Grains de fables de mon sablier, Jean-François Mathé
Grains de fables de mon sablier, illustrations de Charlotte Berghman, novembre 2014, 78 pages, 10 €
Ecrivain(s): Jean-François Mathé et Charlotte Berghman Edition: Carnets du dessert de lune
Petit format à glisser dans la poche, beau papier, belles illustrations colorées et de la poésie tout plein, pour les enfants jusqu’à 103 ans.
En poésie, on voyagera, Nos rêves sont les seuls voiliers/Que le tour du monde désire, on voguera sur le Nil, même si c’est sur un lit, /Moitié face, moitié profil, /Bloqué par un torticolis. On appréciera le petit déjeuner servi par l’hôtesse de l’air Un croissant de lune/Dans un bol de thé. /Et si l’on est sage, /Avec notre thé/ On aura du lait, / mais juste un nuage.
On ne manquera pas de comprendre l’étonnement du chien à qui on ne donne jamais sa langue et qui ne voudra pas avoir pour copain le rouge-gorge qui n’aide à rien, il fait le beau/ Et quand je l’ignore, il babille.
Ces grains de fables s’écoulent au fil des pages, tantôt moelleux, tantôt croquants, souvent drôles et portés par des courants d’air de joyeuse impertinence, car le vent ne renonce pas à enseigner la liberté/À tout ce que l’on tient en cage, mais également mêlés de quelques pointes de cruauté, quand par exemple sous la dent, le grain cachait un petit ami : trop tard on l’a avalé !
On croisera toute une faune d’animaux et d’humains, on se moquera bien volontiers du général verticalqui est mort alité, on aura un brin de tristesse pour le petit garçon qui ayant peur de perdre sa maman qui embrasse un nouveau papa, tandis qu’il tourne sur le manège, voudrait qu’elle ait Toujours à son bras/Un seul papa d’bois. D’ailleurs la jalousie est un vilain défaut et dans le poème en pot la victime n’a pas de pot. Et en parlant de pot, vous en apprendrez aussi sur le triste mariage de la poule au pot.
On saura de même qu’il ne faut même pas confier ses secrets à l’ombre Elle est l’intérieur d’une oreille, mais on pourra cependant déplorer qu’il soit encore question de découverte de l’Amérique avec Christophe Colomb car qu’en pensent donc les « découverts » ? Alors que l’auteur ne manque pas de dire pourtant dans un autre poème, à propos d’un autre sujet, que Tout ça c’est l’Histoire,/Ses sombres saisons, /Ses fers, ses prisons,/Ceux qui s’en font gloire.
Cathy Garcia
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