Identification

Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


L’Infini 140, Littérature, Philosophie, Art, Science, Politique, Eté 2017

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 20 Octobre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Revues, La rentrée littéraire

L’Infini 140, Littérature, Philosophie, Art, Science, Politique, Eté 2017, 20,50 € Edition: Gallimard

 

« Le vrai charme appartient à celui, ou à celle, qui est allé, les yeux ouverts, dans son propre enfer. C’est très rare, et il s’ensuit une gaieté spéciale, teintée d’un grand calme :

« Ce charme a pris âme et corps

Et dispersé les efforts »

Juste avant, Rimbaud écrit :

« J’ai fait la magique étude

Du bonheur, qu’aucun n’élude »

(Philippe Sollers, Bizarreries)

L’Enfant de la fièvre, Shelby Foote

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 19 Octobre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Nouvelles

L’Enfant de la fièvre (Jordan County), traduit de l’américain par Maurice Coindreau et Claude Richard, 361 p. 10 € . Ecrivain(s): Shelby Foote Edition: Gallimard

 

Dans ces nouvelles de Shelby Foote – autant de pépites – on trouve deux textes qui constituent de véritables courts romans : Crescendo final et L’enfant de la Fièvre (qui donne son titre à ce recueil). Autant le dire dès l’abord, on a en mains d’authentiques joyaux littéraires, qui viennent se placer au plus haut dans la littérature sudiste.

Avec Crescendo final, on retrouve le Sud pauvre et douloureux de « tourbillon »*. Comme il le fait souvent, Foote commence par ce qui est fréquemment la fin chez d’autres auteurs. Il décale ainsi toutes les interrogations du lecteur sur ce qui, chez les personnages, surdétermine les actes et les destinées. Le pauvre héros attend dans le couloir de la mort son exécution. Le récit sera donc la trajectoire qui l’a mené là, le destin inexorable dans lequel rien n’aura pu le sauver. Ni son talent, ni son succès, ni l’amour inquiet de sa mère.

Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 29 Septembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Un certain M. Piekielny, août 2017, 272 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): François-Henri Désérable Edition: Gallimard

 

« Qui était-elle, cette “souris triste” ? Comment avait-elle vécu ? Qu’était-elle devenue ? Je devais mener l’enquête, je n’avais plus le choix. Il faut savoir s’incliner face à la combinaison de hasards qui gouverne nos vies. Je décidais, peu à peu, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny ».

Un certain M. Piekielny est le roman de cette recherche, le roman d’une enquête placée sous la belle combinaison des hasards objectifs qui enfante parfois de beaux livres. C’est aussi le roman de l’enfance d’un écrivain. Romain Gary, enfant à Vilnius – ce jour-là le soleil faisait grève –, croise un certain M. Piekielny, son regard et ses friandises, il en fait le bref récit dans La Promesse de l’aube. C’est une apparition en forme de promesse, comme devraient l’être les romans : Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Vilno, habitait M. Piekielny. C’est cette promesse, cette phrase. Promets-moi de prononcer mon nom dit-il, et mon histoire leur sautera aux yeux ! L’histoire d’un petit homme disparu, disparu en compagnie de quelques autres millions de Juifs d’Europe, une phrase et une histoire qui vont donner naissance à ce roman voltigeur et éblouissant.

La Nouvelle Revue Française, sous la direction de Michel Crépu, n°624

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 18 Septembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Revues

La Nouvelle Revue Française, sous la direction de Michel Crépu, n°624, mai 2017 Edition: Gallimard

 

C’est la force de la direction de Michel Crépu que de transformer, (notamment) en ce numéro de mai, La Nouvelle revue française en recueil humaniste, accueillant – diversité vitale – les extrêmes, c’est-à-dire aussi bien la rupture amoureuse (troublante façon qu’a la lumière de se blesser dans la mer et de nous laisser exsangue) dans sa diction la plus singulière et une confession débarrassée de toute pose redonnant vie à des moments avec Christian Louboutin ou volés au temps, lors d’un bal organisé par la maison Dior.

Commençons par la rupture amoureuse. Commençons par le très beau poème La Tristesse Victor de Stéphane Bouquet, lequel pourrait dire de Victor ce que Duras disait à Michelle Porte de sa maison : « Je pourrais parler des heures de cette maison, du jardin. Je connais tout, je connais la place des anciennes portes, tout, les murs de l’étang, toutes les plantes, la place de toutes les plantes, même des plantes sauvages je connais la place, tout ».

L’Éden la nuit, Guillaume de Sardes

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 11 Septembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’Éden la nuit, mars 2017, 80 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Guillaume de Sardes Edition: Gallimard

 

« Éden, Éden, Éden. L’enseigne en néons clignote. Comme la palpitation d’un cœur. Comme une respiration. […] Nina s’approche doucement de Sacha. Elle pose sa main sur sa joue, en inclinant la tête, puis elle approche son visage du sien, très près. Et elle rit ». Ce très court roman, qui n’a rien à voir avec l’œuvre de Pierre Guyotat, et dont l’intrigue, dans ce qu’elle a de plus vif, de plus dérangeant, semble arrachée au Cinéma de papa de Jean-Bernard Pouy (Gallimard, collection Série Noire, 1989), est fait d’une écriture simple et légère qui est, à sa manière, l’écho des meules de Monet où le travail s’efface, et qui paraît vouloir contredire fortement, de toute sa force sans force, de tout son poids sans lourdeur (poids de l’air), l’affirmation développée par Maurice Blanchot dans « La question littéraire » (in Le livre à venir) comme quoi « le langage nous jette dans la dialectique du maître et de l’esclave » :