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Grasset

Les Éditions Grasset ont été successivement présidées par son fondateur, Bernard Grasset, et depuis 1955 par son neveu Bernard Privat. Parmi les premiers administrateurs figure Jean Vigneau. En1959, Grasset fusionne avec les Éditions Fasquelle, que dirigeait Jean-Claude Fasquelle depuis 1954. Il devient directeur général des éditions Grasset & Fasquelle en 1959, puis Président-directeur général en 1981. En 2000, il devient Président du conseil de surveillance et Olivier Nora lui succède en tant que Président du directoire.

Parmi les auteurs importants que Grasset a contribué à faire connaitre peuvent être cités Jean Giraudoux, ou plus récemment Pascal Quignard.

 


À son ombre, Claude Askolovitch (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 19 Novembre 2020. , dans Grasset, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

À son ombre, Claude Askolovitch, Grasset, octobre 2020, 320 pages, 20,90 €

 

Dans un entretien de Marc-Alain Ouaknin avec Michel Gad Wolkowicz dans l’émission Talmudiques du 6 septembre 2020, celui-ci énonce le propos suivant : « Cette époque, plus qu’aucune autre, en dehors des guerres et des attentats, nous place collectivement devant la question de la maladie et de la bonne santé, du soin et de la guérison, et de manière essentielle devant les questions des relations sociales, de nos choix d’existence, de la proximité et de la distance, de l’amitié précisément, de l’attention particulière aux autres, de la responsabilité de nos gestes, de nos choix éthiques et de façon radicale devant la question de la vie et de la mort ». Ces paroles nous semblent bien correspondre à l’état d’esprit du nouvel ouvrage de Claude Askolovitch.

Malgré quelques revers, l’auteur réussit une belle carrière dans le journalisme, métier qu’il a toujours rêvé d’exercer. Il a été l’objet de polémiques au sujet de certaines de ses publications. Il est longtemps resté dans les coulisses. Qu’est-ce qui l’a engagé pour la première fois à ouvrir le rideau de son théâtre et à franchir ce passage sur le devant de la scène ? L’élément déclencheur a été une rencontre imprévisible avec une femme beaucoup plus jeune que lui. Elle surgit peu de temps après le décès brutal et inattendu de son épouse. Cette imbrication entre le passé et le présent va totalement le déboussoler.

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré, Maxime Derouen (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 13 Novembre 2020. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Jeunesse

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré, Maxime Derouen, Grasset Jeunesse, octobre 2020, 80 pages, 16,90 € Edition: Grasset

 

Petite paléontologie

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré est un album pour la jeunesse entièrement conçu par Maxime Derouen, philosophe de formation, vivant à Bordeaux. Après un long cursus de recherches et d’enseignement universitaires, l’auteur a décidé de se consacrer à l’écriture, en particulier pour la jeunesse – voir parmi ses nombreuses publications : Animaux dangereux (La Martinière, août 2020), C’était pour de faux (Grasset, 2019), etc. Les animaux, le bestiaire, les recueils de fables à partir d’une faune multiple, encore présente ou disparue, semblent faire partie de ses thèmes de prédilection, et ceci dans des styles artistiques multiformes.

Dans ce très récent album, il s’agit d’animaux qui présentent un exposé sur les dinosaures à l’école. C’est le prétexte pour Maxime Derouen de lister joyeusement quelques-unes des espèces compliquées de grands batraciens, de lézards, d’ovipares et d’oiseaux, et ce sont donc les animaux qui vont, à la place des enfants, citer un dinosaure de leur choix.

Apolline et la vallée de l’espoir, Lim Heng Swee (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 02 Octobre 2020. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Jeunesse

Apolline et la vallée de l’espoir, Lim Heng Swee, Grasset Jeunesse, août 2020, trad. anglais, Christian Demilly, 48 pages, 15,50 € Edition: Grasset

Grand Soleil

Lim Heng Swee, originaire de Kuala Lumpur en Malaisie, est un auteur illustrateur qui a commencé par créer des paysages minimalistes où la courbe domine. S’inspirant des estampes japonaises, reprenant librement La grande vague de Kanagawa d’Hokusai, il a figuré également dans ses perspectives des chats blancs – des maneki-neko (chats porte-bonheur) – se fondant, se révélant ou se dissolvant au sommet de la houle de l’océan et des montagnes enneigées. Dans ce tout récent album, Apolline et la vallée de l’espoir, Lim Heng Swee campe l’histoire d’une petite fille solitaire habitant au fond d’une vallée, Apolline, au prénom de la martyre chrétienne d’Alexandrie, morte en 249. Une menace terrible vient assombrir l’univers pacifique de la petite semeuse et planteuse de tournesols. Ainsi, les très jeunes lecteurs vont apprendre que la particularité du tournesol, appelé Hélianthe ou Grand Soleil, plante annuelle, se trouve dans le fait qu’il se tourne le long de la journée vers le soleil, d’où son héliotropisme. Dans le langage des fleurs, en Chine, le tournesol est une nourriture d’immortalité. Le jus de sa tige apporte la sagesse.

Ce virus qui rend fou, Bernard-Henri Lévy (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Jeudi, 01 Octobre 2020. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Ce virus qui rend fou, Bernard-Henri Lévy, juin 2020, 112 pages, 8 € Edition: Grasset

 

On sait BHL excité dans le sujet qu’il défend, la plupart du temps avec brio, et c’est encore le cas avec Ce virus qui rend fou. Avec ce titre a priori facile, cela annonce le « tout cuit », ce qui n’est pourtant pas le cas.

N’y voyez pas un ouvrage de vulgarisation ou force conseils pratiques. Il s’agit, à mon sens, d’un ouvrage très philosophique, voire parfois assez politique à défendre « l’esprit de la République » au sens étymologique du terme : « …Et j’ai toujours pensé que l’on ne rend service à personne quand on réduit la politique à la clinique, qu’on débite en maladies ce reste de l’homme que sont la mort et le mal et que l’on prétend, de ces maladies, guérir le genre humain ».

BHL fait la part belle à ses nombreuses références, et il faut avoir une sérieuse formation intellectuelle pour le suivre dans ses citations diverses, même si elles ne paraissent pas toujours utiles dans le sens explicatif de son sujet maîtrisé simplement et accessible au commun des mortels.

Les villes de papier, une vie d'Emily Dickinson, Dominique Fortier (par Delphine Crahay)

Ecrit par Delphine Crahay , le Lundi, 28 Septembre 2020. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les villes de papier, Dominique Fortier, septembre 2020, 208 pages, 18,50 € Edition: Grasset

 

Une vie d’Emily Dickinson, et non la vie d’Emily Dickinson, comme l’annonce le sous-titre : l’auteure a pris quelques libertés – c’est bien le moins pour un écrivain – avec la vérité historique – vague épouvantail manchot, baudruche toujours déjà flasque – et ne s’en cache pas : elle précise en note de fin que quelques épisodes de son récit sont « le fruit de son imagination », en espérant qu’on ne parvienne pas à déterminer lesquels – entreprise qui me paraît du reste assez dépourvue d’intérêt.

Car le propos des Villes de papier n’est pas, ou si peu, biographique au sens courant du terme : il s’agit moins de raconter la vie de la poétesse – les faits – que de dérouler le tissu de son existence. Non que les données factuelles soient absentes – loin de là – mais elles ne constituent pas l’essentiel du récit – tout au plus une nécessaire trame de fond. En fait de récit, il s’agit plutôt d’une collection de fragments plus ou moins brefs : notations, évocations, scènes, tableaux, anecdotes…