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Poèmes de Pedro Belo Clara Traduits du portugais par Stéphane Chao

21.11.19 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Poèmes de Pedro Belo Clara Traduits du portugais par Stéphane Chao

 

SAÍDA PARA PIQUENIQUE

Era um tempo em que julgava que as tardes de verão cabiam inteiras na fundura dos teus olhos. E a tua boca era a fresca fonte de todas as canções que o vento desconhecia. Oh, por quantos dias aí não matei a sede lancinante? Nessa soleira donde simples ria a alma vadia, irmã das árvores e dos pássaros de solidão azul?

Um imenso sorriso no começo de cada trilho regando papoilas e cardos, afagando pedras e espinhos que nunca conheceram o peso dum pomo, curando a muda dor da terra como quem abraça o breve terror duma criança de joelho ferido.

Num alegre balanço de flor entregue ao vento, uma cesta sem sonhos pendia das mãos limpas de hesitações. Nela, apenas o pão cozido no ventre da estação, o vinho que regaria as horas por nascer adormecendo num conforto de grão ainda no silêncio da espiga – e todos os frutos redondos que a manhã de linho, na sua maternal generosidade, desejou oferecer.

Sortie pique-nique

À cette époque, les après-midi d’été tenaient entièrement dans le fond de tes yeux. Ta bouche était une source fraîche, où naissaient toutes les chansons que le vent ignorait. Oh, combien de jours avait duré ma soif lancinante au seuil de cette solitude bleue où riait simplement l’âme vagabonde, la sœur des arbres et des oiseaux ?

Au début de chaque sentier, un immense sourire ruisselait sur les coquelicots et les chardons. Il caressait les pierres et les épines qui n’avaient jamais connu le poids d’aucun fruit et il soignait la douleur muette de la terre comme on enlace la brève terreur d’un enfant qui s’est blessé au genou.

Se balançant joyeusement comme une fleur offerte au vent, un panier dénué de rêve pendait à tes mains vierges de toute hésitation. Il n’y avait pas grand-chose dedans : le pain cuit dans le ventre de la saison et le vin destiné à arroser la naissance des heures qui somnolaient encore à l’abri du grain prisonnier de l’épi silencieux. Et il y avait aussi tous les fruits ronds que le matin de laine, dans sa générosité maternelle, désirait offrir.

 

Pedro Belo Clara (Traduction du portugais Stéphane Chao)


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