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Folio (Gallimard)

Collection de poche des éditions Gallimard

 


La soupe d’orge perlé et autres nouvelles, Ludmila Oulitskaïa (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 17 Octobre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie, Nouvelles

La soupe d’orge perlé et autres nouvelles, septembre 2019, trad. russe Sophie Benech, 112 pages, 2 € . Ecrivain(s): Ludmila Oulitskaïa Edition: Folio (Gallimard)

 

 

Trois nouvelles échappées de l’univers d’enfance de la grande Ludmila Oulitskaïa. Si la délicatesse d’âme a un sens, il est là, dans ces cent pages, imprégnées de douceur et de tourment, d’espoir et de colère, d’amour et de dégoût de la petite fille qui se raconte, qui nous raconte. La mort du « petit père des peuples » est proche et sert de toile de fond et aussi de chronomètre à la première nouvelle, le 2 mars de cette année-là. La Russie est là, elle aussi, dans son hiver persistant et dur. La voix de cette petite narratrice – la voix d’Oulitskaïa – chaude et ténue fait contraste dans cet écrin de grand froid, météorologique et symbolique dans cette URSS exsangue après les décennies de stalinisme. La famille constitue le refuge ultime. Surtout la famille juive, pour une petite fille. Son grand-père, en écho à Staline, se meurt dans la maison.

Ô pruniers en fleur, Ryôkan (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 17 Octobre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Japon

Ô pruniers en fleur, Ryôkan, Folio Sagesses, septembre 2019, trad. japonais Alain-Louis Colas, 112 pages, 3,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Quatre-vingt-dix-sept textes poétiques illustrent à l’envi le grand talent du moine poète Ryôkan, né en 1758 et décédé en 1831.

Le plus souvent développée en quintils saisissants de justesse et d’élégance, la poésie de Ryôkan trace de la nature traversée un portrait tout en nuances où les fragrances, les beautés, ainsi que les réalités les plus triviales, dessinent une relation inspirée à la beauté des paysages, entre les « pluies d’automne » et « les journées où les corbeaux/ du bois sont sans voix ».

Ici, la voix restitue « nuées », « neige », « beaux jours », dans un souci constant de description au plus juste de l’objet. Ici, se perçoit toujours la saison, puisque l’écriture s’arrime elle comme le sang au corps.

La Féroce, Nicola Lagioia (par Catherine Blanche)

Ecrit par Catherine Blanche , le Mardi, 15 Octobre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

La Féroce, Nicola Lagioia, septembre 2019, trad. italien Simonetta Greggio, Renaud Temperini, 512 pages, 9 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Voici un roman qui ressemble à s’y méprendre à une course d’obstacles : beaucoup d’embuches, des chausse-trappes, quelques vagues éclaircies le temps de se remettre à peu près en selle et de nouveau patatras, la tête sous l’eau avec des sales moments de redondance et d’ennui profond où tout se confond. On en bave vraiment, ça patine et puis, aux trois quarts du parcours, étrangement, cela s’arrange, et même de mieux en mieux puisqu’on se surprend à être ému. Oui, vous avez bien lu. Ému, vraiment, au point de s’accrocher à ces deux êtres : la belle Clara (qui multiplie les aventures sans lendemain et les prises de cocaïne) et son demi-frère Michele.

Enfin, dans la dernière ligne droite, on se sent comme récompensé : la fin est réussie.

Au tout début du récit, Clara est retrouvée morte au pied d’un immeuble et tout porte à croire qu’elle se soit suicidée.

Asta, Jon Kalman Stefansson (par Catherine Blanche)

Ecrit par Catherine Blanche , le Vendredi, 27 Septembre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Asta, traduit de l'islandais par Eric Boury, 2019, 480 p. 8,40 € . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Folio (Gallimard)

 

En bon Islandais, Stefánsson m’a prise dans ses filets, et je ne sais pas bien pourquoi !

Parce qu’il y a toujours dans ses livres des âmes assoiffées de livres, de poèmes, de musique avec des paysages qui sont comme des symphonies ?

Parce qu’il cherche avant tout à forcer le regard vers l’envers de ce qui est donné à voir ?

Les deux certainement !

Ainsi, après Entre ciel et terre (ma première approche de l’écrivain), j’aborde Ásta avec gourmandise.

Quand les ténèbres viendront, Isaac Asimov (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 23 Septembre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Nouvelles

Quand les ténèbres viendront, trad. anglais (USA) Simone Hilling, 700 pages, 10,20 € . Ecrivain(s): Isaac Asimov Edition: Folio (Gallimard)

 

Les amateurs de science-fiction en général et les lecteurs d’Isaac Asimov en particulier devraient fort goûter cette volumineuse anthologie des nouvelles d’un des maîtres du genre. L’ouvrage ne rassemble pas moins de vingt nouvelles publiées dans diverses revues et autres anthologies entre 1941 et 1967, choisies par l’auteur lui-même dans l’impressionnant corpus de ses œuvres, et présentées ici dans l’ordre chronologique de leur publication originale.

Outre l’intérêt que représente, pour les aficionados d’Asimov, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des textes allant des plus connus pour les uns aux moins diffusés pour d’autres, ce florilège offre, en prologue à chaque récit, une présentation exceptionnelle, par l’auteur lui-même, de l’intrigue, de sa genèse, de l’historique et des circonstances de sa publication, des échanges circonstanciels avec les éditeurs des revues qui l’ont initialement accepté ou refusé. A ceci s’ajoute une auto-analyse de la création narrative souvent empreinte d’humour, parfois teintée d’autodérision, toujours pleine de saveur métalittéraire. Le procédé, rare quand il est appliqué de manière ainsi systématique, jette sur la pratique personnelle de l’écrivain un éclairage tout autant susceptible de plaire au lecteur lambda que de se révéler précieusement utile pour un éventuel exégète.