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Hommage à Edward Gorey

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 24 Novembre 2011. , dans Articles, Les Ecrivains, Les Dossiers, La Une CED, Univers d'écrivains

le minuscule majuscule ou l’humanité-brindille. . Ecrivain(s): Edward Gorey

Edward Gorey est méconnu en France. Curieusement méconnu.

De façon vraiment incompréhensible. Et même : saugrenue.

Sau-gre-nue.

Le macabre et le bizarre de son travail, l’humour pince-sans-rire, tellement british (s’il était américain, sa passion pour tout ce qui était victorien explique cela), sont réjouissants à la diable.

Mais Gorey, c’est surtout le poète de la ligne, la ligne évoluant dans le froid et le vent qui berce les arbres sans feuilles. L’amoureux de la ligne. Le dessinateur qui se sert de la ligne pour se tenir dessus et faire de petits pas au-dessus du vide que peignent les mots de son histoire, de ses histoires, – toutes (plus ou moins) pénétrées du gothique (il faut voir ici une influence presque certaine de Jane Austen sur Gorey – qui confessera du reste son admiration infinie pour cette auteure –, Austen qui a repris, avec une certaine dérision mais aussi une certaine épure, les principaux thèmes gothiques dans Northanger Abbey, que Gorey à son tour ne cessera de reprendre, et toujours avec cette distanciation propre à l’humour), en sachant qu’il y aura toujours une chute à la fin, toujours une mort, toujours le tragique qui viendra.

Hommage à Roberto Bolaño

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 11 Juin 2011. , dans Articles, Les Dossiers, Etudes, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

Hommage à Roberto Bolaño (les citations sont de la main de l’auteur), poète et romancier chilien, né le 28 avril 1953 à Santiago du Chili et décédé à Barcelone le 14 juillet 2003, suite à une longue période de maladie, abandonnant à la vie vierge de lui son épouse espagnole et leurs deux enfants qu’il a appelés « sa seule patrie », à l’occasion de la réédition de 2666 en Folio.


C’est « une étrange journée » pour l’épouse espagnole qui se sent « comme si quelque chose avait crevé à l’intérieur » de soi. Elle reste assise sur le lit, « les pieds posés sur le sol, à essayer de se souvenir de quelque chose de flou » (2666).

Autour d’elle, tous les silences font une ronde. Cela durera des semaines. Peut-être des mois. Des semaines, avant que la ronde ne se brise.

Laisser ses journées et ses nuits lentement s’effilocher dans son lit, laisser la vaisselle s’empiler, ne pas ouvrir les stores. Ne plus même être capable de prononcer son prénom, de l’épeler dans l’intimité vacillante de sa pensée.