A l’heure où les récents programmes du collège, applicables à la rentrée scolaire 2016, viennent de porter un coup à l’enseignement des langues anciennes, l’ouvrage de Pierre Judet de La Combe prend la forme d’un plaidoyer raisonné en faveur de la lecture des textes des Grecs anciens et des Romains, si possible dans leur langue, et donc de l’apprentissage des langues anciennes, latin et grec, dans l’enseignement secondaire.
Il s’agit tout d’abord de combattre la thèse rebattue que l’apprentissage des langues anciennes est une manifestation d’élitisme et sert surtout la progression des bons élèves. Au contraire, dit Pierre Judet de La Combe, « savoir lire, bien lire, est un droit démocratique, comme il y a le droit à la langue, à savoir le droit de comprendre ce qui est dit et écrit et de se faire comprendre ». Les langues anciennes, comme les langues vivantes d’ailleurs ou la syntaxe du français, « n’accentuent pas le clivage entre les classes sociales. Ce sont d’extraordinaires moyens de promotion » dans les zones dites sensibles du territoire. Leur apprentissage nécessite rigueur et persévérance, deux qualités qui sont au fondement des savoirs, lentement acquis et construits au fil du temps.