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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Gîtes, Julio Cortazar

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 24 Juillet 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Amérique Latine, Nouvelles

Gîtes, trad. de l’esp. par Laure Bataillon, Gallimard, Collection L’imaginaire, Mai 2012, 280 p. 9,50 € . Ecrivain(s): Julio Cortázar Edition: Gallimard

 

Ce qu’il y a de fascinant dans les nouvelles de Cortázar, très représentatives de la riche littérature fantastique latino-américaine, c’est qu’elles partent quasi toujours du quotidien, de situations des plus banales, et puis, comme si la réalité commune n’était protégée que par un voile extrêmement ténu, soudain par une brèche, une faille, une déchirure, elle est envahie ou insidieusement pénétrée par d’autres réalités bien plus sombres et menaçantes, où évoluent des créatures dangereuses, effrayantes, ou pire encore. Elles montrent à quel point notre normalité, finalement, tient à peu de chose et qu’un rien peut nous faire basculer dans la folie, attiser nos pulsions les plus obscures, les plus animales, comme la statuette qui rend fou et sanguinaire dans L’idole des Cyclades et Les ménades, où un chef d’orchestre paye cher et probablement en chair, son moment de gloire, quand le concert classique se transforme en orgie carnassière, sous la conduite d’une femme vêtue de rouge. Le talent de Cortázar n’est plus à démontrer, et bien que les nouvelles de Gîtes, dont certaines figurent également dans d’autres recueils, commencent à dater – première parution chez Gallimard en 1968 – elles n’ont pas pris une ride. Elles se lisent avec toujours autant d’intérêt, de frissons et de plaisir.

Aller simple, Erri de Luca

Ecrit par Cathy Garcia , le Jeudi, 14 Juin 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie, Italie

Aller simple, 2012, édition bilingue, trad. de l’italien par Danièle Valin, 16,50 € . Ecrivain(s): Erri de Luca Edition: Gallimard

« Aller Simple, des lignes qui vont trop souvent à la ligne », marquées par le point final, le point fatal quelque part entre les deux rives méditerranéennes, cette grande bleue qui sépare le Sud, sa misère, ses tragédies, d’un Nord porteur de rêve, d’opulence et de liberté. C’est sur cet entre-deux que se déroule ce long et poignant poème d’Erri de Luca. Plus qu’un poème, c’est une ode mais aussi hélas un chant funèbre, découpé en voix et en chœur.

Ce chant prend source là-bas de l’autre côté, de là où les hommes, les femmes, les enfants, partent, quittent, prennent exil comme un oiseau prendrait envol, mais avec la mémoire des fers aux pieds. Ils viennent des « hauts plateaux incendiés par les guerres et non par le soleil », avec en tête une terre espoir, une terre accueil, une terre de paix. Italie, un mot « ouvert, plein d’air »

 

Finie l’Afrique semelle des fourmis,

par elles les caravanes apprennent à piétiner.

Sous un fouet de poussière en colonne

28 boulevard des capucines, David McNeil

Ecrit par Guy Donikian , le Jeudi, 07 Juin 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Les Ecrivains, Recensions, La Une Livres, Biographie, Récits

28 boulevard des capucines, mai 2012, 172 pages, 16,90 € . Ecrivain(s): David McNeil Edition: Gallimard

De certaines mélodies, on dit qu’elles retiennent l’attention dès les premières notes, et qu’elles s’inscrivent de façon durable dans nos têtes. C’est ce qui s’est produit pour les chansons écrites par David Mac Neil, souvent chantées d’ailleurs par d’autres que lui. Ce qui est vrai pour sa musique l’est aussi pour sa littérature. Pas d’artifices, pas de fioritures, seulement des phrases d’une réelle simplicité qui enchantent quand elles racontent, décrivent ou expliquent.

De quoi s’agit-il ? David Mac Neil, fils de Chagall, musicien depuis plus de quarante ans, a écrit de nombreuses chansons pour des personnalités du « showbiz » aussi diverses que Montand, Renaud, Souchon, Voulzy et bien d’autres. Poursuivant un vieux rêve, il décide d’organiser un concert au cours duquel il chanterait ses textes, entouré de ceux qui les ont chantés auparavant. Et ce concert aura lieu à l’Olympia, dans la salle mythique, la vraie, avant qu’elle ne soit reconstruite quelque cent mètres plus loin. La date est fixée au 27 janvier 1997.

L’évocation de ce concert est l’occasion pour David Mac Neil de retrouver des anecdotes parfois mélancoliques parfois plus truculentes, qu’il s’agisse de Montand pour qui il composa un album presque par hasard, de Julien Clerc pour qui il écrira Mélissa, sans oublier « Charlie Wood » autrement dit Charlebois avec qui il préparera cet Olympia.

L'homme des haies, Jean-Loup Trassard

Ecrit par Lionel Bedin , le Dimanche, 20 Mai 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

L’Homme des haies, mars 2012, 256 p. 17,90 € . Ecrivain(s): Jean-Loup Trassard Edition: Gallimard

Quand on est un peu âgé – 75 ans – les souvenirs arrivent dans le désordre, mais ça n’a aucune importance. Mis bout à bout, dans un long monologue, une confession, ils composent une histoire : celle de Vincent, L’Homme des haies, un paysan du bocage mayennais. Il est maintenant plus contemplatif qu’actif : il fait ce dont il est encore capable, ce qu’il aime, et ce que son fils, qui a repris l’exploitation, lui laisse faire… Au début c’est un peu bizarre, cette langue, ce style, et les sujets abordés – les pommes, les betteraves, les juments, la moisson, le puits, les haies… – sont à mille lieux de ce qui s’écrit (trop) couramment. On se dit qu’on peut toujours en lire un peu plus, qu’on va bientôt arrêter car tout se ressemble, que ces histoires passées ne nous apprendront rien. Et puis on arrive tranquillement à la fin du livre, porté par une belle musique, ample, par une langue incroyable, et par des histoires simples et universelles racontées par Vincent.

Vincent est un homme bon. Dans un monde rempli de silences et de non-dits, il parle à Suzanne, sa femme, à sa manière, mais il parle.

« Ma bonne femme n’était pas bavarde non plus, mais petit à petit, à mesure qu’on se connaissait mieux, on se causait, comme je dirais bien, par figure, les yeux, le regard, la bouche, une fronce ou une manière de rire. Les autres n’y voyaient rien, nous on se comprenait ».

Zeitoun, Dave Eggers

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 09 Mai 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Récits

Zeitoun, trad. USA par Clément Baude, Avril 2012, 410 p. 22,50 € . Ecrivain(s): Dave Eggers Edition: Gallimard

Ce livre n’est pas un roman, nous avertit l’auteur en préambule, mais un récit. Une histoire vraie, où « les dates, les horaires, les lieux, et les autres faits décrits ont été confirmés par des sources indépendantes et par l’historique des événements. Les conversations ont été retranscrites au plus près des souvenirs qu’en ont les personnes concernées. Certains noms ont été modifiés ».

Le livre raconte l’histoire d’Abdulrahman Zeitoun, dit Zeitoun, car personne n’arrive à prononcer le nom de ce Syrien émigré aux Etats-Unis. Il est marié à une américaine convertie à l’Islam, Kathy, avec laquelle il a trois enfants. Elle a un enfant d’un précédent mariage.

Zeitoun est entrepreneur. Il dirige une entreprise de peinture et de bâtiment. C’est un bricoleur hors pair. Il est « capable de voir un bâtiment en ruines et non seulement d’imaginer tout ce que l’on pouvait en faire, mais de savoir avec précision ce qu’il en coûterait et le temps qu’il faudrait ».

Il habite à La Nouvelle-Orléans.

Le récit se concentre sur le passage de l’ouragan Katrina à l’été 2005 et sur ses conséquences.