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Folio (Gallimard)

Collection de poche des éditions Gallimard

 


L’animal que donc je suis, Jacques Derrida (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 23 Juin 2025. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, En Vitrine

L’animal que donc je suis, Jacques Derrida. Folio essais, Mars 2025, 240 pages, 8,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Au regard du vivant et de la vie animale


Ouvrir le livre de Jacques Derrida « L’animal que donc je suis », ou plutôt l’ouvrir à nouveau puisque ce texte a paru il y a près de vingt ans déjà, c’est retrouver une langue pleine d’élégance ; une expression brillante, riche de raffinement et de finesse bien éloignée de la trivialité de l’époque qui est la nôtre. On suit bien volontiers Jacques Derrida dans les sinuosités de sa pensée, un philosophe qui jongle avec les concepts, qui lance des pistes, des « hypothèses », ouvre des « parenthèses », des « trajets » et qui nous entraine dans un itinéraire qu’on pourrait trouver, comme il le dit lui-même, « tortueux, labyrinthique voire aberrant ».

En ménage suivi de A vau-l’eau, J.K. Huysmans (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Dimanche, 15 Juin 2025. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

En ménage suivi de A vau-l’eau, J.K. Huysmans Folio Classique février 2025 519 p. 10 € . Ecrivain(s): Joris-Karl Huysmans Edition: Folio (Gallimard)

 

Gallimard présente en un volume cette réédition de deux œuvres de Huysmans, agrémentée de sept gravures d’époque, d’une préface érudite signée Pierre Jourde, d’un riche dossier constitué en première partie de la biobibliographie de l’auteur et en deuxième partie d’une fort intéressante notice sur « la genèse et la réception » des deux textes, de notes précieuses sur les éléments lexicaux de ce registre de langue propre au romancier et d’informations sur les variantes connues.

 

En ménage :

 

Ce premier texte, long, couvre 300 pages du livre.

Il fait nuit chez les Berbères, Mohamed Nedali (par Abdelmajid Baroudi)

Ecrit par Abdelmajid Baroudi , le Dimanche, 15 Juin 2025. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Maghreb, Editions de l'Aube

Il fait nuit chez les Berbères, Mohamed Nedali. Ed. de l’Aube 2025. 280 p. 19 € Edition: Editions de l'Aube

 

Le rapport à la terre dans Il fait nuit chez les berbères se construit dans la langue, en l’occurrence la langue amazighe. Tizi ounddam (le col du poète) marque la transition. On n’est plus dans la relation d’une langue à une géographie qui nous renvoie à une altérité dans laquelle l’animal est le trait d’union qui relie l’espace à l’Homme. Ifri n’izem (la caverne du lion), Tizi n’tscourte (le col du perdrix), tous ces lieux marquent l’altérité que seule la langue amazighe détient l’histoire et les secrets. Il se trouve que Tizi ounddam représente la transition, le passage de la nature à la culture, en assignant à la géographie une connotation humaine. Il s’est avéré que l’espace exprime sa subjectivité et s’installe une fois pour toute dans la créativité.

L’académie française définit l’acculturation comme suit : « Adoption progressive par un groupe humain de la culture et des valeurs d’un autre groupe humain qui se trouve, relativement à lui, en position dominante. Par extension. Adaptation d’un individu à une culture étrangère. »

Kalmann, Joachim B. Schmidt (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Vendredi, 11 Avril 2025. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres

Kalmann, Joachim B. Schmidt, Folio Policier, janvier 2025, trad. allemand, Barbara Fontaine, 368 pages, 9,50 € Edition: Folio (Gallimard)

Tous les romans policiers ne se ressemblent pas, a fortiori tous les romans policiers nordiques. Celui qui nous intéresse se déroule en Islande dans la ville de Raufarhöfn à deux kilomètres du cercle polaire, il s’intitule Kalmann et a été écrit par un auteur suisse. S’il a pour personnage central un cœur simple, un homme d’une trentaine d’années qui fait penser par ses réparties à Forrest Gump, héros du film éponyme, il présente quelques différences. Kalmann Óðinsson a le chef couvert d’un chapeau de cowboy, il porte une étoile de shérif américain et possède, accroché à sa ceinture, un vieux Mauser. Cette tenue qui est le seul héritage de son père d’origine américaine qu’il n’a croisé qu’une seule fois, lui vaut le surnom de « shérif de Raufarhöfn ». Kalmann est l’un des derniers pêcheurs de requin de la région et quasiment l’un des derniers pêcheurs tout court parce qu’une loi sur les quotas de pêche a été imposée dans cette région de l’océan. Avec ses poissons notre pêcheur prépare du hàkarl, du requin mariné, dont il détient la recette de son grand-père et pour lequel il revendique être le second meilleur préparateur de ce mets après son grand-père. Kalmann a une autre passion, il est chasseur. Il prétend avoir vu un ours polaire et poursuit le renard. Particulièrement un renard bleu surnommé Schwarzkopf à cause de sa tête noire comme la tête de femme qui figure sur les flacons de shampoing du même nom.

Coco perdu, Louis Guilloux (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 08 Avril 2025. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Coco perdu, Louis Guilloux, Folio, janvier 2025, 128 pages, 8 € . Ecrivain(s): Louis Guilloux Edition: Folio (Gallimard)

 

Louis Guilloux est connu, en France et ailleurs, à juste titre, principalement pour son roman Le Sang noir. Mais l’ensemble de sa volumineuse œuvre littéraire recèle, entre autres talentueux écrits, ce court et curieux roman, qui a été initialement publié chez Gallimard en 1978, soit deux ans avant la mort de l’écrivain, et que Gallimard vient de republier en format Poche.

Le personnage et le narrateur ne font qu’un : Coco, un vieil homme. L’action est minimale : Coco accompagne à la gare, un samedi, comme le ferait banalement un mari, sa femme Fafa qui, avant de prendre le train pour Paris, où elle est supposée effectuer un séjour dont la durée n’est pas prédéterminée, jette dans une boite postale une lettre dont elle a caché à son compagnon le destinataire. Toute la tension narrative repose sur cette lettre que Coco pense lui être destinée, et qu’il s’attend à recevoir le lundi des mains du facteur local, dont il n’apprécie guère les fanfaronnades.