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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Ariel, Sylvia Plath

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 11 Octobre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Ariel. 113 p. Poésie / Gallimard 5 € (réédition Gallimard Du monde entier, 2006). . Ecrivain(s): Sylvia PLATH Edition: Gallimard

La mort pour mettre fin à la vie du désastre.


Sylvia Plath, Ariel, présentation et traduction de Valérie Rouzeau, Gallimard, Collection Poésie / Gallimard, 2009, 5 euros.

Ariel paraît en 1965, « deux ans après que Sylvia Plath s’était donné la mort à Londres, par l’un de hivers les plus froids qu’ait connu l’Angleterre ». Ces poèmes ont été écrits pour la plupart « entre octobre 1962 (après le départ de Ted Hughes) et février 1963 – les derniers écrit sont datés du 5 février, il s’agit des poèmes « Balloons » (« Ballons ») et « Edge » (« Extrémité »). Sylvia est morte le 11 », comme le note Valérie Rouzeau dans son avant-propos. Il faut saluer une fois encore, à l’occasion de cette réédition en poche, après que l’a fait Jean Bogdelin au sein de La Cause littéraire, sa traduction, libre et inventive autant que précise, qui permet aussi de mesurer à quel point les trouvailles poétiques de Plath ont enrichi son écriture non pas de traductrice mais de poétesse : Pas revoir bien sûr, mais surtout Quand je me deux (Le Temps qu’il fait, 2009), ou encore Va où (Le Temps qu’il fait, 2002).

La chambre à remonter le temps, Benjamin Berton

Ecrit par Yann Suty , le Jeudi, 29 Septembre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

La chambre à remonter le temps. 380 pages, 22 €. Septembre 2011 . Ecrivain(s): Benjamin Berton Edition: Gallimard

En voilà un livre étrange qui mêle avec brio hyper réalisme et science-fiction.

Le narrateur, Benjamin Berton lui-même, (d’ailleurs, le bandeau du livre indique qu’il s’agit d’une « histoire vraie ») s’installe avec sa femme, Céline, et sa fille, Ana, dans une nouvelle maison au Mans. Tout commence sous les meilleurs auspices. La vie prend le tour d’un rêve.

Mais le rêve devient peu à peu bien morne, cède la place à l’ennui. Chaque jour semble le jumeau du précédent, rien ne se passe, tout est tout le temps pareil. Le boulot. Les transports. Les semaines passent en attendant les week-ends.

Il y a bien les voisins qui sortent quelque cette vie de la torpeur. Benjamin se retrouve à former une sorte de milice, loin de toutes ses convictions, pour faire des rondes la nuit et alpaguer d’éventuels délinquants, comme un taggueur qui parsème quelques murs de ses signatures colorées. Mais Le Mans n’est pas exactement le Bronx…

Et pendant ce temps là, ses rapports avec Céline se détériorent.

Entre ciel et terre, Jon Kalman Stefansson

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 10 Août 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, Pays nordiques, Roman

Entre ciel et terre. 2010. 21 €. Traduit de l'islandais par Eric Boury . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Gallimard

Ne vous fiez pas à son titre un peu bateau : Entre ciel et terre est une merveille.

L’une des toutes premières phrases du livre donne le ton : « C’était en ces années où, probablement, nous étions encore vivants ». Vivants mais en même temps morts, comme Stefánsson l’écrit un peu plus loin : « Nous errons ici, morts, mais pourtant vivants ».

Entre ciel et terre se déroule en Islande, à une époque où on peut écouter Dickens donner des lectures de ses œuvres et où Emile Zola fait l’actualité pour la sortie d’un nouveau roman. L’Islande se trouve alors « à l’extrême limite du monde », si loin à l’écart « que bien des gens ignorent [son] existence ». « Il n’y a aucune ville, pas de chemin de fer, aucun palais » et « rien à voir que des montagnes, des chutes d’eau, des étendues de terre accidentées ». La vie y est rude, d’autant plus qu’il faut faire avec « le voisinage constant de la mort ».

Mais c’est aussi un pays qui devient magnifique sous la plume poétique (image quelque peu galvaudée, mais ô combien vraie !) de Stefánsson. Un pays dans lequel « les montagnes sombrent dans l’eau », où « la mer est bleu de froid », et « respire lourdement ». Un pays où la mer « rêve que le clair de lune est la somme de ses rêves ». C’est aussi un pays qui a « cette lumière capable de te transpercer et de te changer en poète ».

Vie et mort de Ludovico Lauter, Alessandro de Roma

Ecrit par Yann Suty , le Dimanche, 26 Juin 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Roman

Vie et mort de Ludovico Lauter, traduit de l'italien par Pascal Leclercq, 374 pages, 25 € . Ecrivain(s): Alessandro de Roma Edition: Gallimard

« Il est tout à fait exact qu’il faut juger les films d’après leur fin ».

Cette phrase tirée du livre pourrait parfaitement s’appliquer à Vie et mort de Ludovico Lauter, d’Alessandro De Roma.

Il y a certains livres qu’on a envie d’abandonner avant la fin. Mais on s’accroche quand même, sans d’ailleurs bien savoir pourquoi. On continue on se disant qu’il finira bien par se passer quelque chose. Mais en attendant, on se demande ; Qu’est-ce que cherche à dire l’auteur ? Où veut-il en venir ? Et va-t-on arriver à quelque chose ou perd-on son temps ?

Dans sa première partie, Vie et mort de Ludovico Lauter est un livre plaisant, agréable à lire, mais qui manque singulièrement d’éclat. Cette histoire d’écrivain reclus du monde n’a rien de franchement époustouflant. Par certains côtés, elle peut même paraître relativement éculée. Et cette première partie dure quand même la bagatelle de 290 pages…

Alessandro De Roma aurait pu généreusement tailler dans le gras au moins. 100 pages de moins n’auraient pas fait de mal.

Il reste alors 90 pages… et quelles pages ! Quelles pages ! Elles vont obliger à repenser tout ce qu’on vient de lire. D’un coup, elles élèvent le livre, l’emmènent vers des sommets insoupçonnés.

Environs et mesures, Pierre Senges

Ecrit par Anne Morin , le Samedi, 11 Juin 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Environs et mesures, Le Promeneur Gallimard, 2011, 101 p. 15 € . Ecrivain(s): Pierre Senges Edition: Gallimard


Ce tout petit livre est un compromis entre précis de géographie et imprécis de cartographie imaginaire. Il raconte comment, du moins jusqu’au tout début du XXème siècle, des hommes – souvent plus « scientifiques » que poètes – ont tenté de situer dans le monde sensible des lieux aussi improbables et au moins aussi évanescents que le paradis, l’ultima Thulé, l’Atlantide ou la porte des enfers, les lieux d’errance d’Ulysse étant, peut-être, les plus faciles à repérer.

Au-delà de la mystique, du rêve, de l’imagination, cela démontre aussi comment l’homme, si sage ou si fou soit-il – ce qui revient parfois au même –, cherche à encadrer et, dans le même élan et le même temps, paradoxalement, à repousser les abords de l’autre, l’ailleurs, l’au-delà. L’altérité du « pays où l’on n’arrive jamais » ou d’où l’on ne revient jamais si tant est qu’on y soit arrivé, véritable trou noir, intervalle entre deux événements.