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Folio (Gallimard)

Collection de poche des éditions Gallimard

 


La Féroce, Nicola Lagioia (par Catherine Blanche)

Ecrit par Catherine Blanche , le Mardi, 15 Octobre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

La Féroce, Nicola Lagioia, septembre 2019, trad. italien Simonetta Greggio, Renaud Temperini, 512 pages, 9 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Voici un roman qui ressemble à s’y méprendre à une course d’obstacles : beaucoup d’embuches, des chausse-trappes, quelques vagues éclaircies le temps de se remettre à peu près en selle et de nouveau patatras, la tête sous l’eau avec des sales moments de redondance et d’ennui profond où tout se confond. On en bave vraiment, ça patine et puis, aux trois quarts du parcours, étrangement, cela s’arrange, et même de mieux en mieux puisqu’on se surprend à être ému. Oui, vous avez bien lu. Ému, vraiment, au point de s’accrocher à ces deux êtres : la belle Clara (qui multiplie les aventures sans lendemain et les prises de cocaïne) et son demi-frère Michele.

Enfin, dans la dernière ligne droite, on se sent comme récompensé : la fin est réussie.

Au tout début du récit, Clara est retrouvée morte au pied d’un immeuble et tout porte à croire qu’elle se soit suicidée.

Asta, Jon Kalman Stefansson (par Catherine Blanche)

Ecrit par Catherine Blanche , le Vendredi, 27 Septembre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Asta, traduit de l'islandais par Eric Boury, 2019, 480 p. 8,40 € . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Folio (Gallimard)

 

En bon Islandais, Stefánsson m’a prise dans ses filets, et je ne sais pas bien pourquoi !

Parce qu’il y a toujours dans ses livres des âmes assoiffées de livres, de poèmes, de musique avec des paysages qui sont comme des symphonies ?

Parce qu’il cherche avant tout à forcer le regard vers l’envers de ce qui est donné à voir ?

Les deux certainement !

Ainsi, après Entre ciel et terre (ma première approche de l’écrivain), j’aborde Ásta avec gourmandise.

Quand les ténèbres viendront, Isaac Asimov (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 23 Septembre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Nouvelles

Quand les ténèbres viendront, trad. anglais (USA) Simone Hilling, 700 pages, 10,20 € . Ecrivain(s): Isaac Asimov Edition: Folio (Gallimard)

 

Les amateurs de science-fiction en général et les lecteurs d’Isaac Asimov en particulier devraient fort goûter cette volumineuse anthologie des nouvelles d’un des maîtres du genre. L’ouvrage ne rassemble pas moins de vingt nouvelles publiées dans diverses revues et autres anthologies entre 1941 et 1967, choisies par l’auteur lui-même dans l’impressionnant corpus de ses œuvres, et présentées ici dans l’ordre chronologique de leur publication originale.

Outre l’intérêt que représente, pour les aficionados d’Asimov, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des textes allant des plus connus pour les uns aux moins diffusés pour d’autres, ce florilège offre, en prologue à chaque récit, une présentation exceptionnelle, par l’auteur lui-même, de l’intrigue, de sa genèse, de l’historique et des circonstances de sa publication, des échanges circonstanciels avec les éditeurs des revues qui l’ont initialement accepté ou refusé. A ceci s’ajoute une auto-analyse de la création narrative souvent empreinte d’humour, parfois teintée d’autodérision, toujours pleine de saveur métalittéraire. Le procédé, rare quand il est appliqué de manière ainsi systématique, jette sur la pratique personnelle de l’écrivain un éclairage tout autant susceptible de plaire au lecteur lambda que de se révéler précieusement utile pour un éventuel exégète.

Les derniers mots, Tom Piccirilli (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 16 Septembre 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres

Les derniers mots, juin 2019, trad. Étienne Menanteau, 480 pages, 9 €

 

À Long Island, comme il y a eu une famille Crumb réputée pour son originalité et le talent de dessinateur de ses membres, Robert en tête, à l’origine du « pulp underground » américain, on peut rencontrer, toute comparaison mise à part, en dehors de l’anticonformisme et de l’esprit de clan, les Rand. Au jeu des sept familles, on peut demander le grand-père, son fils ou sa belle-fille (papy souffrant d’Alzheimer est soigné par ces derniers) ; l’un de leurs trois enfants, Collie, Terrier, ou la petite dernière, Dale ; l’un des deux tontons, Male ou Grey, ou encore le chien Kennedy. Ils portent tous des noms de race de chiens et ils sont tous voleurs de père en fils depuis des générations, mais ils ont une règle, comme notre Arsène Lupin, ils sont « voleurs mais pas assassins ». Les affaires ne se portent pas trop mal, leur grande maison, pleine de cachettes secrètes déborde des fruits de leurs larcins ; il y a même le flic du coin, un peu ripou mais abandonné par sa femme et ses enfants qui vient chercher un peu de réconfort et de chaleur auprès de cette famille aux membres si soudés.

Désir d’Italie, Jean-Noël Schifano (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 01 Juillet 2019. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Voyages

Désir d’Italie, janvier 2019, 544 pages, 10,80 € . Ecrivain(s): Jean-Noël Schifano Edition: Folio (Gallimard)

 

Dès la fin des années 60, de nombreux italianistes de renom ont permis au public francophone de prendre une bonne mesure de la fécondité de la production italienne. Contentons-nous de citer Michel Arnaud (traducteur de Pavese), Philippe Jaccottet (traducteur de Carlo Cassola et Giuseppe Ungaretti), Dominique Fernandez (professeur d’italien à l’Université de Haute-Bretagne), Georges Piroué, Nino Frank, René de Ceccatty, Danièle Sallenave (traductrice de Pasolini), Bertrand Visage (traducteur de Leonardo Sciascia), et Jean-Noël Schifano qui dès 1990 recueillit les nombreux articles, études et entretiens, nés de son extrême Désir d’Italie. On connaît le citoyen d’honneur de Naples – qui dirigea au « Grenoble » l’Institut culturel français. On connaît le traducteur de la Morante, d’Eco. On sait ses origines mi-italiennes mi-lyonnaises.

On connaît le romancier haut en couleurs, baroque, échevelé, pétri de culture et d’histoires « napolitaines » (ses Chroniques, trois volumes, regorgent d’histoires vraies sanglantes).

Connaît-on suffisamment l’essayiste, éruditissime ?