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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Ma mère, cette inconnue, Philippe Labro

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 31 Mai 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Roman

Ma mère, cette inconnue, mars 2017, 192 pages, 17 € Edition: Gallimard

 

De l’auteur, le grand public connaît les livres qui ont relaté son enfance, son voyage d’études aux Etats-Unis (L’étudiant étranger), ses débuts dans le journalisme. Philippe Labro a été cinéaste et s’est intéressé de près aux Lettres d’Amérique dans un livre qu’il a cosigné avec Olivier Barrot, à propos d’une série d’auteurs américains d’importance.

Le voici de retour avec un livre où il s’agit de raconter celle qui fut sa mère, Henriette, dite Netka, dont la vie était tout entourée de mystère.

Morte à près de cent ans près de Nice, Netka aura connu ce qu’il convient d’appeler un vrai destin romanesque. Elle qui était mère de quatre enfants, qui n’évoquait jamais ses origines ou laissait des suspensions à toute question, est l’« enfant naturelle » d’un père polonais et aristocratique, qu’elle ne vit qu’une fois, et encore, distraitement. Abandonnée par sa mère, placée en Suisse, puis à Versailles, avec son frère Henri. Elle est en France, dans les années « Charleston », dans un pensionnat poussiéreux et son âme rebelle convient bien peu à cette époque et aux conventions. La vie ensuite se stabilise : mariage, enfants, vie bourgeoise.

Celle que vous croyez, Camille Laurens

, le Mercredi, 31 Mai 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Celle que vous croyez, 192 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Camille Laurens Edition: Gallimard

 

C’est une passion poison, cachée derrière les masques de la virtualité, qui conduit Claire, cinquante ans plus ou moins, à l’hôpital psychiatrique. C’était un amour pas tout à fait à sens unique, mais pas tout à fait réciproque non plus. Un amour d’aujourd’hui, un amour 2.0. Un amour sans trop d’amour : une passion.

Le roman ouvre son rideau sur un monologue continu qui vous saute à la gorge. Claire voulait juste exister encore un peu, raconte-t-elle. Exister en tant que femme. « …qu’est-ce qu’il faut alors il faut vouloir cesser d’exister il faut se retirer de soi-même comprendre qu’on n’a plus rien à faire ici il ne sert à rien d’être jeune sans être belle ni d’être belle sans être jeune… ».

Chaque matin, son psychologue l’invite à raconter le pourquoi du comment. Comment, à travers un écran, Claire Millecam, quarante-huit ans, est devenue Claire Antunes, vingt-quatre ans. Comment a-t-elle pu, à ce point, se déconnecter de la réalité. « Comment en est-on arrivé là ? ». Claire tourne autour du pot, elle ment, elle dément ses démences. Elle a dérivé, déraillé, disjoncté. Claire n’a plus les idées claires. Elle s’est obstinée, s’est perdue, a sombré, petit à petit, dans la folie.

Douleur, Zeruya Shalev

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 23 Mai 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Douleur, février 2017, trad. hébreu Laurence Sendrowicz, 401 pages, 21 € . Ecrivain(s): Zeruya Shalev Edition: Gallimard

 

 

La douleur emplit ce magnifique roman sur le prix à payer, se propage, montre toutes ses facettes, jusqu’à s’incarner dans l’amour retrouvé d’Iris, trente ans après la séparation. Douleur du corps meurtri, douleur de la brèche, de l’impossible remise en situation, du temps qui passe, d’une partition qui refuse de se laisser jouer…

Douleur, c’est le nom qu’Iris donne à Ethan, son amour de jeunesse retrouvé, et pas seulement parce qu’il est médecin chef d’un centre antidouleur : « Elle repense à la robe rayée que portait la jeune joueuse d’échecs, de nouveau des éléments fortuits s’assemblent en une image provocatrice et menaçante, étrange comme des vies parallèles se heurtent soudain alors qu’elles n’auraient jamais dû se croiser, mais doit-elle vraiment y lire une menace ? » (p.119-120).

Le tour du monde du roi Zibeline, Jean-Christophe Rufin

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Lundi, 22 Mai 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le tour du monde du roi Zibeline, avril 2017, 384 pages, 20 € . Ecrivain(s): Jean-Christophe Rufin Edition: Gallimard

 

Auguste Benjowski est le roi Zibeline, étonnant roi de Madagascar marié à Aphanasie de Nilov, qui est reçu à Baltimore chez Benjamin Franklin pour lui demander d’affrêter un bateau à destination de l’île malgache, en vue d’initier des échanges commerciaux avec l’Amérique. Tel est le point de départ de ce récit de voyage qui prend place au siècle des Lumières et de l’Encyclopédie, de sorte que le lecteur hésite entre une réécriture des philosophes des Lumières et les mémoires d’un aristocrate aventurier.

Les narrations croisées d’Auguste et d’Aphanasie font en effet alterner les univers de Voltaire, de Rousseau, de Diderot, avec un zeste de Marivaux. Ainsi, lorsque c’est Auguste qui s’exprime sur son enfance et sa formation intellectuelle, on se croirait dans Candide ou l’optimisme de Voltaire, avec Pangloss, puis dans une scène de bataille entre les Abares et les Bulgares, avec les canons. En effet, Bachelet, philosophe et précepteur du jeune comte, est détesté par le père du futur roi Zibeline et chassé du château. Auguste, lorsqu’il quitte à son tour le domaine familial de Hongrie, se trouve engagé dans la guerre de Pologne à laquelle il prend part. Dans le récit des années de formation d’Aphanasie, en revanche, c’est chez Rousseau et dans La Nouvelle Héloïse que le lecteur est transporté.

Paris Prévert, Danièle Gasiglia-Laster

Ecrit par Philippe Leuckx , le Samedi, 20 Mai 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Arts

Paris Prévert, 288 pages, 39 € . Ecrivain(s): Danièle Gasiglia-Laster Edition: Gallimard

 

L’album (couverture cartonnée ; objet artistique par les couleurs choisies, la photo célèbre de Doisneau, Pont de Crimée, 1955, en couverture et toutes les autres ; la hauteur et la largeur du volume) que l’auteure consacre à notre cher Prévert est une splendeur.

Complexité des témoignages, des outils, des informations, de la recherche documentaire, filmologique et photographique, des sources nombreuses, des approches, de la « vision » par une auteure talentueuse d’un poète-scénariste unique, souvent décrié par des incultes, souvent remisé au placard des réputations surfaites, le livre que l’on tient en mains éclaire admirablement la figure elle-même complexe, plurielle, nombreuse de Jacques Prévert (1907-1977).

Arrêtons-nous sur un parcours « unique » qui traverse le siècle francophone par deux biais surtout, la poésie (et la chanson) et le cinéma. Carné, Arletty, Gabin, Morgan, Brasseur, Ledoux, Robin, Reggiani, Montand, tant d’autres figures qui ne peuvent quitter nos rétines : cela, nous le devons à Prévert, à ce scénariste de ces films magiques, du réalisme poétique (selon l’expression consacrée) : Quai des Brumes, Le jour se lève, Les enfants du paradis, Les portes de la nuit, entre autres.