’auteur y exprimait déjà son insatisfaction à l’égard de la langue : « De plus en plus ma propre langue m’apparaît comme un voile qu’il faut déchirer afin d’atteindre les choses (ou le néant) qui se trouvent au-delà. Étant donné que nous ne pouvons éliminer le langage d’un seul coup, il ne faut rien négliger de ce qui peut contribuer à le discréditer ». Et l’auteur d’ajouter : « Y aurait-il dans la nature vicieuse (viciée) du mot une sainteté paralysante que l’on ne trouve pas dans le langage des autres arts ? ». C’est parce qu’il n’existe pas de raison valable à ce déchirement dans le voile de la langue que Beckett ne cesse de s’y atteler dans son œuvre. Ses lettres écrites parfois au dos d’invitations ou sur des pages de carnets déchirés s’en font l’écho de manière cavalière puisque Beckett lui-même se reproche des missives qu’il nomme ses « dégueulades ».

Adam en Eden, Carlos Fuentes

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 07 Décembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Adam en Eden (Adán en Edén), janvier 2015, trad. espagnol (Mexique) par Vanessa Capieu, 225 pages, 19,50 . Ecrivain(s): Carlos Fuentes Edition: Gallimard

 

En ce début d’année 2015 nous a été proposé à la découverte l’un des derniers textes, à tous les sens du terme, d’un auteur qui reste prolifique et réjouissant au-delà de sa disparition en 2012, le mexicain Carlos Fuentes.

Adam Gorozpe est un avocat et homme d’affaire, très bien de sa personne, respecté, ayant fait un mariage « réussi » avec la fille du pape des gâteaux, Don Celestino Holguín. Respecté de ses collaborateurs… Enfin, peut-être conviendrait-il d’un peu relativiser. Pour commencer, que peut bien signifier le fait que lesdits collaborateurs portent maintenant tous des lunettes noires en sa présence ? Ironie ? Message ? Nouveau conformisme aux clichés du cinéma ? Mystère… Côté mariage, il est vrai que la relativement quelconque Priscilla est surtout remarquable par l’incohérence de ses propos, par sa compréhension limitée du monde et de ce qu’elle entend ou par son habitude à gifler la bonne sans raison apparente. Le fait qu’elle ait été un jour Reine du Printemps, courtisée aussi assidûment qu’une porte donnant accès à la fortune enviable de son père, n’arrange rien mais reste son heure de gloire.