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Albin Michel

Les éditions Albin Michel sont une maison d'édition française indépendante, fondée en 1900 par Albin Michel et dirigée par Francis Esménard.

Abondamment présentes à chaque rentrée littéraire, les éditions Albin Michel font confiance aussi bien à des auteurs débutants que confirmés. Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (pour 100 en 1967). Pas une année ne s'est écoulée sans qu'un auteur figure parmi les meilleures ventes annuelles de l'édition française.

 


Un ciel rouge, le matin, Paul Lynch

Ecrit par Victoire NGuyen , le Lundi, 19 Mai 2014. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

Un ciel rouge, le matin, mars 2014, traduit de l’Anglais (Irlande) par Marina Boraso, 283 pages, 20 € . Ecrivain(s): Paul Lynch Edition: Albin Michel

 

Course poursuite à travers le vaste monde


Le talent de conteur de Paul Lynch happe le lecteur dès la première page du roman et laisse entrevoir une intrigue sombre et sûrement funeste pour ses personnages. Mais attardons-nous un instant sur sa prose poétique torturée : « D’abord il n’y a que du noir dans le ciel, et ensuite vient le sang, la brèche de lumière matinale à l’extrémité du monde. Cette rougeur qui se répand fait pâlir la clarté des étoiles, les collines émergent de l’ombre et les nuages prennent consistance. La première averse de la journée descend d’un ciel taciturne et tire une mélodie de la terre ». On devine aisément toute la poésie résultant des chuintantes, des sifflantes et des sonorités dures ou gutturales de la langue anglaise dans cette description présageant une matinée hors du commun…

Le mendiant de Velázquez, François Rachline

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 03 Mai 2014. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le mendiant de Velázquez, mars 2014, 272 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): François Rachline Edition: Albin Michel

 

« Elevez-vous, Velázquez, je vous soutiendrai toujours ».

Vitalité du 17° siècle espagnol, vitalité de Velázquez et de ses Ménines, de La Famille. Le tableau prend vie à l’Alcázar, la demeure royale, il illumine aujourd’hui Le Prado, Palais des peintres, et n’aura cessé d’interroger Picasso, 58 toiles peintes en 1957 s’en inspirent directement. Tout espagnol sait que « la vie est un songe », Velázquez n’en a jamais douté et François Rachline en bon romancier ne saurait s’en défaire.  Songez donc à cette improbable rencontre entre le carrosse du peintre et un mendiant, Mendigo. Songez que le peintre va l’inviter à s’installer à ses côtés à L’Alcázar, un palais où les plus grands peintres dialoguent avec le sévillan, à devenir son modèle, son confident, son allié. Songez à ce qui se joue là, dans l’entourage de Philippe IV, les hommes de cour qui voient d’un œil noir ce peintre qui intrigue pour porter la croix de Santiago, et ce manant qui désormais le suit comme une ombre.

Les Pissenlits, Yasunari Kawabata

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 14 Septembre 2013. , dans Albin Michel, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Japon

Les Pissenlits, traduit du Japonais par Hélène Morita, 2012, 246 pages, 18 € . Ecrivain(s): Yasunari Kawabata Edition: Albin Michel

 

Les ancolies japonaises


Les pissenlits est un roman qui démontre l’apogée de l’art narratif kawabatien. En effet, le lecteur assidu de cet auteur connaît  trop bien la beauté suggestive de sa prose qui est tantôt elliptique tantôt impressionniste. Ici, Yasunari Kawabata nous montre sa parfaite maîtrise du dialogue car Les pissenlits est une ode aux dialogues imprévisibles et en apparences insolites.

Publié dans la version française, ce roman est écrit sur le tard. Il est resté inachevé. Il relate les événements contenus dans une journée d’hiver où une mère et sa fille, Inéko, accompagnée de son amant, Hisano, se rendent à la toute petite ville aux allures vieillottes de Ikuta. Voici ce que l’auteur dit de cette ville dès la première page :

Les esprits de la Steppe, Corine Sombrun

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 26 Août 2013. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Les esprits de la steppe. Avec les derniers chamanes de Mongolie, 330 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Corine Sombrun Edition: Albin Michel

 

Si on a eu la chance de suivre Corine Sombrun depuis le début de ses incroyables mais bien réelles aventures, nous ne pourrons qu’apprécier au plus haut point ce nouveau livre, qui raconte la vie d’Enkhetuya. Cette femme chamane tsaatane a initié pendant de longues années Corine Sombrun, après que celle-ci se soit inopportunément, et bien malgré elle, retrouvée en transe dans la peau d’un loup, alors qu’elle participait à une séance chamanique chez un autre chamane, afin d’en faire des enregistrements sonores pour la BBC.

C’est ce que Corine Sombrun raconte dans son livre Mon initiation chez les Chamanes (Une Parisienne en Mongolie), paru chez Albin Michel en 2004. Cela dit, son séjour d’alors en Mongolie n’était pas totalement dû au hasard. Si on lit son tout premier livre, Journal d’une apprentie chamane, paru en 2002, on apprendra que lors d’un séjour chez un ayahuascuero en Amazonie, où elle était partie suite à la perte d’un être très cher, elle s’était mise à chanter, lors d’une cérémonie sous ayahuasca, des chants diphoniques qu’elle ne connaissait pas du tout, mais qui lui avaient indiqué, sans qu’elle comprenne pourquoi, la voie vers la Mongolie où est pratiquée cette technique de chant traditionnelle.

Les étrangers, Sándor Márai

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 15 Mai 2013. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays de l'Est, Roman

Les étrangers, traduit du Hongrois par Catherine Fay, octobre 2012, 445 pages, 22 € . Ecrivain(s): Sandor Marai Edition: Albin Michel

 

Livre complètement à part, que ce Sandor Marai, publié en 1930. Superbe écriture classique, qui vaudrait modèle pour tellement d’écrivains actuels se pensant aboutis ; modernité totale de la syntaxe, du phrasé, de l’organisation du récit, de son parti pris, aussi, et, pour tout dire, du sujet.

Filiation, certes, dans les pas de Stafan Zweig – cela a été dit, ça et là – mais, aussi, en fond d’écran, passe L’idiot, et cette Suite française d’Irène Némirovsky, qui offre à l’identique une facture parfaitement classique et une étonnante modernité.

L’histoire tient dans le petit sac que l’étranger porte sur le dos, dans son errance française : Hongrois – milieu aisé, intellectuel (le père vit au bord des vignes, en peaufinant un ouvrage d’Histoire, jamais fini, au titre impossible). Lettré et diplômé lui-même, nanti de bonnes études en Allemagne. Il prend le train pour Paris – c’est le début du livre –, et le dernier chapitre le trouve en gare, avec, à la main, un billet retour pour Budapest. Entre les deux, la France de l’entre-deux guerres ; les pérégrinations de ce Hongrois, jeune, dont on ne sait même pas le nom ; ses ressentis, ses rares rencontres.