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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


La vie princière, Marc Pautrel

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 26 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La vie princière, janvier 2018, 10,50 € . Ecrivain(s): Marc Pautrel Edition: Gallimard

« Ton enthousiasme est extraordinaire, c’est la chose la plus précieuse chez toi, cette électricité rieuse, cette acceptation par principe de toute proposition, et la façon dont tu me salues quand j’arrive ensuite : en faisant de la main, paume ouverte dressée à la verticale dans ma direction et oscillant de droite à gauche, comme ces dizaines de mobiles de carton en forme de mains que j’avais vus une fois, accrochés avec une ventouse sur la baie vitrée de l’aéroport Marco Polo de Venise, face aux pistes d’envol… ».

La vie princière est une lettre à l’aimée, L.

Une adresse romanesque, ciselée, ouvragée, où chaque mot, chaque phrase semble pesée par une balance Trébuchet – il y a de la poudre d’or dans ce roman. Le narrateur séjourne au Domaine, lieu où se côtoient des chercheurs, des scientifiques, des universitaires et un écrivain. Le soir de son arrivée, le narrateur tombe sur L. « – Oh, pardon, je ne vous avais pas vue », un éclair traverse sa vie, la foudre qui s’abat sur son regard et enflamme sa peau. Elle, travaille « sur la figure du Christ chez les auteurs du XXe siècle ». Lui, écrit des livres, l’un sur « un pays lointain, ou plutôt ma succession de projets autour de mon impossible roman sur ce thème ».

De l’avantage d’être en vie, Mathieu Terence

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 12 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

De l’avantage d’être en vie, 128 pages, avril 2017, 12 € . Ecrivain(s): Mathieu Terence Edition: Gallimard

 

Mathieu Terence écrivait dans Petit éloge de la joie (Folio, 2011) : « La joie n’est pas volontaire. Elle ne se décide pas, pas plus qu’elle ne se décrète. Il faut fuir comme la peste ceux qui en vendraient la recette. En revanche, la joie exige un climat favorable : un état d’esprit pareil à un état de grâce. Le climat favorable se favorise ».

Dans la lignée d’Ezra Pound, qui lance : « Que l’amour m’apprenne à composer un chant qui ne soit ni second, ni troisième, mais premier à libérer le cœur aigri », De l’avantage d’être en vie nous invite, fragment après fragment, à cet « état d’esprit pareil à un état de grâce ».

Le programme de cet essai peut se résumer ainsi : « Une sagesse est à opposer au nihilisme. Une sagesse échappant à ses prédicats morbides, à son hypnose consumériste et à sa dangereuse frustration. […] On peut cultiver son second souffle et rompre son isolement en partageant la joie d’une vie délivrée du conditionnement mélancolique, une vie véridique. On peut célébrer l’avantage d’être en vie ».

Nos débuts dans la vie, Patrick Modiano

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 09 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Nos débuts dans la vie, octobre 2017, 96 pages, 12 € . Ecrivain(s): Patrick Modiano Edition: Gallimard

 

Première pièce du romancier français, nobélisé, Nos débuts dans la vie, qu’une date traverse – 19 septembre 1966 –, propose une théâtralisation d’éléments biographiques exposés dans Un pedigree (Gallimard, 2005). La pièce raconte les démêlés de Jean avec sa mère Elvire, comédienne de boulevard, et le compagnon de celle-ci, Caveux. Le quatrième personnage, Dominique, est une jeune comédienne qui répète du Tchékhov. Il ne faut pas être grand clerc pour lire les clés que fournit le livre autobiographique de 2005 : Elvire est la transposition de la mère du romancier, Louisa Colpeyn (née Colpijn), actrice de seconde zone, qui a surtout fait des tournées de théâtre dans les casinos des villes où l’on expédiait en pension forcée le futur écrivain, fugueur impénitent. Caveux, écrivain qui bride Jean, se moque de son travail d’écriture et ne fait pas une phrase sans citer les mérites de Sartre, c’est le bouillant Jean Cau, compagnon de la comédienne.

Ouvrir, Guillevic

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 09 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Ouvrir, décembre 2017, 352 pages, 25 € . Ecrivain(s): Eugène Guillevic Edition: Gallimard

 

Ouvrir, le recueil de textes de Guillevic que publient les éditions Gallimard en ce décembre 2017, est à la fois un livre et un portrait. Un livre bien sûr, car il rassemble les textes, proses ou poèmes publiés de façon éparse, qui vont de la période de formation à la maturité du poète. Et portrait aussi, car les textes réunis ici donnent à voir un ensemble d’œuvres qui fonctionne à la manière d’une sorte de description cubiste et dessine une image du poète, tout à la fois du grand poète que l’on connaît, mais aussi par des arêtes diverses et parfois nouvelles, petites touches qui font la représentation d’un homme vivant derrière l’œuvre poétique. Ainsi, qu’il s’agisse de l’amitié pour Elsa Triolet ou des peintres de l’entourage de l’écrivain, on est toujours en alerte et on suit le raisonnement de l’homme, non pas comme en une page, mais in vivo, dans l’atelier même du poète.

Rien de trop, éloge du haïku, Antoine Arsan

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 18 Décembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Poésie

Rien de trop, éloge du haïku, 2017, 11 € . Ecrivain(s): Antoine Arsan Edition: Gallimard

 

À la suite de l’indispensable Fourmis sans ombre, le livre du haïku, anthologie-promenade de Maurice Coyaud (Phébus, 1978), Antoine Arsan dirige notre regard vers le haïku, en essayant (il s’agit de tracer une voie directe) de gommer toute espèce d’intermédiaire qui serait, en définitive, futile bavardage, rappelant la façon qu’a cette forme poétique d’être accessible « à tous, sans initiation ni propédeutique ». Pour autant, si le haïku parle « au cœur sans intermédiaire obligé », si son essence « est profondément populaire », il atteint « dans l’expression une délicatesse, une élégance, un raffinement qui relèvent d’une forme inédite d’aristocratie ».

Mais un haïku, qu’est-ce exactement ?

« Forme poétique proprement japonaise, le haïku est la version ramassée en dix-sept syllabes d’un poème qui en comportait à l’origine trente et une – expression plus déliée que celle de la poésie officielle, longtemps inspirée du modèle chinois. Cette version courte s’est imposée à l’usage, tant par sa légèreté […] que par sa difficulté, beaucoup plus stimulante. […] [N]i élégiaque, ni lyrique, le haïku s’attache à saisir l’instant dans ce qu’il a d’insaisissable. Il se nourrit pour l’essentiel de la nature et du quotidien de la vie, dans une approche qui peut dissimuler une délicate subjectivité ».