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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Cœur Tambour, Scholastique Mukasonga

Ecrit par Mélanie Talcott , le Jeudi, 26 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman

Cœur Tambour, janvier 2016, 176 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Scholastique Mukasonga Edition: Gallimard

 

[Quatrième de couverture :

« Personne ne savait plus trop qui était cette présumée princesse africaine appelée Nyabinghi. Son nom était venu s’échouer sur les plages de la Jamaïque en d’étranges circonstances… Le 12 décembre 1935, peu de temps avant l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste, paraissait dans le journal Jamaïca Times un article intitulé « Une société secrète pour détruire les Blancs » : vingt millions de nègres, au nom d’une mystérieuse reine appelée Nya-Binghi, allaient déferler sur l’Europe et l’Amérique, Nya-Binghi signifiant « mort aux Blancs ». Les rastas, qui adoptèrent le nom de nyabinghi, n’avaient rien de sanguinaire et, dans la torpeur bienheureuse de l’herbe sacrée, ne songeaient nullement à massacrer quiconque. Les tambours suffisaient à leur rébellion ». Du Rwanda à la Caraïbe, à l’Amérique : mystères, initiations, naissance de la musique rasta, et, dans les bouleversements du monde, quand bat le tambour et le cœur de l’Afrique, un crime fondateur… Qui a tué l’inoubliable diva Kitami, surnommée aux quatre points de l’horizon « l’Amazone noire » ?…]

M Train, Patti Smith

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Vendredi, 20 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Récits

M Train, avril 2016, trad. anglais (USA) Nicolas Richard, 272 pages, 53 ill., 19,50 € . Ecrivain(s): Patti Smith Edition: Gallimard

« Ce n’est pas si facile d’écrire sur rien »

 

Le silence, la tranquillité de l’esprit se font immédiatement à la lecture du livre de Patti Smith, M Train, enfin paru en français aux éditions Gallimard. Merci Patti pour le voyage, le paysage, le regard par une fenêtre d’un wagon-restaurant, avec des amis buvant du saké, son mari, toujours avec un livre sur la table, un appareil photo Polaroid en bandoulière. Images d’une vie, longue, douloureuse parfois, mais combative, forcenée, et finalement Patti est toujours là, nulle part et partout…

Les différents tableaux défilant ont la valeur de ses innombrables décalages horaires, c’est-à-dire décalés et hors du temps : « ni passé ni futur mais seulement un perpétuel présent qui contient cette trinité du souvenir… Comme une pelote de fil en mouvement ». L’écrivain, en chef d’orchestre, sait trouver dans le détail, la mise en forme d’une narration subjective à partir d’une chronologie asymétrique, en fixant son récit par la beauté des images ; sous le regard des disparus, par des textes et photographies confondus, comme une légende visuelle à l’imaginaire, comme une fenêtre somnambulique aux mots.

Le retour, Marcelin Pleynet

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 14 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le retour, avril 2016, 104 pages, 12 € . Ecrivain(s): Marcelin Pleynet Edition: Gallimard

 

« Là où c’était, je suis revenu…

C’est un miracle de se retrouver à nouveau sur ces rives de l’Adriatique…

Les dieux de toute évidence sont avec moi… »

Le retour est le roman de la résurrection, de la visitation, de cet absolu silencieux et secret qui se partage dans la rigueur de l’écriture. Marcelin Pleynet écrit là un livre apaisé et joyeux, comme la musique qu’il ne cesse d’écouter dans sa librairie qui s’ouvre sur le canal musical de Venise. Les dieux sont là, silencieux et protecteurs. L’écrivain à flirté avec la mort, échappé au pire, mais il s’est relevé et a retrouvé sa mémoire en miettes, il en a fait un roman au titre bien venu, Le savoir-vivre. Le retour est un roman de l’après, serein, détaché des contraintes – ces aventures plus ou moins familiales et contraignantes – même si elles ne manquent pas de s’inviter : un fils – Je le regarde s’éloigner, trop grand… sa démarche est vive, souple, naturelle… –, un frère, une nièce – Un port de tête d’une réelle noblesse, ce qui n’est pas commun chez les jeunes filles de son âge… –, une perturbation météorologique dont le narrateur va se défaire pour vivre dans la plus grande et plus heureuse solitude.

Deux oeuvres d'André Velter

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Voyages

. Ecrivain(s): André Velter Edition: Gallimard

 

« Et notre chant invente ses raisons chimériques, ses emprunts cadencés, ses combats volontaires. Etre plus que soi en tout lieu, à toute heure, à toute force, chevalier qui a pris d’assaut ses rêves et n’a pas renoncé… » (Loin de nos bases).

« Du sable, du sel, de l’eau et du vent : désert qui mène à l’océan comme si deux horizons étaient venus se fondre sur une ligne d’écume. Rien que ce rien qui hisse la grand-voile et dispense de tout », Île de Sal, 7 janvier 1998 (Le jeu du monde).

L’écrivain voyage, le poète écrit, marche, chevauche, danse entre les collines et les fleuves. Double regard, double vision, l’une sur les traces de Saint-John Perse, chant, cante jondo, l’autre d’un bout à l’autre du monde, glissant ses mots au fil du territoire. 52 cartes pour se souvenir, pour écrire ce souvenir, cette présence. Où sommes-nous ? A Pékin – mémoire prise au débotté –, à Lisbonne – spleen de soleil perdu dans les embruns – ou encore à Amsterdam – le ciel occupe presque tout l’espace –, à Séville – pour donner des ailes à la vie et mettre un soleil dans le sang –, mais aussi à Amman – je cherche en vain un seul grain de la poussière levée jadis par Lawrence d’Arabie –, c’est ainsi que se questionne le monde et que s’écrivent les jours de l’écrivain voyageur, et il y a toujours une carte postale pour en témoigner.

La Jeune Epouse, Alessandro Baricco

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Samedi, 07 Mai 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

La Jeune Epouse, avril 2016, trad. italien Vincent Raynaud, 226 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Alessandro Baricco Edition: Gallimard

Le roman baroque d’Alessandro Baricco renoue avec la veine des légendes et des voyages rédempteurs d’Océan mer et de Soie, après l’expérience plus réaliste d’Emmaüs. Très vite on verse dans le domaine du conte ou du réalisme magique : les règles précises qui forment comme un protocole familial évoquent, ça et là dans le roman, un peu comme dans Alice au pays des merveilles, un mélange de l’atmosphère de la réception chez le Chapelier et de celle du royaume de la Reine de cœur. Toutefois, encore plus que le conte anglais ou les romans fleuves latino-américains, c’est le Japon et ses rituels et cérémoniaux qui est convoqué dans l’imaginaire du récit.

Des personnages prototypiques viennent nourrir cette comédie humaine comme sur un échiquier des destinées : le Père, la Mère, le Fils, la Fille, la Jeune Epouse, l’Oncle, etc., mais aussi Modesto le domestique et Baretti le chroniqueur liturgique de la Famille, une Famille où l’on a peur de la nuit, où l’on se doit d’être gai, où il est soi-disant interdit de lire des livres et où le Père « porte dans son cœur une inexactitude », une Famille dont tous les membres meurent la nuit et dont la Fille, pour échapper à cette malédiction, a mis en place un expédient nocturne bien particulier. Le langage un peu désuet, suranné qui agrémente les dialogues familiaux vient souligner cette régularité des échanges :