52.dimanche (XIV)
dimanche 1er avril 2012
lettre pour les pâques fleuries
qui va ?
en fait qui est celui qui agit à l’intérieur, et que je connais simplement dans le prisme de ma propre étrangeté ?
je ne sais
il s’agit sans doute de quelqu’un qui a une part de ressemblance avec moi, car celui qui écrit n’est pas exactement celui qui vit
par exemple, que puis-je définir à partir du bon goût du bol de café de ce matin, sinon à m’en faire l’interprète ?
cela questionne le corps, l’unité de soi, la totalité
de cette façon celui qui écrit est une sorte de fiction, un être de verre où la réalité vient comme en une coupe
qu’est-ce que le vin ? qu’est-ce que la coupe ?
sans doute, vigne et cristal, des épithètes qui se centralisent sur l’ici et le maintenant de la locution
c’est le moment où se préparent la mort et la déclinaison du temps, comme une forme de secours, de la possibilité d’une nuit cendreuse en soi, pour apercevoir l’étrange personne que je suis à moi-même et qui me fait locuteur
d’ailleurs cette belle journée des rameaux se prête bien à l’introspection, à réfléchir au corps et à son double solitaire, l’âme
je n’ajouterai qu’une chose, c’est que ce double, cette personne que je ne connais pas, en un sens – car elle n’existe qu’au milieu du papier – ou dans l’éclat bref et noir d’une tasse de café – est une occupation principale, faîtière
j’ai sous les yeux la baleine de Jonas, en guise de poisson d’avril, magnifique miniature persane, qui ressemble un peu à ce que je ressens aujourd’hui : les rapports du dedans et du dehors
porosité, encore une fois
dilatation
moment dilatoire
Didier Ayres
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