Chien, chaîne
Quand je jappe au jasmin de ta jupe qui court,
Courte et vive, et que gonfle ta hanche ondulante,
Hallucinante enfant, sais-tu que je m’invente
La douce vie d’un chien qui garderait ta cour ?
Quand je lape au jardin le nectar délicieux
Des larmes que ton cil a semées sur la sente
Au pistil de la rose, advient-il que tu sentes
Que de tous tes chagrins tout mon être est anxieux ?
L’augure vaticine en tous les parchemins
Qu’en l’ombre d’un calvaire aux routes que tu hantes
Un prodige unira le gnome et la géante :
Haletant je clopine aux croix de tes chemins.
Venue l’heure, aux larrons je clorai ton perron
Et tu m’asserviras d’une insécable chaîne.
Dis, à m’enter à toi comme le gui au chêne,
M’autoriseras-tu quand nous nous trouverons ?
Patryck Froissart
Extrait de La Mystification’ (Ed. Mon Petit Editeur, 2012)
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